Depuis 15 ans, l'engouement pour le Front s'est installé et n'a cessé de prendre de l'importance. Dans aucun autre pays d'Europe une force d'extrême droite n'a réussi à pénétrer un tel niveau et sur une aussi longue période. De l'avènement du suffrage universel (1848) jusque dans les années 1970, l'extrême droite ne se conformait sur le plan électoral qu'à la logique du « feu de paille » mise en avant par André Siegfried (sociologue, historien et géographe français, pionnier de la sociologie électorale) au début du siècle : le boulangisme de la fin du XIXe, les ligues de l'entre-deux-guerres, le poujadisme dans les années 50 ou encore la défense de l'Algérie française dans les années 60 s'inscrivent tous dans cette logique de mouvements rapidement nés et vite éteints. Mais avec le front national, on est témoin pour la première fois d'un enracinement électoral de très longue durée. Nous noterons en revanche qu'il n'existe pas un mais des électorats du FN socialement, politiquement et idéologiquement contrastés.
[...] C'est donc l'électorat le plus pessimiste sur le fonctionnement de la démocratie en France. des électeurs frontistes considérant que la démocratie n'y fonctionne pas très ou pas bien du tout). C'est également le seul électorat où une majorité absolue d'électeurs considère que les hommes politiques ne se préoccupent pas du tout des gens comme nous Cette situation a donc érigé le FN en opposition et en force hors système capable de capitaliser dans les jeunes générations s'appuyant sur un ressentiment rassembleur : la causalité diabolique La causalité diabolique L'électorat du FN est sans contexte un électorat du rejet et de la désespérance. [...]
[...] Il est aussi intéressant de noter que le FN a beaucoup de mal à convaincre les salariés du secteur public, en particulier les enseignants. Une très faible quantité de Français issus de l'immigration se penche sur le vote FN, considérant que les différentes politiques d'immigration avaient échoué. Cette partie d'électeurs est bien trop négligeable pour permettre une catégorie de votants unifiée au sein du FN. Elle permet cependant de souligner une des caractéristiques importantes de l'électorat du FN : sa diversité. Cette diversité se présente alors comme une force, car elle permet de rassembler beaucoup de personnes s'identifiant à diverses familles politiques. [...]
[...] Les classes populaires apparaissent donc comme une cible de premier plan pour le FN. Une des caractéristiques de ces électeurs est, en outre, leur pessimisme tant quant à leur situation personnelle et professionnelle que quant à celle du pays de ces électeurs se disent inquiets quand ils pensent à leur avenir). On comprend donc bien comment le message du FN et son discours hostile vis-à-vis de la politique, des boucs émissaires, de l'immigration et de la mondialisation ont pris toute leur ampleur chez ces électeurs. [...]
[...] Néanmoins, il est faut noter qu'il a quand même récupéré une partie de l'électorat de droite. En effet, un mécontentement général s'était manifesté à l'époque, touchant ainsi une partie de l'électorat du RPR qui ne voyait pas en Chirac une solution aux problèmes auxquels ils se sentaient confrontés. Ceux-ci ont donc voté Le Pen, comme vote de protestation encore une fois. Ils étaient néanmoins loin de représenter la majorité de l'électorat du FN, malgré une présence plus marquée que les autres années. [...]
[...] Le front national, vote populaire ? Depuis 15 ans, l'engouement pour le front s'est installé et n'a cessé de prendre de l'importance. Dans aucun autre pays d'Europe une force d'extrême droite n'a réussi à pénétrer un tel niveau et sur une aussi longue période. De l'avènement du suffrage universel (1848) jusque dans les années 1970, l'extrême droite ne se conformait sur le plan électoral qu'à la logique du feu de paille mise en avant par André Siegfried (sociologue, historien et géographe français, pionnier de la sociologie électorale) au début du siècle : le boulangisme de la fin du XIXe, les ligues de l'entre-deux-guerres, le poujadisme dans les années 50 ou encore la défense de l'Algérie française dans les années 60 s'inscrivent tous dans cette logique de mouvements rapidement nés et vite éteints. [...]
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