Influence des médias, système des élections en France, comportements électoraux, hypnose médiatique, statut de la presse, liberté de la presse, campagnes politiques, déterminismes sociaux, pression du groupe social, effets de cadrage, responsabilité des médias, désintérêt électoral, Nicolas Sarkozy, Donald Trump
Force est de constater que sous la Restauration la droite ultra se voulait réservée concernant le principe de la liberté de la presse, car elle redoutait que la presse ne fasse les élections. D'après René Rémond : "Ainsi s'explique l'articulation entre régime électoral et statut de la presse. Les adversaires de la liberté de celle-ci, politiques ou religieux, les autorités sociales, les institutions
d'Église, les forces conservatrices, ne croient pas que l'individu soit par lui-même capable de se faire une opinion raisonnable." Autrement dit, considérer que les médias déterminent l'issue des élections présuppose que l'électeur ne dispose pas d'une capacité de jugement, c'est nier l'aptitude de distanciation critique du citoyen en proie à la manipulation et à l'endoctrinement des médias, l'"hypnose médiatique" en somme, et plus encore, cela revient à remettre en cause la démocratie.
Il s'agit donc de déterminer si les médias sont en position de faire imposer leur vue auprès de l'électorat et ainsi influencer l'issue des scrutins. En outre, notre raisonnement s'articulera autour de la question suivante : quelle est l'influence des médias sur le comportement du corps électoral ? Dit autrement, les médias font-ils les élections ? Dans cette optique, nous tâcherons de démontrer que l'influence de la sphère médiatique sur l'électorat est loin d'être évidente et en partie démentie empiriquement. D'autre part, il s'agira de mettre en évidence des effets indirects de l'information que véhiculent les médias sur les comportements électoraux et par extension sur l'issue des scrutins.
[...] Dits autrement, les médias font-ils les élections ? Dans cette optique, nous tâcherons de démontrer que l'influence de la sphère médiatique sur l'électorat est loin d'être évidente et en partie démentie empiriquement. D'autre part, il s'agira de mettre en évidence des effets indirects de l'information que véhiculent les médias sur les comportements électoraux et par extension sur l'issue des scrutins. I. Une faible emprise médiatique sur l'issue des scrutins A. Remise en cause du « pouvoir des médias » Selon Jacques Le Bohec l'influence des médias sur les choix politiques des citoyens est à relativiser et défend la thèse selon laquelle les médias ne déterminent pas les choix des électeurs, en s'intéressant tout particulièrement à l'impact des campagnes politiques à la télévision. [...]
[...] Une influence indirecte de la sphère médiatique sur l'électorat, et donc, sur les élections A. Les modes de diffusion de l'information politique impactent les perceptions de l'électorat L'enquête menée par le CEVIPOF (2006-2007) s'interrogeant quant aux effets de la télévision sur les préférences de l'électorat met à jour un « effet chaîne », c'est-à-dire que le fait de regarder un JT plutôt qu'un autre aurait une incidence sur les perceptions de l'électorat, indépendamment de toutes convictions politiques ou même du niveau d'intérêt pour la politique. [...]
[...] ; du côté des journalistes, interviews agressives ou silence total. En définitive, il considère que les campagnes de communication n'influent pas sur les votes, privilégiant la thèse des déterminismes sociaux et mentaux : les choix politiques de l'individu étant davantage orientés par des structures sociales et mentales ainsi que par la pression du groupe social. B. Innocuité des médias René Rémond quant à lui a cherché à vérifier son hypothèse le plus scientifiquement possible afin d'établir si oui ou non le résultat des élections était corrélé à l'influence de la télévision. [...]
[...] Quelle est l'influence des médias sur le comportement du corps électoral ? Les médias font-ils les élections ? Force est de constater que sous la Restauration la droite ultra se voulait réservée concernant le principe de la liberté de la presse, car elle redoutait que la presse ne fasse les élections. D'après René Rémond : « Ainsi s'explique l'articulation entre régime électoral et statut de la presse. Les adversaires de la liberté de celle-ci, politiques ou religieux, les autorités sociales, les institutions d'Église, les forces conservatrices, ne croient pas que l'individu soit par lui-même capable de se faire une opinion raisonnable. [...]
[...] C'est un modèle qui prédit et je cite Cyril Lemieux : « l'idée selon laquelle il suffirait d'injecter médiatiquement à la masse des électeurs certains produits politiques pour les voir tous voter en conséquence. » Un modèle éminemment critiquable en ce qu'il néglige la capacité de résistance de l'électorat à l'« effet média » et son aptitude à émettre un jugement critique. Bibliographie : DELPORTE, Christian ; LHÉRAULT, Marie. « Les médias font-ils l'élection ? Retour sur une controverse. Entretien avec René Rémond », Le Temps des médias, 2/2004 (n° p. 175-181. [...]
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