En France, que ce soit l'antidreyfusisme sous la troisième République, le nationalisme ligueur ou encore plus tard le poujadisme, les mouvements se revendiquant ou bien associés à l'extrême droite, ont toujours subi une logique de « feu de paille », c'est-à-dire aussi rapidement disparus qu'apparus. Le FN, quant à lui, est, à l'heure ou je parle, bel et bien implanté, voire enraciné dans la vie politique française. Qu'est ce qui le différencie donc des autres mouvements dont je viens de parler et comment a-t-il réussit à s'enraciner dans le paysage politique français ?
Nous verrons donc que l'enracinement du FN s'est fait en trois phases, les deux premières contribuant à son apparition, lors de sa fondation en 1972 puis, dans le milieu des années 1980 où il fait « enfin » son entrée électorale sur les devants de la scène politique française et la dernière qui témoigne de son enracinement effectif.
Nous verrons que c'est un enchaînement et une conjonction de causes qui explique l'émergence puis l'ancrage électoral du parti lepéniste.
[...] ne serait jamais sorti de son isolement». Les ressources politiques du mouvement, combinées aux erreurs stratégiques de ses adversaires et à une conjonction de facteurs institutionnels favorables, vont donc l'inscrire dans la durée. II / Une implantation durable dans le champs politique français A L'enracinement du FN Une homogénéisation de l'implantation géographique locale a l'échelle nationale Petit à petit, dans les années 90, le FN va réussir à s'implanter durablement et de façon de plus en plus homogène en France, n'étant plus simplement une force de blocage. [...]
[...] Conclusion Je voudrais simplement attirer votre attention sur les limites du FN. Les succès mêmes du parti lepéniste ont provoqué en retour une contre- mobilisation dont témoignent tant la multiplication des manifestations de rue anti-F.N. que l'essor d'organisations spécialisées dans la lutte contre ce mouvement et ses idées. De plus, au-delà de la fission en 1998 au sujet de la succession et de la manière de diriger le parti, entre J-M Le Pen et Bruno Mégret, la question de la succession à J-M Le Pen se pose toujours. [...]
[...] Favorisera-t-il sa fille ? Qui sait ? Bibliographie Chevallier, Carcassonne et Duhamel ; La Ve République 1958-2004, Armand Colin Institution et vie politique, Les notices de la Documentation française Mayer, Nonna et Perrineau, Pascal ; Le front national à découvert, Presse de Sciences Po Mayer, Nonna ; Ces Français qui votent FN, Flammarion Milza Pierre ; Le Front national : droite extrême ou national- populisme ? [...]
[...] En 1986, vient la confirmation législative où le FN se maintient aux alentours de 10% des s.e. et obtient 35 députés à l'Assemblée nationale. Ce score a cependant été favorisé par l'introduction du mode de scrutin proportionnel par François Mitterrand afin de limiter la victoire inévitable de la droite modéré. En effet, après 1988, le FN ne comptera plus de parlementaires. Dès 1988, Jean-Marie Le Pen établit un record historique de l'implantation de l'extrême droite en France : il recueille alors des s.e. [...]
[...] Or le fait que ce dernier modifie en profondeur le paysage politique depuis une vingtaine d'année, c'est parce qu'il a su rendre la vie au national-populisme. Ainsi, l'acceptation de la Révolution et du système démocratique lui a permis de se fondre dans le paysage politique. Son anti-fiscalisme, la dénonciation des nouveaux privilèges ou féodalités ainsi que sa rhétorique plébéienne (rétablissement de la souveraineté populaire) l'ont rendu populaire. L'insistance sur le thème d'une décadence française, dont les immigrés seraient principaux responsables, ont fidélisé un électorat rongé par la peur. [...]
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