A l'origine, les personnes qui combattaient armées pour défendre leurs idées et leurs convictions étaient des militants. Ce terme trouve son étymologie dans le latin miles, militis, qui signifie soldat, et appartient au langage religieux. Au XIXe, ce terme va se laïciser. Aujourd'hui, dans les sociétés démocratiques, le militant recourt davantage à des méthodes pacifiques, non violentes.
Cela désigne désormais une doctrine conquérante où l'homme est particulièrement actif dans ses convictions, et qui agit de façon stable et désintéressée. Le militantisme s'illustre par une vive motivation à rallier des individus à une cause collective. Nous allons retracer les origines de cet engagement politique, en partant dès la genèse de l'adhésion. Nous verrons par la suite comme l'adhésion se transforme en militantisme et quelles formes celui-ci adopte. Pour cela, nous nous appuierons sur des exemples de la scène politique tant française qu'étrangère.
[...] Le militantisme sous plusieurs angles : l'adhésion paradoxale, l'exemple du Front national 3. Le militantisme sous plusieurs angles : Militant dans un parti régionaliste, l'exemple de la Suède 4. Le militantisme sous plusieurs angles : Les jeunes militants, l'exemple d'un parti russe. L'origine du militantisme 1. Les minorités actives Alors que l'époque majoritaire a longtemps prospéré, celle de la volonté du plus grand nombre, le psychosociologue Serge Moscovici[1] constate un virage vers l'époque minoritaire [ . ] où l'obstination de quelques individus, de quelques groupes restreints, paraît suffire à créer l'événement, et à décider du cours des choses Les derniers mouvements étudiants, écologistes et féminins en sont l'illustration. [...]
[...] Puf ORFALI Birgitta, Sociologie de l'adhésion. Rêver, militer, changer le monde, Paris, Éditions Zargos, Sociologies ORFALI Birgitta, L'Adhésion au Front national. [...]
[...] L'extrémisme en est une illustration. - L'investissement traduit l'importance du projet, de l'enjeu. Face à ce type de comportement adopté par les minorités actives, la majorité observe une forte confiance accordée aux choix, une capacité d'autorenforcement et un engagement libre des militants. - La rigidité est comportement essentiellement visible chez la majorité qui fait face à des minorités. Cela se traduit par un refus de l'influence minoritaire dans certaines situations, l'imposition d'une façon de voir. La majorité peut jouer de son influence et absorber intégrer, intérioriser le discours minoritaire pour, in fine, parvenir à une apparente conformité générale. [...]
[...] Pour les adhérents paradoxaux, le militantisme politique est clairement un élément de comparaison, de différenciation avec les autres personnes de leur groupe d'origine. Il leur permet de s'affirmer, en mettant l'accent sur ce qui leur semble être une qualité (nationalité française) plutôt que sur ce qu'ils ressentent comme un handicap inné (leur origine). Militantisme dans un parti régionaliste - L'exemple du Skaneparti, en Suède. En Suède, les partis nationalistes et régionalistes convergent dans leurs idées. Structure d'un moindre poids, les partis d'échelle régionale effraient moins. [...]
[...] A contrario, Serge Moscovici note que minorité active et déviance ne doivent pas être assimilées. En effet, il rappelle que le déviant se définit par rapport au groupe majoritaire : quoiqu'il fasse qui soit subversif, il agit dans le cadre posé par la majorité. À l'inverse, la minorité active, elle, possède ses propres positions, son cadre, ses visées qu'elle propose comme une solution de rechange Une minorité active n'existe que si elle est en interaction, si la majorité réagit. Dans le cas d'une majorité indifférente, qui nie les divergences et n'établit donc aucun dialogue, la minorité tant à disparaître, car la majorité ne l'a fait exister ni par opposition ni par réaction. [...]
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