L'échec de la restauration monarchique après le Second Empire tout comme la tentative avortée du général Boulanger en 1889 ont beaucoup affaibli la droite monarchiste, désemparée, faute de pouvoir concentrer ses espoirs sur un prétendant crédible. Sentimentalement, elle hait la république, identifiée à un régime sans Dieu. On parle de la « gueuse », mais ce ne sont guère que des imprécations sans portée réelle. À part quelques irréductibles, la droite traditionaliste s'accommodera du régime, encouragée en cela par le pape Léon XIII, dont l'encyclique « Rerum novarum » formule la doctrine sociale de l'Eglise et l'acceptation du régime républicain.
Manifestant une grande tiédeur à l'égard des mythes révolutionnaires, c'est une droite prudente qui gouverne la France jusqu'en 1899, date de sa défaite devant les radicaux-socialistes qui commencent alors leur ascension. Surpris par l'ampleur du rejet dont ils sont les victimes, les députés du centre et de la droite éprouvent la nécessité de se regrouper, afin d'accroître leurs chances de reconquête du pouvoir qu'ils ont perdu. En 1901 est fondée la Fédération républicaine, orientée nettement à droite, dont le personnage central est l'ancien ministre de l'Agriculture, Jules Méline, le restaurateur du protectionnisme douanier.
Au centre en revanche, les positions sont plus nuancées, à moins qu'il ne faille les qualifier de plus opportunistes. Un ancien gouverneur de la Banque de France, Magnin, et le frère du président assassiné Sadi Carnot, créent l'Alliance démocratique qui, tout en défendant des thèses plus modérées, n'exclut pas l'alliance avec les radicaux, laquelle se réalisera jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale...
[...] Avec beaucoup d'habileté, le général s'était d'ailleurs rapproché de l'Union démocratique du travail, toujours opposée au maintien de l'Algérie dans l'orbite française, et les deux formations remportent 31,5% des suffrages lors des législatives de 1967. Ce triomphe pousse le mouvement à se restructurer et, en juin 1967, lors des assises nationales de Lille, il fait peau neuve, devenant l'Union des démocrates pour la cinquième République (UDR). Du point de vue des dirigeants, on constate la relève au moins partielle des leaders issus de la Résistance par la jeune génération. En fait foi la désignation de Robert Poujade au poste de secrétaire général. [...]
[...] Des relations plus tendues avec le général de Gaulle entraînent le départ de Valéry Giscard d'Estaing de la rue de Rivoli. S'ils n'entrent pas carrément dans l'opposition, dès 1966 les R.I. estiment avoir le droit de critiquer la politique gouvernementale, puisqu'ils n'y prennent plus aucune responsabilité. C'est la mise en œuvre de la tactique dite du oui, mais . La mort de Paul Reynaud, la retraite d'Antoine Pinay après la mise en place du nouveau franc, avaient laissé les R.I. quelque peu orphelins. [...]
[...] Les fédérations départementales sont formées par ces circonscriptions, leur rôle est déterminant avec l'adoption de la proportionnelle. Fédérations : unions de circonscriptions législatives (subdivision communes/cantons), + de 100 fédérations (parfois plusieurs par départements), rôle très important. Seules habilitées en principe à correspondre avec les instances nationales. Dirigées par un comité fédéral élu à moitié par la base, à moitié par des élus au Parlement et au Conseil Général du département. C'est avec l'accord de ce comité qu'est désigné le secrétaire fédéral par le secrétaire général du mouvement. [...]
[...] Au premier tour des élections législatives de 1988, l'UDF et le RPR, alliés, obtiennent des suffrages. Ils remportent les législatives de 1993, mais sont divisés au premier tour de la présidentielle : tandis que le RPR fait globalement corps derrière Jacques Chirac, l'UDF préfère Edouard Balladur, ce qui ne manquera pas de laisser des traces. Malgré la volonté rassembleuse des gaullistes créant l'UMP en 2002, l'UDF se maintient derrière François Bayrou, mais fortement affaiblie. [...]
[...] Or la fonction publique coûte cher, cumule la paresse et la passion de diriger. Quant au personnel politique lui-même, il est suspect : on le présume corrompu, incompétent et parfaitement inefficace. Aussi faut-il être le champion dans la défense des libertés individuelles et du libéralisme économique. La présomption de gaspillage imputée à l'Etat et aux entreprises publiques exige que l'économie soit libre, que nul impôt élevé ne vienne décourager l'esprit d'entreprise. Sceptiques quant à la nécessité de la législation sociale, au nom de l'individualisme, ils n'hésitent pas à la contester, arguant qu'elle entraîne la surcharge des entreprises françaises face à la concurrence étrangère. [...]
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