Au dos de chacune de vos cartes électorales, vous pouvez lire la phase suivante : « Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique ». Le droit de vote est donc présenté avant tout comme un droit. Au travers de cette phrase, on voit très clairement que le droit de vote n'est en aucun cas une contrainte juridique mais apparait plutôt comme une contrainte morale. Le débat existe depuis très longtemps en France.
Il existe d'ailleurs dans l'ensemble des démocraties occidentales qui font toutes face au danger de l'abstention. En effet, l'objectif premier de l'idée de rendre le droit de vote obligatoire est bien celui-ci : diminuer de manière presque totale l'abstention.
[...] Qu'en serait-il, si l'on s'en tient à cette étude, si l'on rendait le vote obligatoire ? En France, on parle des abstentionnistes hors le jeu et des abstentionnistes dans le jeu. Ceux dans le jeu décident de s'abstenir par conviction, pour manifester une désapprobation de l'offre politique.IL y a également les abstentionnistes hors du jeu politique qui eux n'ont pas les clés de monde politique : situation sociale défavorisée, peu d'intégration sociale. Vers où, en cas de vote obligatoire, irait le vote de ces individus ? [...]
[...] Comment expliquer cette abstention ? C'est là le nerf de la guerre de ce débat n'en doutons pas. Trois facteurs principaux peuvent être mis en avant : position sociale, rapport au politique, expression politique. Avançons donc un premier chiffre : la France est le seul pays démocratique au monde dans lequel le pouvoir sortant est systématiquement battu depuis 1978. Pourquoi est-ce une spécificité française ? Ce chiffre nous permet de comprendre une chose : de plus en plus d'individus se sentent à l'écart de la représentation politique. [...]
[...] Car il s'agit bien ici de droit individuel. La Déclaration de l'Homme et du Citoyen du 26 aout 1789 énonce en son premier article : les hommes naissent libres et égaux en droits et l'article 6 ajoute : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. [...]
[...] Rendre obligatoire réglementerait encore plus. Enfin j'aimerais pointer du doigt quelque chose. En France, mis à part pour les élections présidentielles (ou le taux d'abstention est relativement faible les voix des électeurs n'ont pas le même poids. En effet, le découpage des circonscriptions électorales a une incidence directe quant au poids de la voix de chaque électeur. Ainsi, la représentation ne sera pas toujours la même partout. Ainsi les 25 départements les plus peuplés (plus de la moitié de la population française) ont un député pour habitants et les 25 départements les plus petits un député pour habitants. [...]
[...] (sur 7,7 millions d'électeurs potentiels). La contrainte n'est donc pas un vecteur de réussite. Pourquoi cela ? Parce que les amendes sont très peu élevées, et engager des poursuites pénales coute bien trop cher. Les abstentionnistes belges sont donc relativement tranquilles. En Belgique, le débat fait d'ailleurs rage. Un nombre extrêmement important d'électeurs se prononcent pour une suppression qu'ils voient eux comme une avancée ! A l'origine, le vote obligatoire en Belgique nait pour que les classes moyennes et faibles, souvent mal éduquées, se rendent aux urnes. [...]
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