FN Front nationnal, Le Pen, Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, élections présidentielles, parti politique, contrepouvoir, Jean-Yves Le Gallou, Bruno Mégret, Jean-Pierre Chevènement, identitaire, nation, Idées nation, rassemblement national, nouvelle droite, extrême droite, Alain de Benoist
Le Front National, qui s'autoproclame aujourd'hui "premier parti français", apparaissait pourtant à la fin des années 2000 comme un parti miné par des guerres internes et par une sévère crise militante, électorale et financière, obtenant de piètres scores, à tel point que certains prédisaient même sa proche extinction. L'élection de Marine Le Pen à sa tête, en janvier 2011, marque le début d'une dynamique inédite du Front National, avec des scores électoraux élevés, obtenant notamment la première place lors des élections européennes de 2014 et des élections départementales de 2015 ; un nombre d'adhérents atteignant des sommets (plus de 50 000), une forte implantation avec 11 mairies, 1546 conseillers municipaux, 118 conseillers régionaux, 61 conseillers départementaux, 23 eurodéputés, 2 députés et 2 sénateurs. L'image du parti évolue elle aussi.
[...] Ainsi nous nous interrogerons sur les possibles changements du Front National entamés par Marine Le Pen depuis son arrivée à la tête du parti. Pour cela nous étudierons tout d'abord les réseaux d'influence et les outils de mobilisation du parti, puis nous nous intéresserons au programme et aux discours du Front National, et enfin nous essaierons de comprendre les évolutions de son électorat. I. La stratégie, les réseaux d'influence et les outils de mobilisation du Front National Nous nous pencherons tout d'abord sur la stratégie aujourd'hui emblématique du « nouveau Front National », la dédiabolisation, puis nous étudierons les réseaux sur lequel le parti s'appuie et sur ses liens avec l'extrême droite radicale. [...]
[...] Tout d'abord l'héritage d'extrême droite qui préconise de « réduire le service public et nationalisé au strict minimum » et de limiter l'Etat à ses fonctions régaliennes, et de démanteler l'Éducation nationale soi-disant contrôlé par les marxistes. La seconde source d'inspiration est libérale, et donne lieu à un discours critique sur la fiscalité, l'État providence et la sécurité sociale. La troisième source est fondée sur le principe de préférence nationale, et dans cette veine le Front national ne propose pas la suppression des services publics, mais plutôt la limitation des dépenses de ceux-ci à une certaine partie de la population. [...]
[...] La relation entre le Front national et les groupuscules d'extrême droite n'a donc pas été rompue, elle s'est seulement atomisée. La dispute de Jean- Marie Le Pen et Marine Le Pen a prouvé que les exclus et scissionnistes de tout bord considèrent toujours Jean-Marie Le Pen comme le « président réel » du parti. Ces groupuscules intégrés au sein du RMB sont parfois problématiques, car leurs dérapages nuisent à l'image du Front national, et, car une partie de l'électorat du Front national adhère à leurs idées, jugées excessives par la présidente du parti. [...]
[...] La diabolisation fait partie de la rhétorique victimaire et complotiste du Front National, qui existe depuis la création du parti. Ainsi, la dédiabolisation n'a rien d'un phénomène nouveau et relève du répertoire stratégique ordinaire du FN. Au sein du parti, deux stratégies sont perpétuellement en concurrence : la « normalisation » (ou dédiabolisation), qui consiste à abandonner son atypicité politique pour réunir un large électorat, et la radicalisation (ou diabolisation). La politique de normalisation existe depuis les balbutiements du parti, tout comme le travail d'ajustement sémantique réalisé par Marine Le Pen et remonte au milieu des années 80 où Jean-Yves Le Gallou et Bruno Mégret utilisent le terme de « préférence nationale » pour contourner la législation antiraciste et rendre plus acceptables les propositions xénophobes. [...]
[...] Les villes se diluent dans les campagnes, conduisant à une croissance du périurbain. Plusieurs France se dessinent, créant un terrain plus ou moins favorable au vote Front national. La France dynamique, marchande et productive, et la France moins marchande, mais tout aussi dynamique, notamment grâce au tourisme, à l'Ouest, dans la ligne Cherbourg-Nice, connaissent peu le vote Front national. En revanche, les territoires non dynamiques, anciennement industriels, sinistrés par la crise et par le chômage, dans le Nord et l'Est principalement sont les zones dans lequel le Front national fait ses meilleurs résultats (Nord-Est). [...]
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