La notion d'opinion publique est à la fois une catégorie centrale du discours politique, une de celle qui sert à penser, et une notion introuvable, indéfinissable, au sens des sciences sociales.
En 1965, le manuel de Child sur l'opinion publique identifie déjà une cinquantaine de définitions différentes.
Dans le discours politique, l'opinion publique est érigée en une entité fictive cohérente, anthropomorphisée. On parle d'elle comme d'un individu. E. Landowski conclu que l'opinion publique joue en démocratie le rôle du chœur dans le théâtre grec : c'est une voix qui commente l'action politique, qui la ponctue, la condamne, en fait l'éloge, la prophétise.
[...] Elle travaille aussi par questionnaire. Le sondage d'opinion va être un moyen de sortir des laboratoires et de travailler sur différents groupes sociaux. Les sciences sociales vont participer à la légitimation scientifique du sondage, en se servant de leurs enquêtes. Revendication des behavioristes et des entreprises de sondage qui se définissent comme des instituts. Le premier homme politique important à utiliser les sondages c'est Kennedy en 1960, même si Roosevelt en a utilisé quelques-uns en 1943-44. Il va avoir comme conseiller en opinion L. [...]
[...] Ca explique les écarts qu'on observe très souvent dans les réponses produites par tel ou tel sondage à quelques jours d'intervalle. La théorie de J. Zaller est la seule qui permette de rendre compte de cette plasticité de l'opinion publique : les gens répondent très précisément à la question qui leur est posée. III. La controverse autour des sondages d'opinion Elle est aussi ancienne que les sondages Les arguments en faveur des sondages Ils se situent très tôt sur un registre politique, avec des organisations puissantes, qui justifient les sondages au nom de la démocratie. [...]
[...] Gallup, dans The pulse of democraty, va formuler ce que seront la plupart des arguments en faveur des sondages. Ils offriraient aux gouvernants une vision non biaisée de l'opinion publique, qui ne serait pas déformée par les groupes d'intérêt ou par les partis politiques. Ils permettraient aux gouvernants de s'autonomiser à l'égard des miroirs déformants que sont les lobbys et tous les intermédiaires qui s'érigent en porte-paroles de l'opinion. Le sondage expliciterait le mandat du peuple et viendrait compléter la signification de l'élection, qui est assez pauvre : on ne sait pas quels éléments du programme le peuple soutient. [...]
[...] Dans le discours d'un certain nombre de philosophes de Lumières, l'opinion publique acquiert une connotation positive : c'est la reine du monde (Voltaire), mais c'est aussi de plus en plus le tribunal de la raison, avec la métaphore de la raison publique. Cette métaphore devient omniprésente à la fin du 18e. On peut renvoyer des causes devant la raison publique, notamment des causes judiciaires, et elle est censée trancher : dans l'affaire Calas Voltaire, en s'adressant à l'opinion publique, la fait exister. Cette opinion publique est l'alliée principale des philosophes des Lumières. C'est eux qui la construisent et la dirigent. Elle devient une instance de légitimité politique. [...]
[...] L'opinion publique existe-t-elle ? La controverse autour des sondages La notion d'opinion publique est à la fois une catégorie centrale du discours politique, une de celle qui sert à penser, et une notion introuvable, indéfinissable, au sens des sciences sociales. En 1965, le manuel de Child sur l'opinion publique identifie déjà une cinquantaine de définitions différentes. Dans le discours politique, l'opinion publique est érigée en une entité fictive cohérente, anthropomorphisée. On parle d'elle comme d'un individu. E. Landowski conclue que l'opinion publique joue en démocratie le rôle du chœur dans le théâtre grec : c'est une voix commente l'action politique, qui la ponctue, la condamne, en fait l'éloge, prophétise Et tout ça se passe dans les récits des journalistes ou des hommes politiques. [...]
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