L'intérêt de cette recherche sur le militantisme politique et l'engagement associatif consiste justement à questionner ce consensus : Y a-t-il réellement un déclin inquiétant du militantisme politique et une explosion des différentes formes d'engagement associatif et pourquoi? Quels sont les aspects et les modalités du processus de mutation de la notion même d'engagement? Ne convient-il pas de remettre en cause quelques idées reçues concernant la “ positivité ” absolue de l'engagement associatif et la “ négativité ” du militantisme partisan?...
[...] Pour lui, les partis d'extrême gauche doivent donc établir un lien avec les associations pour agir en bonne coopération, dans un soucis de complémentarité. II Vers un nouveau type d'engagement Il s'agit dans cette partie d'étudier les mutations structurelles de l'engagement politique au cours de ces vingt dernières années. En effet, la notion d'engagement a subit une profonde transformation, qui n'est cependant pas l'apanage du seul engagement associatif : il se manifeste au sein de tous les groupements : syndicats, partis, associations. [...]
[...] Ainsi, l'identité collective du groupe se construit par une double appartenance à une collectivité de proximité concrète (quartier, usine) et à un réseau idéologique (les laïcs ; les communistes). Le nous créé par le groupement se trouve garanti par un ensemble de rites, que ce soient des rites d'entrée (cartes), des rites de confirmation de l'identité collective ( fêtes annuelles). Ces rites rappellent la coupure entre les associés et l'extérieur. Le nous n'est aucunement réductible à la somme des individus associé : il dépasse largement les homme eux même et crée une sorte de mini société, au sens holiste du terme. [...]
[...] Des personnes qui n'auraient pas adhéré à un parti pour diverses raisons décident donc de s'engager dans le milieu associatif : pourquoi? Outre le fait que, comparativement aux partis, les associations apparaissent comme des instances plus ouvertes, laissant plus de place à l'initiative et à la liberté individuelle, la force du mouvement associatif s'explique de différentes manières. Dans un premier temps, il convient de remarquer que la thématisation des luttes, contrairement à la mise en place de projets globaux, apporte plus rapidement et semble-t-il plus facilement des résultats concrets à court terme : le mouvement associatif semble donc plus adapté que le mouvement politique traditionnel aux attentes immédiates de la société civile. [...]
[...] Aujourd'hui, les associations tendent à fonctionner sur une base locale, indépendamment de tout lien fédéral. Cette prise de distance organisationnelle s'accompagne d'un relâchement des principes et des valeurs politiques qui structuraient l'association au niveau central. Néanmoins, ces mouvements, bien qu'enracinés dans le local, peuvent situer leurs action à l'échelle nationale, ou plus souvent globale (humanitaire, écologie.) Il s'instaure un nouveau rapport entre les membres d'associations locaux et les responsables au sommet, qui n'est court circuité par aucune instance. Ainsi se dessine une relation plus libre entre les individus et les groupements auxquels ils participent. [...]
[...] D'autre part, le problème de la professionnalisation du militantisme se pose aux associations. De plus en plus d'entre elles se trouvent de plus en plus éloignées du statut associatif initial et de l'esprit de la loi de 1901. Cette évolution peut s'expliquer de différentes manières : soit l'association est devenue trop grande et ne peut plus être gérée comme un petit mouvement, soit elle s'est engagée dans l'activité économique et devient une sorte de para-entreprise, aux frontières du monde associatif et du marché. [...]
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