En 1995, à l'approche de l'élection présidentielle, le leader du Front national, et candidat aux présidentielles, Jean-Marie Le Pen, déclarait : "Nous sommes devenus le premier parti ouvrier, nous sommes le parti de la classe ouvrière." Si cette déclaration paraît provocatrice voire bouleversante, pour l'ensemble des Français qui ont toujours associé le terme "ouvrier" aux courants politiques de gauche, il apparaît néanmoins qu'elle n'est pas dépourvue de sens concernant la sociologie des Français qui se disent ouvertement attachés aux idées défendues par le Front national.
Aussi, ce problème semble d'autant plus grave qu'il remet en question l'ensemble des partis de gauche ainsi que leur vocation à défendre les idéaux d'égalitarisme ainsi que les droits que les ouvriers gagnent à acquérir. Plus largement, c'est à une véritable crise politique pour ces partis à laquelle nous assistons.
[...] Et la carte du vote communiste correspond à peu près à la carte de la répartition ouvrière. En revanche, le Parti républicain perd des voix et la Section française de l'Internationale ouvrière recule très légèrement. De ce fait, on assiste en France à l'éclatement de grèves spontanées dès le 11 mai 1936. En effet, l'on dénombre près de 12000 grèves, dont 9000 avec occupation des lieux. Ce qui entraîne un nombre record de grévistes, lequel s'élève à 2 millions de personnes. [...]
[...] Plus généralement, pour les porteurs de ces groupes, les grèves sont qualifiées de grèves de l'espoir elles sont des interpellations directes au nouveau gouvernement formé. L'espoir est traduit par la phrase de Marceau PIVERT : L'avenir est à nous ! au lendemain des résultats des élections. Il apparaît donc ici que la liaison entre classe ouvrière et classe politique de Gauche est claire. Ces partis de gauche entendent clairement défendre les intérêts de la masse ouvrière tout en instaurant de nouveaux acquis sociaux. Acquis garantis et exprimés par les revendications portées par le Front Populaire. [...]
[...] Dans ce contexte, pouvons-nous affirmer que la Gauche correspond à l'expression politique de la classe ouvrière ? Afin de lier l'expression d'un courant politique aux aspirations du peuple, il convient de s'intéresser aux élections, opérations qui mettent directement en relations les souhaits de la population aux intérêts que les partis sont voués à défendre. Ainsi, nous étudierons dans un premier temps les élections législatives de 1936 avant d'étudier les élections présidentielles de 1995. I. Les élections législatives de 1936 et le triomphe du Front populaire Il s'agit de voir ici dans quelles conditions ces élections se sont déroulées, leur contexte avant d'étudier les résultats auxquels elles ont donné lieu. [...]
[...] Ce qui explique que, bien que les conditions de vie des ouvriers aient été sensiblement améliorées, la comparaison avec le reste de la société prédomine au sein de ce groupe. En second lieu, ces résultats traduisent une baisse de confiance critique envers le gouvernement. En effet, il y existe avant tout la peur de l'avenir face à la montée du chômage, de la pauvreté et des exclusions. Ensuite, on observe un sentiment d'augmentation du nombre des immigrés qui accompagné d'une mauvaise promotion politique et médiatique - renforce la peur. [...]
[...] La gauche, expression politique de la classe ouvrière ? Introduction En 1995, à l'approche de l'élection présidentielle, le leader du Front national, et candidat aux présidentielles Jean-Marie Le Pen déclarait : Nous sommes devenus le premier parti ouvrier, nous sommes le parti de la classe ouvrière. Si cette déclaration paraît provocatrice voire bouleversante, pour l'ensemble des Français qui ont toujours associé le terme ouvrier aux courants politiques de Gauche, il apparaît néanmoins qu'elle n'est pas dépourvue de sens concernant la sociologie des Français qui se disent ouvertement attachés aux idées défendues par le Front national. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture