Le Parti Socialiste français

Résumé du document

« Vous avez peur des électeurs […], peur de l'opinion, peur de l'échec. […] Vous invoquez la nécessité du renouveau. Mais plus que de toute le reste, vous avez peur de la nouveauté. ». Le 1er septembre 1946, Léon Blum monte à la tribune du XXXVIIIème Congrès de la SFIO à Paris pour prononcer ces mots et affirmer son espoir dans l'avenir du socialisme, bien qu'il soit conscient des difficultés que rencontre le parti. Après une évolution tumultueuse, caractérisée par des scissions (notamment lors du congrès de Tours en 1920) et des fusions successives, le Parti socialiste a réussi à s'imposer comme l'un des deux partis dominants du système français et à exercer le pouvoir gouvernemental. Or, si les débuts de la SFIO semblent constitutifs de l'identité socialiste, les nombreux bouleversement qu'a connu le Parti socialiste l'éloignent de cet héritage d'avant-guerre. Le Parti socialiste a en effet progressivement abandonné sa doctrine traditionnelle pour une idéologie plus pragmatique, et donc plus adaptée à l'exercice du pouvoir.

En quoi l'histoire du Parti socialiste constitue-t-elle un lourd héritage ? Quelle est la place du Parti socialiste dans le système politique français ? Enfin, comment envisager l'avenir du Parti socialiste ?

Extraits

[...] La gauche demeure relativement faible et fragile, même si la candidate socialiste a rempli son contrat. Un système bipartisan ne signifie pas nécessairement des alternances régulières des deux partis au pouvoir. Le Parti socialiste doit envisager les moyens nécessaires pour revenir au pouvoir. Cela passe par une profonde réforme de son identité. Le Parti socialiste doit faire sa mue. Il doit pour cela se doter d'une base idéologique solide, pour que sa culture du compromis, du rassemblement, et de la diversité, ne devienne pas une faiblesse. Ainsi plusieurs possibilités sont tracées. [...]

[...] L'électorat socialiste est interclassiste, même si maintenant le PS progresse plus chez les cadres que chez les ouvriers et employés. Le PS a une influence forte chez les moins de 35 ans, mais encore une fois, instable. Aujourd'hui, après avoir été très disparate, le vote socialiste a tendance à se rééquilibrer, notamment par son évolution dans des régions comme la Bretagne (de 9 à et l'Alsace (de 9 à ce qui contribue au maintien du Parti socialiste en tant que parti dominant de la vie politique. [...]

[...] Se pose alors un problème lancinant de définition et de formation d'une identité de nature à mobiliser. La mise en avant d'un leader et la préférence pour l'idéologie ne dissimulent guère le désinvestissement doctrinal des socialistes. La stratégie de S. Royal prend en compte la perte durable de crédibilité de la gauche et le PS n'y échappe pas. Faute de clarification idéologique, le parti s'est rabattu sur un mélange de mitterrandisme, de social- démocratie en reprenant parfois des thèmes de droite. Le résultat, décisif, a été qu'il ne disposait d'aucun axe d'attaque clair contre l'UMP. [...]

[...] Enfin, comment envisager l'avenir du Parti socialiste ? I. Le Parti socialiste vu de l'intérieur A. Historique du Parti socialiste -La création : Le Parti socialiste actuel est l'héritier de la SFIO, Section française de l'Internationale ouvrière qui fusionna les différents courants socialistes et unifia le socialisme français lors de sa fondation en 1905. Le congrès de Tours en décembre 1920, qui suit l'échec électoral de 1919 pour la gauche est un élément décisif dans l'histoire du Parti socialiste français. [...]

[...] Le profil des adhérents socialistes, désignés comme au PCF, à LO ou la LCR par le sobriquet amical "camarades", a peu évolué au cours du temps. Le Parti socialiste n'a jamais été un parti d'ouvriers des militants en 1998). De plus ses relations avec le monde syndical n'ont jamais était très fortes, à part avec la Fédération de l'éducation nationale, il n'y a jamais eu de partenariat privilégié. Dans les années 70 les adhérents ont été rejoints par des militants chrétiens de gauche. La plupart des militants sont issus de la fonction publique, des classes moyennes, il y a beaucoup d'enseignants. [...]