Le terme d'ethnicité pose problème. Selon Gérard Bouchard, dans Les nationalismes au Québec, il regroupe « toutes les caractéristiques culturelles ou symboliques partagées par l'ensemble des membres d'une collectivité et qui ont pour effet, sinon pour fonction, de la singulariser. L'ethnicité, c'est donc tout ce qui nourrit un sentiment d'identité, d'appartenance, et les expressions qui en résultent ». Mais aujourd'hui, cette notion peut renfermer des connotations idéologiques et reste tabou (...)
[...] La mettre en relation avec le terme politique revient à se demander si le fait d'appartenir à une ethnie au sens de communauté, et donc d'avoir une histoire et des valeurs communes, influence le rapport que l'on a au politique et le comportement électoral des individus. Ainsi, nous pouvons nous demander si l'appartenance à une communauté influe sur les comportements politiques des individus ? Nous verrons que si elle semble le faire, vu les enjeux qui gravitent autour, ceux-ci ne sont que des produits de la société, et des hommes politiques en particulier, le vote communautaire n'existant pas. I. Il semblerait que l'appartenance à une communauté influence les comportements politiques A. [...]
[...] Mais si le droit de vote et d'éligibilité n'est toujours pas accordé aux étrangers vivant en France n'est-ce pas surtout parce que les hommes politiques ont peur d'un vote communautaire qui pèserait sur le résultat final et qui pourrait aller à leur encontre ? En effet, s'ils tentent de l'instrumentaliser dans certains cas, ils préfèrent l'éviter dans d'autres. Ce paradoxe est encore plus fort quand on prouve que si une partie des enjeux autour de la question du lien entre ethnicité et politique se base sur l'existence du vote communautaire, ce soit disant vote ethnique ne semble en réalité ne pas exister, et c'est ce que nous allons voir à présent. [...]
[...] Si les Français d'origine étrangère n'en constituent pas un, ceux qui n'ont pas de carte d'identité française n'ont pas de raison vraisemblable d'en constituer un. Et les arguments favorables concernant le vote des étrangers sont nombreux. Tout d'abord, ils paient des impôts comme tout le monde mais n'ont pas le droit de se prononcer sur l'utilisation de ses fonds. De plus, dans certains domaines ils peuvent élire et être élus, comme dans les entreprises ou les écoles, le fait que leur droit de vote soit possible dans certains secteurs et pas d'autres peut paraître incohérent. [...]
[...] Lorsque l'on creuse cette idée de vote ethnique, on se rend compte qu'elle n'est pas vérifiée. Par conséquent, la peur d'un vote communautaire massif que permettrait l'accord du droit de vote aux étrangers est injustifiée. Si on nie, en France particulièrement, l'existence de phénomènes d'ethnicité dans le système politique, on cherche toutefois à les instrumentaliser à des fins intégratrices. Notre modèle d'intégration semble renfermer de nombreux paradoxes. L'accord du droit de vote aux étrangers pourrait-il nous faire sortir de cette impasse ? [...]
[...] Cela se vérifie aussi concernant les Français originaires d'Afrique ou de Turquie, dont le document Français comme les autres ? Enquête sur les citoyens d'origine maghrébine, africaine et turque, nous montre que cette catégorie de la population n'a pas de priorités en termes de politiques publiques ni d'attentes différentes de celle du reste de la population. B . Bien qu'il y ait une certaine sensibilité politique commune au sein des communautés Cependant, nous pouvons remarquer une certaine similitude concernant les valeurs au sein de ces communautés qui engendre une sensibilité politique commune. [...]
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