La société moderne est très différenciée et spécialisée, donc a de plus en plus d'échanges d'acteurs spécialisés, ce qui doit être vrai aussi au niveau politique. Dans les sociétés traditionnelles, il semble que le politique soit diffus, et ne soit pas distinguable du reste (sphères économique, culturelle, etc.). Il est donc difficile d'y étudier séparément le politique et la religion, qui sont souvent la même chose, de même que le politique et la famille, etc. On ne trouve pas le plus souvent dans les sociétés traditionnelles d'institutions politiques ni d'organisations spécifiques, ni d'individu titulaire de fonctions politiques au sens où ils le sont dans les sociétés modernes. Si politique se limite au sens actuel on ne peut pas en parler dans les sociétés traditionnelles, mais dans un sens plus vaste, on le retrouve dans toutes les sociétés humaines. Le passage de la tradition à la modernité se fait par la différenciation, et l'apparition d'une sphère politique séparée du reste de la société. Il en va de même des autres sphères, comme la sphère économique. Cette différenciation continue dans le politique même, qui se ramifie en institutions et en rôles de plus en plus spécialisés. C'est ce qui fait qu'on pourra parler de société civile, par contraste à la sphère politique. On remarque pourtant des échanges et des contacts de plus en plus nombreux entre ces deux sphères, comme le montre la nomination de ministres « issus de la société civile ». Deuxième élément de caractérisation du politique moderne, l'institutionnalisation : la distinction de la fonction et de son titulaire. Dans la société traditionnelle, on constate une logique patrimoniale : le chef est propriétaire à titre personnel de cette fonction, de la même façon qu'il pourrait être propriétaire d'un terrain ou d'un immeuble. On parle donc de pouvoir patrimonial, voire patriarcal, qui s'affiche par exemple dans les monarchies absolues. On parle aussi de pouvoirs prétoriens, ou militaires, caractérisés par le pouvoir des plus forts ; et enfin de pouvoir charismatique, exercé à titre strictement personnel. Dans les sociétés modernes, la fonction préexiste à l'individu, il pourra y rentrer et en sortir. D'où les rituels d'investiture et d'intronisation. Institutionnalisation et différenciation se traduisent par une rationalisation. Ce qui prévaut est désormais la compétence, la spécialisation : le savoir-faire, et non plus la légitimité traditionnelle. Enfin, la centralisation caractérise le politique moderne : une fois que le politique se distingue du reste de la société, certains vont vouloir se l'approprier, et le monopoliser. Dans les sociétés modernes, le politique est marqué par une tendance à une monopolisation et à une centralisation du pouvoir.
[...] Le pouvoir est donc renversé, et d'autres prennent sa place, et condamnent le président. Le discours officiel pourra parler d'un soulèvement populaire, grâce à ces huées. En fait, il s'est très vite avéré évident que de tels mouvements spontanés sont en dictature impossible : ordre avait été donné de huer le président, par des membres de l'appareil politique qui ont décidé d'en finir avec Ceausescu. C'est donc un coup d'État, mais on a dit que c'était une révolution : c'est plus légitimant. [...]
[...] Comment les détenteurs du pouvoir sont- ils sélectionnés dans les systèmes non pluralistes ? Pour l'essentiel, il y a des modes simples et pacifiques : la transmission héréditaire du pouvoir, comme dans les monarchies ou certains autres systèmes, la désignation du successeur Il y a aussi les cas où il n'y a pas continuité et où le changement d'équipe dirigeante se fait en dehors des procédures : on parle alors de coup d'État ou de révolution. Mais ce sont là deux réalités différentes. [...]
[...] Dans les sociétés traditionnelles, il semble que le politique soit diffus, et ne soit pas distinguable du reste (sphères économique, culturelle, etc.). Il est donc difficile d'y étudier séparément le politique et la religion, qui sont souvent la même chose, de même que le politique et la famille, etc. On ne trouve pas le plus souvent dans les sociétés traditionnelles d'institutions politiques ni d'organisations spécifiques, ni d'individu titulaire de fonctions politiques au sens où ils le sont dans les sociétés modernes. [...]
[...] L'analyse sociologique fait reposer la distinction sur la notion de concurrence politique. Elle est présente dans la démocratie. Mais il y a toujours lutte pour le pouvoir politique, même quand elle n'est pas institutionnalisée à travers des élections régulières. Ce qui explique pourquoi les totalitarismes développent des polices politiques. La grande différence est donc la façon dont cette lutte est gérée. Dans les systèmes pluralistes, la concurrence est reconnue et organisée, sous la forme de compétitions électorales. Cette concurrence politique est mise en scène très officiellement. [...]
[...] Dans son schéma, ces sociétés africaines ne doivent pas être étudiées seules, car l'essentiel est au niveau mondial : ces sociétés sont dépendantes au niveau international, de l'impérialisme occidental en général et américain en particulier. Ces sociétés se développent donc dans un cadre de dépendance idéologique, militaire, économique, etc. Et ceux dont ces sociétés dépendent en profitent, bien sûr, largement. Ces thèses n'ont pas été développées à propos de l'Afrique, mais à propos de l'Amérique latine dont les pays, indépendants depuis le XIXème siècle, étaient toujours dans la même situation de dépendance des Etats-Unis et de sous-développement. [...]
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