Né le 29 novembre 1932 dans le 5ème arrondissement de Paris, Jacques Chirac est issu d'une famille d'origine corrézienne dont l'ascension sociale est caractéristique de la IIIe République, petit-fils d'un instituteur d'origine rurale, franc-maçon et radical, et fils d'un cadre de banque devenu, par la suite, l'un des directeurs de la société Dassault, Jacques Chirac fait ses études secondaires à Paris aux lycées Carnot et Louis-le-Grand. Diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, de la Summer Scool de l'université de Harvard. A cette époque il se sent proche de la jeunesse socialiste, la SFIO est même à son goût trop conservateur, il avait comme condisciple Rocard et signa l'Appel de Stockholm contre la guerre nucléaire alors qu'il flirtait brièvement avec les idées communistes. Il intègre l'École nationale d'administration (ENA), et effectue son service militaire comme lieutenant de cavalerie de 1956 à 1958, pendant la guerre d'Algérie, expérience qui le marque profondément et qui lui laisse la nostalgie d'une carrière militaire. Il se marie en 1956 à Bernadette Chodron de Courcel avec qui il aura deux filles Laurence et Claude. Sorti dixième de l'ENA en 1959 (promotion Vauban), il intègre la Cour des comptes en qualité d'auditeur. La suite de sa carrière est l'histoire de l'ascension politique d'un homme pragmatique, obstiné, charismatique et un brin manipulateur. C'est à cette ascension que nous allons nous intéresser. Quel a été le parcours politique de ce néo gaulliste de sa sortie de l'ENA à 1995, date à laquelle il accède aux plus hautes fonctions de l'état.
[...] Pendant longtemps, Jacques Chirac se considère comme apolitique, il a pour seule volonté de se mettre au service de son pays, et donc au service du gouvernement. Constamment réélu dans cette circonscription de 1968 à 1993, il est, en outre, président du Conseil général de la Corrèze de 1970 à 1979. Il prend place Impressionné par son énergie et ses qualités politiques, Georges Pompidou dès 1967, lui confie le secrétariat d'État aux Affaires sociales (1967-1968). Benjamin du gouvernement, il crée l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE), à une époque où le chômage commence à être moins marginal, et participe, aux côtés de Pompidou, aux négociations des accords de Grenelle en Mai 68. [...]
[...] Prenant en 1976 la tête de l'opposition interne à la majorité gouvernementale, il fonde, en décembre, un nouveau parti, le Rassemblement pour la République (RPR) sur les décombres de l'UDR, dont il avait pris le contrôle en 1974, et présente sa candidature à la mairie de Paris contre le giscardien Michel d'Ornano. Largement élu le 27 mars 1977, il approfondit son programme de contre-gouvernement afin de se démarquer, selon ses propres mots, du libéralisme classique de la droite giscardienne critiquant de façon à peine voilée le nouveau Premier ministre, l'économiste Raymond Barre. Dès lors, la gauche tente de lui attacher l'image d'un crypto fasciste assoiffé de pouvoir. [...]
[...] Ministre des Relations avec le Parlement de 1971 à 1972, Jacques Chirac obtient son premier grand ministère en 1972 avec l'Agriculture. Considéré comme un champion de la cause paysanne, il est chargé de rassurer l'électorat rural à huit mois des élections législatives. Populaire, il conserve un soutien indéfectible du monde rural qui en fait l'un de ses responsables politiques préférés. Mais c'est aussi à cette époque que ce surdoué de la politique achète selon les dires du canard enchaîné le château de Bity pour un prix défiant toute concurrence. [...]
[...] Devant l'obstination du maire de Bordeaux, et sous l'influence de Pierre Juillet et Marie-France Garaud, il dirige le manifeste des 43 qui reproche à Chaban-Delmas d'empêcher l'union. Il rallie, à la surprise générale, la cause du centriste libéral Valéry Giscard d'Estaing, et contribue de façon décisive à la victoire de ce dernier. Le 27 mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing nomme Jacques Chirac Premier ministre pour ressouder une majorité qui a connu des dissensions pendant la campagne présidentielle, il incarne la nouvelle génération gaulliste issue de l'ENA. Il apparaît alors plus comme Pompidolien que comme Gaulliste. [...]
[...] Jacques Chirac est ainsi l'homme a qui tout a réussi. Il n'en reste pas moins que de nombreuses affaires ternissent aujourd'hui le bilan de ce président de la république. Bibliographie BERSTEIN Serge, Histoire du gaullisme, Perrin COLLOVALD Annie, Jacques Chirac et le gaullisme, Belin DURANTON-CRABOL A.M., Visages de la nouvelle droite, Presses De Sciences Po GIESBERT Franz-Olivier, Jacques Chirac SIRINELLI Jean-François, Histoire des droites en France REMOND René, La droite dans tous ses états - De la défaite à la reconquête du pouvoir Audibert Louis, 2005. [...]
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