La constitution de 1958 ne s'est pas limitée à restaurer la seule autorité présidentielle, elle a également réhabilité la fonction gouvernementale en la mettant à l'abri des caprices du parlement, lui assurant ainsi une stabilité qu'elle n'avait connue ni sous la IIIe, ni sous la IVe République.
Sous la Vème République, les rapports internes à l'exécutif entre le président de la république et le premier ministre varient en fonction des circonstances politiques. En période de coïncidence des majorités présidentielle et parlementaire, la primauté présidentielle fait face.
En effet, dans un tel contexte, la position du chef de l'Etat est dominante. Doté d'une légitimité démocratique très forte et sans concurrence et relativement libre du choix de la personne du premier ministre, le président de la république peut s'imposer sans grande difficulté au sein du couple exécutif et donner l'impulsion déterminante aux décisions gouvernementales y compris lorsque celles-ci sont mises en œuvre par des lois votées par le parlement. Cette primauté présidentielle pose cependant un problème majeur : celui de la place et du rôle du premier ministre à qui, la constitution confère un rôle de premier plan. Il a donc paru nécessaire de proposer des clés de répartition des compétences susceptibles de résoudre cette équation. Ce phénomène semble s'être accentué depuis l'arrivée au pouvoir du président Sarkozy. Face à l' »hyperprésidentialisation » de la pratique du régime, on peut effectivement s'interroger sur la place et le rôle réel du Premier ministre M. Fillon.
[...] Si la stratégie du président Sarkozy sur l'hyperprésidentialisation a été mise en place et marqué comme une certaine évolution il n'en reste pas moins que celle-ci a entrainé un grand nombre de conséquences au détriment du président, mais aussi du premier ministre F. Fillon (II). La stratégie de l'hyperprésidentialisation du président Sarkozy A. Une nouvelle place pour le président en se voulant l'unique point d'origine de toute décision gouvernementale, en présentant et en défendant lui-même ses décisions, le chef de l'État s'est placé en première ligne Un succès? [...]
[...] En effet, dans un tel contexte, la position du chef de l'État est dominante. Doté d'une légitimité démocratique très forte et sans concurrence et relativement libre du choix de la personne du premier ministre, le président de la République peut s'imposer sans grande difficulté au sein du couple exécutif et donner l'impulsion déterminante aux décisions gouvernementales y compris lorsque celles-ci sont mises en œuvre par des lois votées par le parlement. Cette primauté présidentielle pose cependant un problème majeur: celui de la place et du rôle du premier ministre à qui la constitution confère un rôle de premier plan. [...]
[...] Fillon rassure quand N. Sarkozy inquiète ou fait douter La popularité du premier ministre progresse également auprès des jeunes sympathisants de gauche B. Les conséquences de l'hyperprésidentialisation pour le premier président une impopularité du président: les Français réprouvent massivement la présence continue du chef de l'État dans les médias, l'affichage de sa vie privée et s'inquiètent d'un certain manque de stature présidentielle pour ne pas être rentré dans le moule de la fonction présidentielle que N. Sarkozy a vu sa popularité s'effondrer Tout se passe comme si la logique des institutions de la Vème République reprenait le dessus sur la stratégie présidentielle et contraignait le chef de l'État à rentrer dans le rang De ce fait, il a relégitimé le premier ministre qui est d'ailleurs plus visible dans l'action gouvernementale Sa côte de popularité remonte légèrement d'avis favorables début mars). [...]
[...] Une nouvelle place pour le premier ministre Les articles 20 et 21 de la Constitution changent de sens: ce n'est plus le premier ministre et son gouvernement, mais bien le président de la République qui détermine et conduit la politique de la nation un contexte d'effacement du premier ministre Le premier ministre est complètement effacé: le premier ministre est . un simple collaborateur il a fait sauter les équilibres traditionnels entre institutions Cette nouvelle stratégie fonctionne-t-elle? Quelles en sont les conséquences? Des rapports entre le président et le premier ministre modifiés A. Les conséquences de l'hyperprésidentialisation pour le premier ministre popularité importante du premier ministre face au président Sarkozy: 52% d'avis favorables en février puis 59% début mars F. [...]
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