suffrage universel, vie politique démocratique, électeurs, déchus de leurs droits civiques, clientélisme
Le suffrage est le premier moyen d'expression du citoyen dans la vie politique d'une démocratie, dans la mesure où il reflète les volontés de l'électorat. Au sens strict, il correspond donc à l'expression d'une volonté personnelle, mais au sens large, il symbolise la décision définitive de la collectivité. Il a pour objectifs soit la désignation d'un ou plusieurs représentants (députés, président, maire...), soit l'adoption ou le rejet d'un projet politique, d'un traité, d'un amendement constitutionnel...
[...] Ainsi, par la loi du 31 mai 1850 par exemple, les conservateurs obtiennent (en théorie seulement) la réduction du corps électoral d'un tiers, au motif de nouvelles conditions de résidence pour les électeurs. De la même manière, sous le Second Empire, le suffrage universel est délaissé au profit du plébiscite (sorte de question fermée posée par le(s) gouvernant(s) aux gouvernés), qui s'apparente davantage à une pratique autoritaire. Mais le souci de conservation de l'ancien ordre social ne fut pas le seul moteur de la contestation du suffrage universel. En effet, de nombreux radicaux (socialistes, syndicalistes révolutionnaires, antiparlementaristes . [...]
[...] En 1792, on instaure officiellement le suffrage universel masculin, sans pour autant l'appliquer encore. En 1794, le droit de vote effectif connaît sa première extension : peut voter tout citoyen homme qui paie un impôt direct, quel qu'en soit le montant. L'apport purement théorique du Consulat et de l'Empire On réaffirme le suffrage universel bien qu'il ne serve encore qu'à désigner des notables sur ce qu'on appelle des listes de présentation Le Sénat choisit ensuite ses représentants parmi eux. Le paradoxe institué par la Restauration Le suffrage censitaire (c'est lui qui demeure dans la pratique) connaît une deuxième extension, puisque le cens représente désormais électeurs. [...]
[...] Les élites sociales et politiques, en quelque sorte jalouses de leur privilège de voter, légitimaient le suffrage censitaire en prétendant que les citoyens ordinaires n'étaient ni assez informés, ni assez intelligents, ni assez logiques pour voter indépendemment de ce pour quoi/qui on leur disait de voter et encore moins en faveur de leurs intérêts propres. Ce qu'on appelait le tout- venant se composait de soi-disant brutes et abrutis respectivement les ouvriers et les paysans. Le suffrage était donc très limité ; on était loin alors de l'universalité. B. De l'élargissement perpétuel du suffrage censitaire à l'établissement du suffrage universel en France. [...]
[...] Un an plus tard, c'est au tour des militaires d'intégrer le corps électoral. Quant aux populations indigènes elles se verront accorder seulement en 1956 le droit de vote comme en dernier ressort avant qu'elles n'obtiennent purement et simplement leur indépendance. Le 5 juillet 1974, un autre type de restriction sera encore levé puisque la majorité électorale est abaissée à 18 ans, permettant de passer à 35 millions d'électeurs au total. En 1975, les indigents deviennent éligibles à leur tour. Aujourd'hui, on compte environ 41 millions d'électeurs, puisqu'environ 70% de la population a le droit de voter. [...]
[...] et étouffe les minorités qui portent en elles l'avenir La population est trop incompétente pour avoir le droit de s'exprimer, et ainsi peser dans le choix des dirigeants. B. Une grande victoire pour la France malgré de nombreuses exceptions qui ne disparaîtront qu'avec le temps. Les femmes, les militaires, les indigents les prisonniers déchus de leurs droits civiques, les domestiques, les populations colonisées, etc. n'ont pas pour autant le droit de vote en 1848. Les domestiques, s'ils l'obtiennent en 1848, demeureront inéligibles jusqu'en 1930. [...]
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