Il existe entre les médias et la politique un rapport étroit. Il n'y a pas de vie politique sans opinion publique et pas d'opinion publique sans communication. En démocratie, il y a forcément médiatisation et ce phénomène n'est pas nouveau. Cependant, pendant longtemps, le rapport entre homme politique et citoyens se sont résumés à des rencontres, discussions, meetings et interviews dans la presse. Dans les années 1960, la télévision fait irruption dans la politique. En 1965, un candidat a recours à un spécialiste en communication lors des élections présidentielles. C'est en 1974 qu'apparaît le premier duel télévisé entre Valéry Giscard-d'Estaing et François Mitterrand lors du second tour des présidentielles. Aujourd'hui, il s'agit de séduire l'électeur, atteindre des cibles tels que les jeunes ou les personnes âgées avec une publicité efficace par des images valorisantes et des slogans accrocheurs.
Montesquieu a, dans son ouvrage De l'esprit des lois, mis en avant la théorie de la séparation des pouvoirs. Cette théorie est le fondement de toute démocratie. Le pouvoir exécutif doit être distingué du pouvoir législatif et de l'autorité judiciaire. Cette séparation est énoncée dans la constitution française du 4 octobre 1958. Or, selon André Santini (ancien ministre délégué à la communication), les trois pouvoirs issues de la pensée de Montesquieu n'existe plus face au pouvoir médiacratique. Longtemps, pour lui, on a parlé de quatrième pouvoir ou de contre-pouvoir, or aujourd'hui, on vit dans une démocratie médiatique. André Santini démontre que le pouvoir législatif n'existe plus. En effet, il n'y a plus de débats à l'assemblée et ce sont les médias qui font le débat. Quand le gouvernement prend une décision, la presse en a la connaissance en priorité. Pour le pouvoir exécutif, il serait manipulé par les sondages que Santini nomme "la sondocratie". Au niveau de l'autorité judiciaire, la presse l'exerce notamment avec la presse d'investigation (pendant longtemps, le canard enchaîné). Les juges d'instruction vivent en symbiose avec les journalistes. Les investigations des journalistes deviennent jugement. Ainsi pour André Santini, il n'y a pas de quatrième pouvoir mais les médias ont le pouvoir. Le point de vue de l'auteur est à nuancer mais il met en avant l'omniprésence des médias dans la vie politique.
[...] Plus qu'un reflet des opinions, le sondage est une arme symbolique au service ou au détriment soit d'un camp politique soit d'un mouvement collectif ou d'un groupe social. Modifications du jeu politique Enfin, le jeu politique se modifie. En effet, le jeu politique est constitué de trois acteurs: l'homme politique, les journalistes ou le public. L'homme politique est obligé d'être de plus en plus présent. Si le contact face à face avec l'électeur n'a pas disparu, il s'est implanté par un ensemble complexe de dispositifs, d'écrans et de filtres. [...]
[...] Des études sont faites sur la vitesse d'élocution et la richesse du vocabulaire. Les sondages d'opinion peuvent être un instrument des gouvernants. En effet, la volonté des élites de neutraliser les minorités est mise en avant: il faut leur imposer une majorité silencieuse. Par exemple, un gouvernement ou un chef d'État peut se trouver conforté par la parution d'un sondage qui lui serait favorable, mais sans qu'il en soit à l'origine. Ce fut le cas lors de l'affaire Lewinski/Clinton aux États-Unis. [...]
[...] L'influence des médias dans la vie politique et au sein de la démocratie Il existe entre les médias et la politique un rapport étroit. Il n'y a pas de vie politique sans opinion publique et pas d'opinion publique sans communication. En démocratie, il y a forcément médiatisation et ce phénomène n'est pas nouveau. Cependant, pendant longtemps, le rapport entre homme politique et citoyen s'est résumé à des rencontres, discussions, meetings et interviews dans la presse. Dans les années 1960, la télévision fait irruption dans la politique. [...]
[...] Le point de vue de l'auteur est à nuancer, mais il met en avant l'omniprésence des médias dans la vie politique. Les mutations de la vie politique: causes de l'influence grandissante des médias Multiplication des émissions politiques à la télévision Tout d'abord, un constat est fait sur la multiplication des émissions politiques à la télévision. On peut donner comme exemple "sept sur sept", "sept à huit" ou "vivement dimanche" dont les émissions portent sur les goûts personnels des hommes politiques, leurs idées et leur programme. [...]
[...] André Santini démontre que le pouvoir législatif n'existe plus. En effet, il n'y a plus de débats à l'assemblée et ce sont les médias qui font le débat. Quand le gouvernement prend une décision, la presse en a la connaissance en priorité. Pour le pouvoir exécutif, il serait manipulé par les sondages que Santini nomme "la sondocratie". Au niveau de l'autorité judiciaire, la presse l'exerce notamment avec la presse d'investigation (pendant longtemps, le canard enchaîné). Les juges d'instruction vivent en symbiose avec les journalistes. [...]
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