Lors de l'été 2009 plusieurs grands quotidiens français, à l'approche du référendum sur l'éventuelle refondation du Parti socialiste (PS), ont commencé à s'intéresser de plus près à l'état de santé d'un parti politique décrit depuis plusieurs années comme moribond et sur le déclin. En effet depuis l'hécatombe du 21 avril 2009 et l'éviction du candidat socialiste Lionel Jospin de l'élection présidentielle au profit d'un candidat du Front national, le parti socialiste a connu des déconfitures et des problèmes internes qui aujourd'hui font douter de sa force d'alternance. Et alors que le mécontentement face à la politique de l'actuel président de droite atteint des sommets, le PS n'est toujours pas considéré comme pouvant changer les choses, changer la politique ou apporter une amélioration quelconque dans la vie des Français.
Querelles internes, querelles d'égos, manque de programme, manque de leadership… Les problèmes au parti socialiste ne manquent désormais plus et face à une droite unifiée de force par le président Sarkozy, la question de la réelle force d'opposition du PS est plus que jamais d'actualité. Mais faut-il pour autant, à l'instar de Pascal Lamy, considérer que la mort du PS est une chose possible ? Ou y a-t-il au contraire encore quelques raisons d'espérer que le PS peut et pourra continuer à jouer un rôle majeur dans la vie politique française ?
[...] Le désinvestissement de la question idéologique renvoie aussi aux courants en déshérence et aux liens totalement décomposés avec le monde intellectuel. Le PS agit et bricole dans l'urgence et le court terme. Le nouveau militant n'est pas forcément bien accueilli dans une organisation qui s'en méfie car il perturbe les équilibres, peut contester l'élu en place, apporter un regard extérieur que l'appareil redoute or le PS a besoin de s'ouvrir. Ainsi selon l'analyse de Rémi Lefebvre, le PS connaitrait un processus de décomposition lente engagé bien avant le congrès de Reims. [...]
[...] Mais en 2009 la crise semble avoir gagné en intensité de par la défaite aux européennes et la grave crise que le PS a connue en fin d'année 2008 quand il a fallu désigner un nouveau premier secrétaire et que certains ont lancé des accusations de corruption et de tricheries internes. Les sujets qui fâchent au PS sont désormais existentiels car ils touchent à l'identité du parti et à ses frontières. A force, le leadership socialiste sur la gauche a fini par s'éroder et c'est désormais à l'extérieur que s'exerce la pression. En effet le PS est fortement concurrencé par l'essor des écologistes qui ont connu une très belle victoire lors des dernières élections européennes en talonnant de très près le parti socialiste. [...]
[...] C'est lui qui va unifier et rénover le parti socialiste en le créant justement en 1969 lors du congrès d'Alfortville. Mais c'est surtout en 1971 au congrès d'Epinay que le PS s'élargit en intégrant d'autres forces politiques socialistes, fonde son action politique sur l'union de la gauche et l'élaboration d'un programme commun de gouvernement avec le PCF et désigne comme premier secrétaire François Mitterrand. Dans ce contexte le PS gagne des voix aux élections et l'élection présidentielle de 1974 voit le candidat de droite l'emporte à seulement quelques centaines de milliers de voix. [...]
[...] La refondation du PS : peut-il encore gagner les présidentielles de 2012 ? En 2008, sur fond de tensions internes extrêmes qui ont encore un peu plus décrédibilisé le parti dans l'opinion publique française, Martine Aubry, maire de Lille et ancienne ministre sous le gouvernement Jospin est devenue première secrétaire du Parti. Après une déroute aux élections européennes de juin 2009, la nouvelle secrétaire s'est lancée dans une ardente refondation du parti socialiste, seule capable de lui redonner une chance de l'emporter aux prochaines élections. [...]
[...] Pourtant, il reste la grande force d'opposition, enraciné dans les communes et les régions. La culture socialiste est peu encline au culte du chef contrairement à la droite, et cela peut lui porter préjudice car on lui reproche régulièrement un manque de leader. Aujourd'hui, le débat qui anime le plus est celui de savoir quel sera le candidat pour la présidentielle de 2012. D'ailleurs, un des éléments marquants du débat actuel est la concurrence larvée entre Royal et Aubry. En effet Aubry n'a plus d'opposition ouverte mais n'a pas de majorité véritable. [...]
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