L'idée semblait pourtant bonne : la création du vote «électronique», c'est-à-dire le vote sur un ordinateur type PC, préalablement homologué par le Ministère de l'Intérieur, permettait un gain de temps et d'argent. Gain de temps, puisque le processus de vote dure en moyenne moins longtemps (plus d'isoloir), et car le dépouillement est automatique. Gain d'argent, au niveau de l'impression (plus d'enveloppes ni de papiers), et au niveau des personnes impliquées (puisqu'il n'y a pas de dépouillement, peu d'individus salariés sont impliqués).
Des problèmes éthiques se sont posés : qui garantit la neutralité de la machine ? Ne peut-elle pas être manipulée ? N'y a-t-il pas un risque qu'elle soit piratée, faussant ainsi les résultats ?
[...] Les NTIC : panorama des limites Cet exemple des machines à voter nous invite à réfléchir aux limites que posent les NTIC. La première est une limite financière. En effet, l'installation de technologies de pointe au sein d'une ville coûte cher. Pour reprendre l'exemple des machines à voter : une unité coûte de 3000 à 6000 soit un coût trois fois supérieur au vote format papier. D'autre part, pour les villes, l'installation d'un réseau en fibre optique s'avère très coûteuse. [...]
[...] Si le gain de temps se fait, c'est au niveau de l'administration, et aux dépens du citoyen ! L'explication est claire : un manque total d'information (les citoyens se sont plains de ne pas avoir d'explication au-dessus de la machine à voter, les élus ont été désemparés face à l'affluence Or, comme nous l'avons vu, il ne suffit pas d'avoir des NTIC pour rendre une ville plus performante. Il faut aussi qu'elle remplisse un rôle informatif, sans quoi, le progrès est perdu. [...]
[...] Pour une ville, le déploiement de nouvelles techniques doit correspondre à des besoins précis de la population. Or, de plus en plus, on va vers l'avènement d'une politique trop ambitieuse, de promesses d'idéal où les NTIC seraient responsables de tout. Par exemple, Pau caractérise son projet de ville intelligente Paulywood, en tant que 8e merveille du monde avec des services proposés en pointe de la technologie, et notamment un quartier fibre optique high-tech En 2006, trois ans après la mise en œuvre du projet, pour 50 millions d'euros d'investissement, seuls 2.500 abonnés sont dénombrés, sur 35.000 prises Ethernet ouvertes ( 70.000 à venir). [...]
[...] Gain d'argent, au niveau de l'impression (plus d'enveloppes ni de papiers), et au niveau des personnes impliquées (puisqu'il n'y a pas de dépouillement, peu d'individus salariés sont impliqués). Des villes comme Brest, Suresnes ou Bourges s'en sont équipés, au titre de ces avantages. Cependant, bien vite une opposition s'est exprimée, rejetant en bloc cette évolution. Tout d'abord, ce sont des problèmes éthiques qui se sont posés : qui garantit la neutralité de la machine ? Ne peut-elle pas être manipulée ? [...]
[...] Cependant, la ville est gestionnaire de cette infrastructure et la mettra à disposition des utilisateurs (télécommunications, entreprises ) moyennant une redevance. À long terme, le bénéfice de l'exploitation devrait rattraper le coût d'installation. Cette technologie n'est donc pas à la portée des petites et moyennes villes au budget serré, puisque la mairie est le principal contributeur financier d'un tel projet. La limite est également sociale. Toujours plus d'équipements, de techniques pour aller toujours plus vite, mais que font ceux qui sont restés sur le bord du chemin informatique ! [...]
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