La figure traditionnelle du militant est aujourd'hui de plus en plus remise en question et l'on observe un désengagement dans l'espace public. En effet, après la forte politisation et l'intense activité militante des années 1960, avec leur consécration en mai 1968, on parle de crise du militantisme pour qualifier les années 1980-1990. Cependant, la fin éventuelle de la militance ne signifie pas pour autant la fin de l'engagement et une nouvelle figure du militant semble émerger en rupture avec le modèle traditionnel français de l'implication dans l'espace public.
Alors, assiste-t-on aujourd'hui en France à une disparition de la figure historique du militant ? Est-ce que les nouvelles formes de participation issues de la société civile remettent en cause la figure classique du militant ?
[...] C'est ce que Jacques Ion appelle les réseaux d'individus en rupture avec les groupements en réseaux Le nous un élément fédérateur très fort des groupements militants classiques, est aujourd'hui contredit par la logique du je Perte d'influence des réseaux traditionnels : déclin du militantisme classique La crise du militantisme est liée à celle de la représentation et au désintéressement apparent des citoyens pour la politique. Les partis politiques vont-ils survivre ? Baisse du nombre d'adhérents (taux de pénétration très faible : entre 2 et en France). La crise du militantisme est beaucoup plus lourde de conséquences pour les partis de masse que les partis de cadre. [...]
[...] Essor des mouvements altermondialistes (constitués par des électrons libres manifestant sans encadrement par une association, un syndicat ou un parti politique), essor des ONG. Maintien des formes classiques : les manifestations Les défilés contre le CPE rappellent les manifestations et restent une forme courante d'expression politique. Grandes manifestations de mai 1968, au début du septennat de F. Mitterrand contre l'école privée, manifestations de décembre 1995 contre le gouvernement Juppé. Beaucoup de micro manifestations (en France : 8000/an) : revendications ponctuelles. [...]
[...] Dans les années 70 on parle de plurimilitantisme : cumul des pratiques sociales, militantisme syndical, politique, associatif. Le militantisme politique engendre le plus souvent une activité syndicale ou l'inverse. Déclin à partir des années 80. Montée de l'individualisme, le dépérissement du Le processus d'individualisation met directement en cause le militantisme comme forme d'engagement dans l'espace public et le militant comme modèle d'acteur. L'évolution du statut des acteurs de l'action collective : avènement d'une nouvelle phase post-moderne du processus général d'individualisation mis en œuvre depuis une trentaine d'années dans les sociétés industrielles et démocratiques. [...]
[...] Martine Barthélemy, Presses de Sciences Po Le militantisme : figures, parcours, traces. Revue Drôle d'époque, numéro 15, automne 2004. La fin des militants ? Jacques Ion, De l'Atelier Les formes de l'action collective, D. Cefai / D. Trom, Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Editions de l'EHESS), 1er décembre 2001 L'engagement politique : déclin ou mutation ? P. Perrineau, Presses de Sciences Po, 1er janvier 1994. [...]
[...] La figure historique du militant de nos jours en France La passion politique, elle fortifie ceux qu'elle empoigne, elle honore ceux qu'elle menace. Jules Vallès Le Cri du peuple Le modèle traditionnel du militant s'est construit parallèlement à la revendication au droit d'association et au droit de syndicalisation, ainsi que parallèlement à l'émergence des partis politiques. Alors, que l'idéal républicain du refus de tout intermédiaire entre la Nation et le citoyen supposait un engagement sur le mode sociétaire, le militant apparaît comme une figure mixte, doublement intégrée : Il est toujours et tout à la fois membre d'une communauté et éclaireur d'un destin de type sociétal (Jacques Ion). [...]
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