On nous présente l'opinion publique comme quelque chose qui représente fidèlement l'avis d'une population. Or, cela sous-entend que les individus se seraient concertés pour finalement faire consensus : ce qui, de toute évidence, n'est pas le cas. En dépit de ce constat, les sondages continuent d'occuper une place toujours plus importante dans l'information que l'on reçoit (deux par jour en France). Pis, les sondages s'imposent dans le discours politique et pèsent de plus en plus dans les choix et orientations de nos dirigeants.
Ainsi, au vu de cet examen, l'on peut s'interroger qu'est-ce que concrètement l'opinion publique ?
[...] Pour exemple: Les sondages sur le CPE. Les sondages se fondent sur le postulat selon lequel toutes les opinions se valent: on ignore donc ici des facteurs pouvant expliquer ces réponses: classe sociale, religion, milieu, niveau d'études . Pour exemple: Sur la loi LRU, interroger un professeur et un ouvrier agricole. C'est pourquoi Bourdieu soutient que l'opinion publique est l'expression collective de groupes, de rapports sociaux. Et non pas ce que les sondages construisent, c'est-à-dire une agrégation de réponses individuelles. [...]
[...] A cet égard, le siècle marque un tournant dans la définition et la conception de l'opinion publique. Les sondages ou la consécration de l'opinion publique * En effet le siècle marque l'avènement de l'opinion sondagière. Sans vouloir faire la récapitulatif que vous avez dû lire dans le document c'est dans les années 30 que les sondages font irruption aux Etats-Unis (prévision de l'élection de Roosevelt contre tout avis) et dans les années 60 en France, précisément en 1965 avec la mise en ballottage du général de Gaulle. [...]
[...] Du moins, sur le terrain politique. Conclusion: En définitive, l'on peut voir combien la notion d'opinion publique soulève d'interrogations. D'une part, il est indispensable de définir de quoi il s'agit pour pouvoir la manier, la représenter. D'autre part, l'avènement de la sondomanie soulève un certain nombre de problèmes: les sondages semblent non seulement altérer ce que l'on définit comme étant l'opinion publique. Mais surtout, ils font l'objet de manipulation et d'instrumentalisation, le plus souvent à des fins politiques. L'on pourrait donc adopter la définition adoptée par Philippe BRAUD : représentation socialement construite (par la presse, les sondages, les notables) de ce qu'est censé penser l'ensemble de la population. [...]
[...] Par contre, si cela ne les concerne pas de près la disposition des bureaux de leur supérieur), ils répondront selon des critères esthétiques, ou autre. Ces principales critiques, que j'ai simplifiées, permettent donc à Pierre Bourdieu de conclure que L'opinion publique n'existe pas en soulignant qu'il s'agit là d'un artefact Dès lors il convient de s'interroger si l'opinion publique ne serait pas un artefact au service d'intérêts particuliers. L'instrumentalisation de l'opinion publique C'est cette interrogation qu'émet Bourdieu lorsqu'il remarque: Le sondage d'opinion est, dans l'état actuel, un instrument d'action politique En observant la manière dont sont traités les sondages, les acteurs qui les commandent et les interprètent, il est légitime de se demander à l'instar de Bourdieu, si les sondages ne font pas objet de manipulation. [...]
[...] L'opinion publique: de l'abstrait au concret Définition évolutive: gage de démocratie? * Au XVIII° sous la plume de Jean-Jacques Rousseau, elle apparaît comme étant les idées et sentiments partagés par un peuple ou une communauté ce qui finalement, est assez proche de la définition actuelle * A la fin du XVIII°, ce n'est plus du peuple qu'il s'agit mais des intellectuels, de la bourgeoisie éclairée: rencontres dans des cafés, lectures des premiers organes de la presse (importance de la presse dans la naissance de l'opinion publique). [...]
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