Le terme "eurocommunisme" apparaît pour la première fois dans un journal milanais, en 1975, sous la plume du politologue yougoslave Frane Barbieri. L'eurocommunisme a d'abord été décrit comme une «variante occidentale» du communisme, répondant aux crises qui ont secoué l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques et ont considérablement terni son image aux yeux des partis communistes européens. Pour autant, le qualificatif « euro » est des plus trompeurs. Il laisse supposer qu'il existerait soudainement une doctrine européenne uniforme relative au communisme. Bien que porté un instant par l'Espagnol Santiago Carillo et évoqué en France, il ne prend véritablement racine qu'en Italie dans les années 1970 et n'a jamais vraiment constitué un mouvement uni européen. Son avènement procède de plusieurs facteurs. La crise du stalinisme en est un. Celle de la société libérale démocratique en est un autre. De plus, face à des problèmes sociaux spécifiques, les communistes italiens, espagnols et, dans une moindre mesure, français refusent la théorie du socialisme dans un seul pays développé par Staline. Dès lors, l'eurocommunisme est apparu pour beaucoup comme une alternative viable au communisme soviétique en crise. On peut donc s'interroger : l'eurocommunisme a-t-il constitué une alternative idéologique et politique forte au communisme soviétique ? Le renouveau idéologique est incontestable. Pour autant il n'a pas su constituer une véritable alternative politique au communisme traditionnel.
[...] Bien que porté un instant par l'Espagnol Santiago Carillo et évoqué en France, il ne prend véritablement racine qu'en Italie dans les années 1970 et n'a jamais vraiment constitué un mouvement uni européen. Son avènement procède de plusieurs facteurs. La crise du stalinisme en est un. Celle de la société libérale démocratique en est un autre. De plus, face à des problèmes sociaux spécifiques, les communistes italiens, espagnols et, dans une moindre mesure, français refusent la théorie du socialisme dans un seul pays développé par Staline. [...]
[...] C'est l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie en 1968 qui engendra la plus grande crise que le monde communiste n'ait jamais traversée. La tentative du parti communiste au pouvoir, non seulement de libéraliser le régime, mais surtout d'édifier le socialisme dans un cadre pluraliste sous le signe des libertés politiques va susciter la sympathie et l'intérêt des communistes ouest-européens. L'intervention armée de l'armée soviétique fut largement désapprouvée , et cette fois la crise ne se confina pas aux PC asiatiques ou est-européens mais déclencha une véritable réflexion au sein des PC occidentaux. [...]
[...] Le XXe Congrès du PCUS marque un tournant. Khrouchtchev en effet lance sa politique de déstalinisation, prônant une libéralisation de l'URSS et dénonçant le système stalinien. Khrouchtchev avance à cette occasion ses thèses sur la libéralisation des régimes communistes, sur la coexistence pacifique, sur le danger que représente la guerre pour toute société et sur l'importance d'arriver au pouvoir par des moyens politiques, se différenciant ainsi de l'orthodoxie marxiste. Cette remise en cause des fondements marxistes provoqua une crise importante. [...]
[...] Pour autant il n'a pas su constituer une véritable alternative politique au communisme traditionnel. I. Un renouveau idéologique . L'eurocommunisme, bien qu'on ne puisse l'identifier comme une idéologie en soi, constitue, dans la pluralité des thèses exprimées par les intellectuels européens, un renouveau important de la pensée communiste marxiste-léniniste. Les crises que connaît le communisme soviétique . Après la Seconde Guerre mondiale, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques va subir plusieurs crises qui vont remettre en cause l'image idéale qu'elle endossait jusqu'alors, et qui assurait sa prééminence idéologique sur les intellectuels communistes européens. [...]
[...] Un des penseurs communistes dont les écrits alimentèrent la réflexion des eurocommunistes est l'Italien Gramsci. Il souligne en particulier, dans les Quaderni, la configuration particulière de l'État en Occident. La société civile y joue un rôle décisif par rapport à la société politique : l'hégémonie idéologique et sociale l'emporte, en temps normal, sur la domination politique et militaire. La lutte pour le renversement du bloc social dominant passe donc par une difficile guerre de position où il faut conquérir les différentes casemates de la société civile plutôt que par une guerre de mouvement comme en Orient où la société politique constitue l'essentiel de l'État. [...]
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