La formation d'alliances gouvernementales est un procédé qui ne va pas de soi et qui constitue le fruit de rapports négociés entre leurs acteurs. Regroupant des partis aux projets souvent divergents, elles suspendent momentanément des rivalités intrinsèques pour se diriger vers la prise de décision commune. L'interdépendance entre deux ou plusieurs acteurs fait notamment appel aux notions de rationalité, de négociation et de jeux de pouvoir, axes privilégiés de notre étude.
Partant de l'exemple de la coalition formée par les partis de la gauche française de 1997 à 2002, sous l'appellation de « gauche plurielle »1, nous tenterons d'analyser comment ces différents partis ont formé une coalition en vue d'un objectif donné. Les résultats de cette coopération permettront enfin de s'interroger sur ses finalités, à savoir, est-ce que la coalition mène nécessairement vers un intérêt commun ?
[...] Mais cette interdépendance suffit-elle à assurer le maintien de la coalition ? II. La stratégie de la coalition comme contrainte à l'intérêt commun De cette interdépendance naissent des règles devant fixer la structure organisationnelle de la coalition et attribuer les rôles à l'intérieur de celle-ci. Ainsi, pas de programme collectif mais un accord sur l'adoption de thèmes communs à défendre tels que la réduction du temps de travail, la parité, ou le refus des privatisations. Il semble aussi qu'il y ait une corrélation entre la contribution apportée par les membres de la coalition et les bénéfices obtenus car nul ne renonce à sa spécialité et se voit obtenir, de façon générale, le poste souhaité : écologie aux Verts, questions sociales aux communistes, gestion aux socialistes. [...]
[...] Il semble qu'il se soit davantage agi d'une alliance électorale permettant à chacun de s'affirmer dans l'échiquier politique que d'un véritable projet d'unification de la gauche. Bibliographie Ouvrages V. Lemieux Les coalitions. Liens, transactions et contrôles. Paris, PUF p35 Mancur Olson, Logique de l'action collective, Paris, PUF E. Friedberg et M crozier, l'Acteur et le système, edition Seuil ( chapitre E. FRIEDBERG, L'Analyse sociologique des organisations, POUR, Paris Site Internet Ecorev, 1997-2002, les Verts au gouvernement, bilan et perspectives Suite à la dissolution ratée de l'Assemblée Nationale ordonnée par Jacques Chirac, les partis de gauche réunissant le Parti Communiste, le Parti radical, le Mouvement des Citoyens, et les Verts ont décidé de soutenir le candidat le mieux placé (Jospin, PS) au premier tour des présidentielles de 1995 afin de former une majorité suffisante pour pouvoir constituer un gouvernement aux législatives de 1997. [...]
[...] V. Lemieux Les coalitions. Liens, transactions et contrôles. Paris, PUF p35 Jospin obtient des suffrages au deuxième tour des présidentielles de 1995. M. Olson, Logique de l'action collective, Paris, PUF Constitution d'un sous groupe formé des Verts, Radicaux et du Mouvement des citoyens. Ou encore alliance du PC et des Verts sur la question de la monnaie unique, en opposition avec le PS. [...]
[...] Le jeu des interdépendances stratégiques : le cas de la coalition politique de la gauche plurielle (1997-2002) La formation d'alliances gouvernementales est un procédé qui ne va pas de soi et qui constitue le fruit de rapports négociés entre leurs acteurs. Regroupant des partis aux projets souvent divergents, elles suspendent momentanément des rivalités intrinsèques pour se diriger vers la prise de décision commune. L'interdépendance entre deux ou plusieurs acteurs fait notamment appel aux notions de rationalité, de négociation et de jeux de pouvoir, axes privilégiés de notre étude. [...]
[...] Parallèlement, le déclin d'influence politique et électorale des Communistes et des Verts, lié à des scissions et des réorganisations internes durant les années 90, les place dans une situation de négociation forcée. Exister dans le paysage politique nécessite donc de participer à la coalition. Ainsi, un individu ne s'expose dans l'action collective qu'à condition d'y trouver un avantage propre[4]. La communauté d'intérêt de la gauche ne suffit pas pour que l'ensemble des partis collabore spontanément à la réussite de cet objectif. En effet, c'est aussi le degré de marge de manœuvre qui détermine la prise de décision. [...]
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