Insulte politique, outil politique, stratégie politique, Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing, Édouard Balladur, Lionel Jospin, Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Brigitte Macron, Jair Bolsonaro
La récente polémique née entre les dirigeants de deux grands pays, autour d'attaques personnelles sur une épouse, soulève la question d'un instrument stratégique utilisé depuis fort longtemps dans le monde politique. L'insulte ne passerait jamais de mode ? Décryptage.
[...] ; l'ouvrage de près de 500 pages regorge de ces phrases assassines, plus ou moins de bon goût (ne mélangeons pas humour politique et injures, qu'elles soient misogynes, confessionnelles ou racistes). II. À quoi correspond la pratique ? Ce serait faux de penser que les mots ont dépassé la pensée de leurs auteurs ; les hommes politiques sont formés à la maîtrise du verbe, soit par des professionnels soit par une longue pratique oratoire (et parfois les deux). Hormis quelques rares exceptions, les mots ont été soigneusement pesés, pensés, examinés, et exprimés dans un contexte précis. [...]
[...] L'insulte, outil de stratégie politique ? La récente polémique née entre les dirigeants de deux grands pays, autour d'attaques personnelles sur une épouse, soulève la question d'un instrument stratégique utilisé depuis fort longtemps dans le monde politique. L'insulte ne passerait jamais de mode ? Décryptage. I. Historique L'actualité internationale surfe ces jours-ci sur les insultes misogynes lancées par un président sud-américain à l'encontre de l'épouse d'un président de grand pays européen. [...]
[...] L'insulte stratégique toujours, quand le battu de la présidentielle de 2012 fustige son vainqueur : “il a retrouvé une femme, V. Rottweiler ; et ce n'est pas sympa pour le chien » Là aussi, il s'agissait de rabaisser la personnalité du Président en exercice au vu de ses choix personnels (à défaut de pouvoir critiquer son action), et au passage tacler la compagne du moment connue pour être femme de décision et de caractère, caressant ainsi sans doute dans le sens du poil les milliers de misogynes dont il glanait les votes dans les sondages. [...]
[...] Doit-on pour autant aller dans son sens, donner écho à ces propos provocateurs et munificents ? Assurément non, tant la distance intellectuelle reste le plus grand des mépris. [...]
[...] Insulteurs ou insultés, tribuns de la Révolution française, anarchistes, communistes, collaborateurs de cabinet ou de ministères, des grands meetings aux archives des quotidiens nationaux en passant par l'Hémicycle de l'Assemblée nationale ou du Sénat, on y découvre ce que les hommes politiques français ont dit de leurs adversaires ou de leurs « amis » . Ainsi à propos du retour de Lionel Jospin au PS, Pascal Terrasse déclarait : « c'est la première fois qu'un déserteur passe ses troupes en revue ». De Fabius, feu Louis Nicollin (chef d'entreprise et dirigeant de club sportif) disait : « c'est vrai qu'il a une tronche de c . » En 1910, un certain Alfred Fouillé, à propos de la question du vote des femmes : « n'ajoutons pas le suffrage des incompétentes à celui des incompétents ». [...]
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