Les élections régionales de l'année 2010 ont été d'une importance politique et stratégique notable. Ainsi, il s'agissait sûrement de la dernière campagne pour l'élection des seuls conseillers régionaux, avant la très probable mise en place en 2014 de conseillers territoriaux issus de la réforme des collectivités locales.
À bien des égards, ces élections régionales de 2010 ont fait office de « laboratoire » de la future réforme pour le gouvernement, dans la mesure où il s'agissait de jauger le rapport de force politique même si les régions étaient quasiment acquises à la gauche. En effet, si les candidats UMP avaient pris la tête du scrutin à l'issu du premier tour (même dans la perspective d'un échec très probable au second), le gouvernement aurait été encouragé dans le bien-fondé d'une mise en place d'un scrutin à un tour pour l'élection des conseillers territoriaux.
De plus, certains ministres du gouvernement ont été poussés à se lancer dans la campagne (en Aquitaine et en Île-de-France notamment) pour mener à bien cette stratégie électorale en donnant aux listes UMP un véritable « visage ». L'importance stratégique ce cette campagne des régionales était donc de taille.
Dans ces conditions, et dans la perspective qui est la nôtre d'étudier la façon dont on mène une campagne à l'échelle régionale, le choix de l'Aquitaine (dans laquelle Alain Rousset a été réélu président) semble présenter un intérêt tout particulier. Rappelons avant toute chose ici que la campagne électorale constitue la période courte (deux mois environ) précédant le début des élections.
Dans le cas qui nous intéresse, le point de départ fut le débat organisé dans le cadre des rencontres « Sciences-Po/Sud Ouest » qui opposa pour la première fois les deux candidats PS et UMP, quelques jours avant le dépôt officiel des listes régionales. La question de recherche à l'origine de notre travail et qui résume notre démarche est donc assez simplement la suivante : Comment Xavier Darcos et Alain Rousset ont-ils mené campagne dans les élections régionales de 2010 en Aquitaine ?
[...] Il est intéressant d'observer, alors, comment Rousset et Darcos ont utilisé ces réseaux lors de leur campagne respective. Dans le cas d'Alain Rousset, on a pu observer un soutien fort des barons locaux mais une absence totale des ténors nationaux du PS lors de ses meetings (comme Martine Aubry, François Hollande ou Laurent Fabius). Le Sud Ouest du 20 février évoque, par exemple, le soutien d'importantes personnalités politiques régionales comme Alain Anziani, sénateur PS de la Gironde ou François Deluya, député PS de cette même circonscription. [...]
[...] En ce qui concerne Lassalle, il lui reproche de faire cavalier seul alors que le Modem et l'UMP ont toujours travaillé ensemble en Aquitaine. Il met donc en avant le manque de lisibilité de l'offre politique offert aux électeurs par ses opposants et se place comme le seul candidat étant resté lui-même, sans discours moralisateur et sans artifices faits d'alliances et de séparation. Cependant, le manque d'alliance du côté de la droite en Aquitaine a pu être perçu par certains comme le résultat des limites de la stratégie de grand rassemblement de l'UMP. [...]
[...] Là encore, les discussions remettent la région en premier plan dans cette campagne. En effet Xavier Darcos y présente les cyclopolitains discute de la création d'emplois dans la région, du manque de formation adéquate Le candidat s'attache à démontrer sa connaissance de la région en expliquant que le territoire vit par une myriade de TPE et que ces dernières sont subventionnées par une aide régionale qui reste complexe et peu lisible. Des membres du milieu associatif aquitain affirment, pendant ce reportage, avoir apprécié que Xavier Darcos se soit mis à leur hauteur en ayant accordé son attention aux problèmes locaux. [...]
[...] Le sud Ouest du 5 février évoque la présence de François Fillon, le premier ministre, lors du lancement de la campagne de Xavier Darcos. Celui-ci a affirmé son soutien au candidat UMP et a dénoncé le système de connivences favorable à Rousset. Lors de la journée de la femme, le 8 mars, Darcos était accompagné d'Alain Juppé mais surtout de Christine Lagarde, ministre de l'Economie. Enfin, pour son meeting de fin de campagne, le sud Ouest du 12 mars rappelle qu'il était entouré à nouveau d'Alain Juppé mais aussi de Xavier Bertrand et de Jean François Coppé. [...]
[...] Nous avons également visionné les deux débats télévisés diffusés sur TV7 et France 3 Aquitaine, avant le premier tour des élections et entre les deux tours. Enfin, pour compléter ce support, nous nous sommes penchées sur la campagne des deux candidats dans le temps long via leurs meetings et déplacements divers. Nous avons pour cela étudié l'ensemble des numéros du journal Sud Ouest des mois de février et mars. Le but était en effet de comprendre comment Xavier Darcos et Alain Rousset se sont présentés sur l'ensemble des deux mois qui leur étaient impartis pour mener campagne. [...]
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