Le sondage apparaît aujourd'hui comme un élément indispensable au fonctionnement de notre vie politique. Les sondages défavorables à Nicolas Sarkozy actuellement en sont un parfait exemple. La presse et le monde se focalisent sur cette chute dans l'opinion publique pour remettre en cause la politique globale du Président de La République.
Les sondages sont crédités d'une grande confiance mais qui n'a été acquise que tardivement. Le sondage n'acquiert une réelle importance en France qu'avec l'élection présidentielle de 1965 où les enquêtes pré-électorales annonçaient le ballottage inattendu du Général de Gaulle au premier tour. Dès lors, les instituts de sondages français se multiplient, à l'instar de l'IFOP (créé en 1938 par le sociologue Jean Stoetzel), la SOFRES, IPSOS ou BVA et s'imposent comme les seules instances habilitées à rendre compte de ce qu'est et ce que veut l'opinion publique. Leur légitimité se fondant sur l'utilisation de techniques scientifiques, les sondages apparaissent alors comme un instrument de prédiction du vote.
Un sondage est une mesure de l'opinion ou des comportements d'une population, effectuée au travers d'un questionnaire soumis à un échantillon représentatif de l'ensemble de cette population. Il faut distinguer deux types de sondages dont nous parlerons dans l'exposé : le sondage électoral qui mesure l'intention comportementale du vote et dont la validité est confirmée avec les résultats du scrutin. Le sondage d'opinion quant à lui interroge l'enquêté sur des faits de société ou des questions politiques et c'est d'ailleurs le type de sondage qui est le plus controversé puisqu'il assez difficile d'en vérifier la validité.
Cependant, dès leurs premiers échecs, les sondages sont accusés de tromper les électeurs et de fausser ainsi le jeu électoral et, par la même, la démocratie représentative. Les dernières élections présidentielles de 2002 en ont fourni la preuve, les sondages ayant été tenu pour responsables de la montée de l'abstention ou bien de celle des votes protestataires au détriment du PS. Les sondages modifieraient-ils les comportements électoraux, voire même, feraient-ils l'élection ?
Ainsi, on peut donc se demander : quelle est l'influence des sondages sur le vote ? Constituent-ils un instrument indispensable voire bénéfique pour l'exercice démocratique du suffrage ? Ou bien seraient-ils des fossoyeurs de la démocratie qui trompent les électeurs lors de leurs choix électoraux en les influençant à voter pour un candidat plutôt qu'un autre ?
Dès lors, on peut constater que la question de l'influence du sondage sur le vote est indissociable de celle de la conception de l'opinion publique puisque, c'est celle-ci qui est mesurée par le sondage, mais aussi de la question démocratique. En effet, s'il s'avère que le sondage a un effet véritable sur le vote, alors cela modifie les conditions de l'exercice de la démocratie.
Dans un premier temps, on donc peut se demander, si l'effet des sondages sur le vote est réellement avéré. Puis, nous verrons en quoi le sondage peut se révéler nuisible, voir être un danger pour l'exercice du vote et par la même pour la démocratie. Enfin, nous verrons que pour que le sondage soit un véritable auxiliaire de la démocratie en ayant des effets bénéfiques sur le vote, ses effets pervers doivent être mieux maîtrisés.
[...] Des solutions étant possibles pour mieux maîtriser les effets pervers de la technique sur la représentativité de l'opinion publique, les sondages apparaissent aujourd'hui indispensables pour le bon exercice du vote. Bibliographie. - BLONDIAUX L. Ce que les sondages font à l'opinion publique Politix, - CHAMPAGNE P. Les sondages, le vote et la démocratie Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 109 - GINSBERG B. Les sondages et la transformation de l'opinion publique in The Captive Public : how mass opinion promotes state power - LACROIX B. [...]
[...] The People's Choice - RIVIERE E., Les sondages peuvent-ils se tromper sans nous tromper ? Retour sur les intentions de vote lors des élections présidentielles et législatives de 2002 Revue politique et parlementaire, Paris, 1010-1021, septembre-octobre/ novembre-décembre 2002 - STOEZEL J. Faut-il brûler les sondages ? Preuves Paul Lazarsfeld, The People's Choice Jean Stoetzel, Faut-il brûler les sondages ? Preuves Patrick Champagne, Les sondages, le vote et la démocratie Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 109 Emmanuel Rivière, Les sondages peuvent-ils se tromper sans nous tromper ? [...]
[...] Cependant, dès leurs premiers échecs, les sondages sont accusés de tromper les électeurs et de fausser ainsi le jeu électoral et, par la même, la démocratie représentative. Les dernières élections présidentielles de 2002 en ont fourni la preuve, les sondages ayant été tenus pour responsables de la montée de l'abstention ou bien de celle des votes protestataires au détriment du PS. Les sondages modifieraient-ils les comportements électoraux, voire même, feraient-ils l'élection ? Ainsi, on peut donc se demander : quelle est l'influence des sondages sur le vote ? Constituent-ils un instrument indispensable, voire bénéfique pour l'exercice démocratique du suffrage ? [...]
[...] Le sondage modifie donc le jeu politique. Autre effet de la croyance dans la valeur prédictive du sondage : la création de fausses certitudes concernant les résultats du 1er tour et l'émergence d'un vote stratégique. Dans un article intitulé Les sondages peuvent-ils se tromper sans nous tromper Emmanuel Rivière montre que, c'est la conviction que le second tour verrait s'affronter Chirac et Jospin qui a contribué à vider le premier tour de l'élection de sa fonction dans l'esprit de nombreux électeurs. [...]
[...] En outre, Alain Lancelot répond à la critique formulée contre les sondages en précisant que celle-ci devrait s'adresser davantage au suffrage universel qu'au sondage proprement dit. Sondages et suffrage universel procèdent en effet de logiques semblables : un homme, une voix/une réponse à un questionnaire, l'imposition de problématique aux citoyens ne leur laissant aucune option (offre politique limitée de même que les propositions de réponses au sondage) Mais, le sondage a certains avantages sur le vote : il peut faire l'objet de corrections et compléter le vote en éclairant les hommes politiques sur le choix des électeurs, le sondage pouvant fournir des éléments d'explication sur le vote, les grandes ruptures électorales Dans cette perspective les sondages sont des instruments efficaces de la mise en place d'une démocratie d'opinion. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture