Hors-champ, outil politique, politique, discours, stratégie politique, campagne électorale, affaire Bygmalion
Le hors-champ est souvent utilisé, autant en figure rhétorique qu'en matière dialectique pour parler de ce que l'on ne voit pas, mais qui acquiert de l'importance dans le propos.
Et si cela devenait le « must » du discours, voire de la stratégie politique ? Décryptage en 9 points.
[...] Alors, on biaise, on élude, on évoque, on utilise l'antiphrase, figure de style consistant à employer un mot, une phrase, dans un sens contraire à sa véritable signification, utilisée à dire le contraire de ce qu'on pense, tout en montrant qu'on pense le contraire de ce qu'on dit. III. Ce l'on ne sait pas dire Comment parler de ce que l'on ne connaît pas, de ce que l'on ne sait pas dire, tout en indiquant que l'on connaît bien son sujet ? Le hors- champ dialectique, est ici bien de mise utilisé à fort escient. [...]
[...] Ce que l'on n'a pas su faire La période actuelle est riche de hors-champ actifs : quel candidat n'a pas voulu réduire l'impôt, résorber le chômage, relancer la croissance, résoudre la crise du logement ou la fracture sociale ? Il n'empêche, aucun ne l'a fait, n'a su le faire. Alors place à l'hypallage, figure de rhétorique qui consiste à attribuer un mot d'une phrase ce qui se rapporte à un autre mot, et qui décentre l'intérêt du lecteur vers un autre mot de la phrase. [...]
[...] À chacun de deviner le sens de cette évocation, chacun à sa manière et à l'aune de sa vision politique ou sociale du moment. On n'est pas encore au populisme de bon aloi, mais la rhétorique du commun » (sources habituelles d'où un orateur peut tirer ses arguments et ses développements) ou de la prétérition (qui consiste à parler de quelque chose en commençant par annoncer qu'on ne va pas en parler, et permet de dire une chose sans en prendre l'entière responsabilité) seront ici souvent de mise. [...]
[...] La plus grande forme d'expression de ce hors champ reste disait un poète, un savant célèbre, un homme politique qui nous a quittés, un journaliste connu, À l'évidence, celui qui parle ne sait pas de qui il s'agit, mais au lieu de prendre le risque de se tromper de nom, il préfère la circonlocution, une façon de parler qui exprime la pensée de manière indirecte ou imprécise et qui témoigne d'une difficulté à dire, avec parfois un effet d'insistance sur l'incapacité à nommer correctement les choses. IV. Ce que l'on a oublié de dire Il advient parfois, pour ne pas dire assez souvent qu'en fin d'émission radio ou télé, l'invité se rend compte qu'il n'a pas parlé d'un élément important dans sa démonstration ou en réponse aux questions. Impossible de rattraper l'omission sauf s'il s'agit d'un enregistrement qui peut être remonté. Mais le plus souvent, en fait pratiquement tout le temps, c'est trop tard. [...]
[...] Et si cela devenait le du discours, voire de la stratégie politique ? Décryptage en 9 points. I. Ce que l'on ne peut pas dire L'exemple le plus probant, et en pleine actualité : l'affaire Bygmalion ; bien évidemment -et cela est confirmé par des proches en charge de la campagne de 2012- les comptes ont été et tous le savaient- en tout cas ceux qui étaient à la manœuvre. Mais bien évidemment aussi, impossible de le dire, le hors-champ est de mise et pourtant on ne voit que Hors champ politique (voir point 2 ci-dessous), mais surtout hors champ médiatique qui renforce le propos : on ne le dit pas, mais c'est encore plus fort que si on le disait II. [...]
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