«Dans un pays libre, on punit les gens pour leurs crimes, mais jamais pour leurs opinions». Telle était la pensée de Truman à l'aube de la deuxième moitié du XXe siècle à propos du maccarthysme. C'est en 1950, lorsqu'il opposa son veto lors du vote de la loi MacCarran selon laquelle les communistes devront se faire enregistrer au ministère de la Justice et ne pourront plus postuler à un emploi public, que l'ancien président américain opposait sa rupture idéologique en ces termes. Ces propos contrastent, avec la fine observation que réalisait Tocqueville, dans de la Démocratie en Amérique, oeuvre clef et précieux témoignage à propos l'infrastructure de la jeune République, sur le «goût et l'amour» des Américains pour la liberté.
Il s'exprimait ainsi : «Les habitants des États-Unis témoignent alternativement une passion si forte et si semblable pour leur bien être et leur liberté [...]. Les Américains voient, en effet, dans leur liberté le meilleur instrument et la plus grande garantie de leur bien-être».
[...] MacCarthy règne sur le Sénat et par le biais du petit écran, sur l'ensemble du pays. Mais il va bientôt trop loin : après avoir dénoncé D. Acheson (ami d'Alger Hiss), puis le général Marshall (organisateur de la victoire américaine de 1945), il s'en prend à l'armée. L'homme constitue alors une menace pour la stabilité institutionnelle. Ses abus sont condamnés par ses collègues du Sénat et l'homme finit ses jours dans l'alcool et l'oubli en 1957.19 La presse, qualifiée de langue d'Esope par Marie-France Toinet, est à la fois coupable et victime du maccarthysme, parce qu'elle est un intermédiaire obligé entre dirigeants et dirigés et qu'elle diffuse l'information. [...]
[...] Le syndicalisme revendicatif n'articule plus les aspirations ouvrière, devenant une courroie de transmission entre le patronat et les ouvriers, cédant facilement par conséquent.38 Après avoir discerner l'implication totale de tout le corps politico-institutionnel à l'époque du maccarthysme, nous avons convenu qu'il fallait lui opposer la base originelle du politique en Amérique. Dès lors, nous avons cherché et trouvé des conséquences politiques de la chasse aux sorcières. Celle-ci dresse un bilan morale effrayant pour la société. Encrée dans les pages les plus sombres de l'Histoire des États-Unis, la portée du maccarthysme est grande, si bien qu'on est en Ibid Ibid Ibid droit de se poser la question de sa totale disparition? [...]
[...] Le maccarthysme révèle et exacerbe des contradictions internes de la politique américaine. Fin admirateur de ce pays, Tocqueville nous peint un paysage et des fondements nationaux opposés à ce que nous avons exposé plus haut. En premier lieu, l'auteur souligne, l'influence de la religion considérée comme institution politique. Il est dit que des hommes ont apporter dans le nouveau monde christianisme que André Kaspi, Les Américains (Paris: Éditions du Seuil, 2002), 424-5. Marie-France Toinet, La chasse aux sorcières - le maccarthysme (Bruxelles: Éditions complexe, 1988) je ne saurais mieux peindre qu'en l'appelant démocratique et républicain». [...]
[...] Paris: Éditions du Seuil. Mélandri, Pierre Histoire des États-Unis depuis 1865. Paris: Nathan. Rémond, René Histoire des États-Unis. Paris: Presses universitaires de France. Tocqueville de la Démocratie en Amérique Tome 1. Paris: GF Flammarion. Tocqueville de la Démocratie en Amérique Tome 2. [...]
[...] Le Federal Bureau of Investigation s'en mêle; une loi de 1950, l'Internal Security Act étend les pouvoirs de l'Agence pour en faire un redoutable instrument de contrôle entre les mais de son directeur J. Edgar Hoover. (création de fichiers, censure sélective du courrier, micros clandestins . ).15 Cette procédure de contrôle est aggravée en 1951, où il n'y a plus besoin d'apporter des preuves sur la déloyauté d'un fonctionnaire, puisque de simples doutes suffisent pour justifier la révocation. De 1947 à employés de l'administration fédérale ont fait l'objet d'enquête approfondie déclarés innocents démissions et 239 révocations. Les uns pour des motifs d'implication dans des associations subversives, d'autres pour avoir consommé de la drogue. [...]
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