Les années 1919-1920 sont fondatrices pour les partis communistes français et italien, et ce pour deux raisons. Elles coïncident d'abord avec la naissance le 2 mars 1919 à Moscou de l'Internationale communiste qui résulte de la scission de l'Internationale ouvrière réalisée sous l'impulsion de Lénine et des bolcheviks. Cette scission pose ensuite aux communistes italiens et français la question de l'adhésion au Komintern placé sous la houlette bolchevique et provoque la scission de la plupart des partis socialistes et l'émergence des partis communistes dans le monde. Le PCF est ainsi fondé au congrès de Tours en décembre 1920, tandis que le congrès de Livourne en janvier 1921 voit la naissance du PCI.
Léon Trotski, dans une lettre ouverte à la rédaction du journal communiste italien Prometeo en 1930, expliquait : « il existe en ce moment trois courants fondamentaux dans le communisme international : le centre, la droite et la gauche (léniniste). En dehors de ces trois courants, il y a différentes sortes d'échappatoires ultragauchistes, qui tâtonnent entre le marxisme et l'anarchisme ». N'en déplaise à son auteur, cette citation a le mérite de mettre en garde quiconque cherche à identifier raisonnablement les divers courants communistes. Être communiste au XXe siècle ne signifie pas exclusivement être affilié à un parti, ni même être un tenant d'un grand courant comme le trotskisme.
[...] Être communiste en dehors du parti : le mouvement trotskyste Être communiste, pour la majorité, consiste à suivre les directives du parti. Cependant, parce que les assises du parti, essentiellement en Italie, sont fragiles, ou parce que la ligne directrice de Moscou ne fait pas l'unanimité, il existe des communistes en dehors du parti. Au début des années 1930, face à la montée du nazisme en Allemagne, Trotsky appelle les militants des deux grands partis ouvriers allemands, socialistes et communistes, à réaliser un front unique de défense, seul selon lui capable d'empêcher le fascisme d'écraser les partis ouvriers et toute la société allemande. [...]
[...] En effet, la création des partis communistes français et italien au début des années 1920 consacre le franchissement d'une nouvelle étape dans le mouvement communiste. Avec la révolution russe, la victoire politique paraît possible. Qui plus est, la réussite des bolchéviques en Russie semble témoigner, si ce n'est que l'heure est à la révolution, du moins qu'à l'action sociale doit s'ajouter l'action politique. On comprend donc pourquoi à partir de 1917, l'URSS fait figure de référence et aura une influence durable sur les communistes français et italiens. [...]
[...] Être communiste en France et en Italie du début des années 1920 au début des années 1980 Les années 1919-1920 sont fondatrices pour les partis communistes français et italien, et ce pour deux raisons. Elles coïncident d'abord avec la naissance le 2 mars 1919 à Moscou de l'Internationale communiste qui résulte de la scission de l'Internationale ouvrière réalisée sous l'impulsion de Lénine et des bolcheviks. Cette scission pose ensuite aux communistes italiens et français la question de l'adhésion au Komintern placé sous la houlette bolchevique et provoque la scission de la plupart des partis socialistes et l'émergence des partis communistes dans le monde. [...]
[...] Certains des grands penseurs communistes italiens, à l'instar de Gramsci, sont emprisonnés. Le contexte italien facilitera donc une prise de distance d'avec Moscou, tandis que le PCF, qui ne connaitra l'illégalité que sous l'occupation allemande et le régime de Vichy, se différenciera par une fidélité quasi constante à Moscou. La bolchévisation des partis nationaux, et au-delà, des communistes italiens et français, s'il est incontestable, ne résistera cependant pas à la remise en cause du modèle soviétique. I. La bolchévisation tend à faire de tout communiste, italien ou français, un bolchévique La naissance des partis français et italien place les communistes sous l'autorité de Moscou La naissance des partis italien et français ne se fait pas sans difficulté. [...]
[...] De même en 1968, nombre d'étudiants italiens et français se réclameront de Mao, d'Ho Chi Minh ou encore d'Ernesto Guevara. Le mythe révolutionnaire est encore solidement ancré dans les esprits, en France comme en Italie. La remise en cause du modèle bolchévique À l'issue de la Deuxième Guerre mondiale, la situation a subi des changements qualitatifs. Le socialisme ne se limita pas à un seul Etat mais s'étendit à une région plus vaste. Les partis communistes des pays de l'Europe de l'Est, avec Tito notamment, de la Chine, de la Corée du Nord et du Vietnam furent portés au pouvoir, grâce à l'aide de l'armée soviétique d'une part et grâce à leurs propres moyens d'autres part. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture