Le Front National est fondé le 5 octobre 1972 à l'occasion du second congrès d'Ordre Nouveau, un mouvement nationaliste créé en 1969 et qui va être la charpente du parti à ses débuts. Le but affirmé du FN, qui souhaite se présenter aux élections législatives de l'année suivante, est alors d'unifier les droites extrêmes, qu'elles soient composées d'éléments aussi divers que des royalistes, des nationalistes, d'anciens collaborationnistes ou des centristes anti-gaullistes. Malgré un axe initial relativement fragile, Jean-Marie Le Pen, ancien poujadiste, combattant en Algérie et « tixiériste », va peu à peu s'imposer comme le leader de ce mouvement, qui réalise 1,32% des suffrages en 1973. Si les 0,62% obtenus lors des élections présidentielles de 1974 apparaissent comme un demi-échec, la poursuite des activités de Le Pen n'est pas entamée. Mais les scores électoraux continuent d'être faibles (législatives de 1978, Européennes de 1979) et la concurrence d'autres organisations, notamment le Parti des Forces Nouvelles (PFN) d'Alain Robert mettent à mal la survie du parti. En 1980, le FN ne compte que 270 adhérents.
C'est pourtant à cette que période et tout au long des années 80, que le parti de Le Pen va connaître un sursaut, que de multiples facteurs expliquent. La situation mondiale, marquée notamment par les remises en questions du marxisme et l'essoufflement de l'URSS, permet au FN de se présenter comme le seul contre-modèle idéologique viable. La crise sociale et économique que traverse la France est l'autre grand thème qu'exploite le FN, dont les idées sont de plus en plus portées au débat, qui prétend remettre sur pied un pays que tous les sondages indiquent comme « morose ». C'est enfin sur la désillusion des mesures prises par la Gauche que le Front National compte construire une partie de son électorat. Dès 1982-1983, la place pour une Droite nationaliste, populiste et xénophobe se précise.
[...] Dès 1982- 1983, la place pour une Droite nationaliste, populiste et xénophobe se précise. Les résultats électoraux ne témoignent toutefois pas immédiatement de cette percée, du fait de la désorganisation encore très forte au sein du parti (ainsi, Le Pen ne pouvant recueillir les 500 parrainages nécessaires pour la présidentielle de 1981, appellera par dépit à voter Jeanne d'Arc Le premier coup d'éclat intervient en 1983, lors des municipales partielles à Dreux, quand Jean Pierre Stirbois, secrétaire général du FN, conclut au second tour une alliance avec les listes RPR-UDF. [...]
[...] Les résultats électoraux du FN retombent alors très bas, à la limite des 5%. Le MNR n'en profite pourtant pas et, après de multiples épisodes, Jean- Marie Le Pen parvient à redresser le FN à l'aube de la décennie 2000, en critiquant la prétendue corruption des partis majoritaires (ce qu'il dénomme aujourd'hui comme le système UMPS et en s'affirmant comme unique garant de l'ordre dans une société en proie à l'insécurité et menacée d'une immigration à terme destructrice. Ce regain est confirmé en 2001 avec les victoires de Jacques Bompard à la mairie d'Orange et de Marie Christophe Bignon à celle Chauffailles. [...]
[...] René Rémond retient donc le concept plus vague et plus difficile à définir d'extrémisme de droite. Cette récusation de l'appartenance au fascisme est partagée par l'historien Pierre Milza tandis que Robert Paxton considère lui qu'elle reste une possibilité au sein d'un parti apte d'incarner cette idéologie en cas de résurgence d'un tel mouvement en France. Michel Winock centre lui son analyse sur la continuité du phénomène de national-populisme caractéristique de l'ensemble des extrêmes droites françaises depuis l'affaire Dreyfus, dans lesquelles se mêlent tous les courants du mouvement, contre-révolutionnaires, pétainistes, voire fascistes , il analyse le discours typiquement populiste du FN, qui procède en trois temps : la constatation de la décadence, la désignation des coupables enfin, le mythe du Sauveur. [...]
[...] Très fortement ancré dans les milieux ouvriers (qui constituent la moitié de ses électeurs), chez les petits commerçants et industriels, anciennement proches du poujadisme, il est également présent au sein des professions libérales, mais aussi chômeurs. L'évolution du parti se traduit par une très forte popularisation et donc une implantation durable dans les cercles ouvriers, traditionnellement ancrés à gauche, tant et si bien qu'en caricaturant à l'extrême, certains évoquent, une dé-droitisation et une gauchisation de l'électorat du FN. Répartition géographique La carte électorale du FN n'a rien d'évident et sa cohérence est difficilement discernable. [...]
[...] C'est en premier dans les grandes concentrations urbaines, dans lesquelles l'immigration et la délinquance font recette (dans les villes mêmes ou dans les milieux rurbains Cette constatation se vérifie en général au niveau régional (zones de déstructuration industrielle, de désespérance populaire : Alsace-Lorraine, Champagne-Ardenne, Picardie, Nord Pas de Calais malgré certaines exceptions, notamment pour les bastions électoraux. III Thèmes principaux et programmes politiques France L'immigration Le thème de l'immigration est, depuis ses origines, le cheval de bataille principal du Front National. Jouant habilement des peurs et des fantasmes des Français, il a su habilement se positionner dans les régions où l'immigration se serait implantée de la façon la plus massive. [...]
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