Bien qu'en substance l'élection de Lula semblait représenter un renouveau à la fois au Brésil et en Amérique Latine, on peut se demander aujourd'hui si ces élans d'enthousiasme étaient justifiés. Trois ans après l'accession au pouvoir de Lula, nous pouvons estimer si sa politique fut novatrice et transforma en profondeur le Brésil. Néanmoins, se pose alors la question de savoir comment évaluer la nouveauté, selon quels critères juge t-on du caractère innovateur d'une politique et du changement entrepris dans un pays ? En quoi le Brésil actuel est-il totalement transformé ? On peut estimer, en fonction de la rupture historique appréciée, qu'il est pertinent d'évaluer ce changement sur les critères des acteurs au pouvoir, à savoir Lula et son parti, le Parti des Travailleurs (PT), ainsi que selon le programme politique annoncé et les réalisations du gouvernement, enfin, selon le style politique de l'exécutif. Enfin, il s'agit aussi de s'interroger sur les motifs de ce changement, à savoir quels ont été les éléments à l'origine de ce renouveau.
Aussi, nous verrons que sur le plan de la politique intérieure, ce caractère nouveau s'est essentiellement exprimé par l'accession au pouvoir d'un homme politique d'un type singulier, d'un parti issu des mouvements sociaux, ainsi que par un programme politique original accès sur le domaine social. Malgré ces caractéristiques novatrices, nous observerons que ces avancés sociales sont restées mineures contrairement à la politique économique menée par le gouvernement qui s'est caractérisée par un suivisme des principes du Fond monétaire internationale. Enfin, il semble que ce soit essentiellement sur le plan de la politique étrangère que Lula est fait preuve de renouveau.
[...] Ainsi, nous avons pu observer l'évolution du gouvernement de Lula et de ses politiques une fois au pouvoir. Alors qu'il était pressentit comme un espoir par la population brésilienne en raison de son origine sociale, de son parcours politique et de la doctrine de son parti, il est apparu qu'une fois au pouvoir il n'avait pas la marge de manœuvre suffisante pour mener ses politiques sociales, étant dans un premier temps contraint de rassurer les marchés pour ensuite avoir les moyens d'agir. [...]
[...] En quoi le Brésil actuel est-il totalement transformé ? On peut estimer, en fonction de la rupture historique appréciée, qu'il est pertinent d'évaluer ce changement sur les critères des acteurs au pouvoir, à savoir Lula et son parti, le Parti des Travailleurs ainsi que selon le programme politique annoncé et les réalisations du gouvernement, enfin, selon le style politique de l'exécutif. Enfin, il s'agit aussi de s'interroger sur les motifs de ce changement, à savoir quels ont été les éléments à l'origine de ce renouveau. [...]
[...] De même, le tournant à gauche du régime politique traduit ce besoin et représente une nouveauté au Brésil ainsi qu'en Amérique Latine. En effet, de par sa composition, sa structure démocratique et participative et son caractère largement populaire, le parti rompait avec la manière traditionnelle d'envisager la politique au Brésil et plus largement en Amérique latine. A la différence des grands partis existants, reposant sur un système clientéliste, il a été construit "de bas en haut", en incorporant les revendications multiples des organisations populaires. [...]
[...] De plus, en dépit de mesures décevantes pour la population, de nombreux brésiliens parmi les couches populaires s'estiment déjà satisfaits par le simple fait que leur président soit un homme qui leur semble proche. Lula reste encore selon nombre d'entre eux une " référence pour la lutte". Enfin, le maintien de cette confiance s'explique en grande partie par le discours progressiste tenu sur la scène internationale par Lula. Cette offensive diplomatique est une nouveauté pour le Brésil ainsi qu'une réussite pour le gouvernement. [...]
[...] Aussi, plus les sondages donnaient Lula vainqueur, plus les capitaux financiers se retiraient du Brésil provoquant ainsi un début de crise. Ainsi, le gouvernement Lula justifie sa politique économique de rigueur par la nécessité de construire la confiance des centres du capitalisme financier dans le gouvernement brésilien mais aussi afin de stabiliser l'économie et remettre le pays sur la voie de la croissance économique, après dix ans de stagnation[12]. Mais, il la justifie aussi comme un préalable nécessaire pour avoir les moyens d'entreprendre une politique sociale vigoureuse. [...]
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