« L'opinion publique, cette puissante anonyme est souvent une force politique et cette force n'est prévue par aucune constitution » Ainsi, l'opinion publique est définit selon « l'ensemble des représentations, construites socialement, de ce qu'est censé penser l'ensemble de la population sur les questions d'actualité » . Mais si cette notion se présente effectivement comme une force influente, il n'en est pas moins qu'elle n'existe pas, d'un point de vue strictement réaliste. Et pour cause il semble bien utopique d'imaginer que l'ensemble des membres d'un groupe important, voir même colossal, puisqu'il s'agit dans ce cas précis d'un peuple entier, puissent avoir tous des opinions sur tous les problèmes de l'heure. Impossible également d'agréger des jugements de nature et d'intensité différentes : les uns reposants sur des convictions fermes, d'autres sur des impressions éphémères, d'autres encore improvisés pour satisfaire le questionneur. Ainsi « loin de représenter ce que les gens pensent, elle est en un sens toujours fabriquée » .
L'expression d' « opinion publique » évoque très aisément à l'esprit la notion de démocratie, voir même pour certain elle s'apparenterait définitivement au régime de démocratie occidentale. En effet, au regard de l'étymologie grec de « démocratie », ce terme signifie gouvernement du peuple, c'est-à-dire un régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même, sans intermédiaire d'un organe représentatif ou par représentants interposés, et cela ce traduit en particulier à l'occasion des élections présidentielles. De ce fait, l'opinion publique représente le peuple quand il s'exprime, ce qui explique que Joseph Schumpeter définisse la démocratie en privilégiant la dimension électorale. Pour cet auteur, « la méthode démocratique est le système institutionnel aboutissant à des décisions politiques dans lequel des individus acquièrent le pouvoir de statuer sur ces décisions à l'issue d'une lutte concurrentielle portant sur les votes du peuple » . Ainsi, si l'opinion publique est emprunt d'un tel pouvoir, car considérée par Alfred Sauvy comme étant « un arbitre, une conscience », il parait évident qu'une telle force peut-être à tout moment sollicitée par des acteurs extérieurs. La période électorale représente en particulier le moment tant attendu car c'est là précisément que l'opinion publique s'exprime et donc attise les désirs de certain qui voudrait la détourner à leur profit.
[...] Ensemble tout devient possible pour le candidat de l'UMP, Le changement, la France présidente pour la candidate socialiste et enfin le candidat du renouveau pour François Bayrou. Ainsi il est clairement visible que chacun met en avant la nécessité d'un changement, volonté première des Français. Ce qui explique donc la victoire de Nicolas Sarkozy, ancien ministre de l'Intérieur qui dans l'imaginaire collectif fut assez vite associé à la lutte contre l'insécurité et à la rupture. Et pour cause dans des sondages[8] précédents l'élection présidentielle, il apparaissait à 73% comme celui qui pourrait vraiment changer les choses, contre un score nettement inférieur pour ses concurrents. [...]
[...] Le rejet du pouvoir au profit de la domination charismatique Pourquoi le putsch de 1923 à Munich fut-il une vaine tentative pour Hitler alors que dix ans plus tard toujours avec le soutien des S.S, celui- ci réussissait clairement sa révolution légale nationale et accédait alors au pouvoir en tant que Chancelier ? La différence est de taille puisqu'il a choisi de s'appuyer sur la légitimité. De la même manière, c'est pourquoi les Français ont si longtemps rejeté toute prise de pouvoir que ce soit de la part des monarques, des parlementaires et cela au profit d'une domination choisie. [...]
[...] Elle est l'œuvre de la société ETC (Etudes, Techniques et Communication) qui depuis l´automne 2005 produit et diffuse les images des futurs candidats et notamment de N. Sarkozy. Quand ETC a les moyens de positionner des caméras aux bons emplacements, les journalistes eux, sont relégués sur des praticables de chaque côté de la scène, ce qui a pour conséquence logique de mauvaises photos, contrairement à celle de cette société, qui seront donc meilleures, achetées en priorité et diffusées. Selon T. [...]
[...] Il n'en reste pas moins que de tels processus ont tout de même réussi à intéresser l'opinion publique cette année puisque nous avons atteint le score record de 85% de participation électorale. Auraient-ils réussi à relancer l'intérêt de tous pour ce droit de vote qui depuis quelques années avait été négligé ? Bibliographie FLEURY L., Max Weber, PUF, Paris HERMET G., BADIE B., BIRNBAUM P., BRAUD P., Dictionnaire de la science politique, Armand Colin, Paris LE BOHEC Jacques, Elections et Télévision, Presses universitaires de Grenoble, Grenoble ROLOT Christian & RAMIREZ Francis, Choisir un président, Vérités et mensonges d'une image télévisuelle, Ramsay, Paris SAUVY Alfred, L'opinion publique, Quadrige / PUF, Paris SCHUMPETER J.A., Capitalisme, socialisme et démocratie, Payot, Paris WEBER M., Economie et société, Plon-Agora, Paris WEBER F., Max Weber, Hachette, Paris SAUVY Alfred, L'opinion publique, Quadrige / PUF, Paris p.4. [...]
[...] Pourtant cette insuffisance d' autorité est un manque plus que crucial à un peuple. En effet si on se base sur les écrits de Rousseau selon quoi un peuple libre obéit mais ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres il est clairement visible que tout peuple doit être gouverné et donc posséder une autorité légitime. Les Français ont donc besoin d'un chef d'Etat à qui obéir et qui saurait régler la crise actuelle que connaît la France. [...]
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