Les élections présidentielles de 2002

Résumé du document

La surprise des résultats des élections présidentielles de 2002 est grande... Cette élection de 2002 allait inaugurer le quinquennat, mais semble aussi enraciner une nouvelle façon de faire de la politique, où les médias jouent un rôle écrasant, face à un peuple qui semble se désintéresser malgré la « proximité » offerte justement par ces médias. Peut-on considérer que cette élection marque un tournant dans la vie démocratique ou s'inscrit-elle plutôt dans la continuité de la vie politique française ?

L'abstention atteint 27.86%, avec près de 11.3 millions de Français, soit un quart des électeurs inscrits (40.5 millions d‘inscrits au total). Les Français n'ont pas fait l'effort de se déplacer et cela se ressent dans les résultats de l'élection. Cette abstention est historique pour des présidentielles qui intéressent théoriquement de loin le plus les Français. Les bulletins blancs ou nuls représentent tout de même 995.000 votants. Quant aux résultats dans la globalité, on peut retenir ce constat, on peut parler de « Trois France égale ». Le vote de la droite gouvernementale, avec Chirac, Bayrou, Madelin, Lepage et Boutin qui regroupent 33.7% des votes, le vote de la gauche gouvernementale avec Jospin, Chevènement, Mamère, Hue et Taubira recueillent 32.4% et le vote dit des « tributiens de gauche et droite » (donc les mouvements protestataires) avec Le Pen, Laguiller, Besancenot, Saint Josse, Mégret, et Gluckstein 33.87% des votes.

Extraits

[...] Entre 1995 et 2002, L. Jospin perd 2,5 millions de voix. Pour la deuxième fois sous la Cinquième République, la gauche n'est pas représentée au second tour d'une élection présidentielle (la première fois était en 1969 avec Georges Pompidou et Alain Poher). Quant au FN, il faut relativiser l'expression raz de marée souvent employée. En effet, le FN gagne 260.000 entre 1995 et avec Mégret Il semblerait que Le Pen ait récupéré les voix des chômeurs et des jeunes en mal d'insertion. [...]

[...] Les candidats et leurs programmes A. Les candidats Nombre record des participants. Et pourtant, tous nombres pas obtenus les 500 signatures nécessaires ou ont renoncé à se présenter (12 reconnus). Parmi eux, on peut citer Nicolas Miguet, qui suscita l'intérêt de quelques Français grâce à sa campagne publicitaire plus qu'abondante. Cet homme se présente sous l'étiquette du RCF, Rassemblement des Contribuables Français . Il y a aussi Angelo Piccolo Président de France Force Intelligence dont le programme aurait été le salaire minimum plein-emploi, délinquance zéro, des grands travaux, etc Antoine Waechter, MEI, Mouvement Écologique Indépendant, sans oublier Charles Pasqua ou Dieudonné . [...]

[...] Il faut bien noter que nous étions dans un contexte de cohabitation. Le Président se représentait face à son Premier Ministre. B. Leurs programmes On peut évoquer brièvement les programmes de quelques candidats. Gluckstein, peu connu, recherche le soutien des maires de petites communes, au nom des libertés locales et en lutte contre les excès de l'intercommunalité. Il défend la démocratie directe, l'Assemblée souveraine et la revendication des droits sociaux. Arlette Laguiller, Candidate de Lutte Ouvrière, une photo en noir et blanc, "Votez pour vous-mêmes, votez pour le monde du travail" Olivier Besancenot se réfère à l'Histoire. [...]

[...] C'est ainsi que J. Chirac se retrouve élu avec des votes. Il est élu avec le plus fort score depuis la création de la Cinquième République. À l'exception du MNR qui appelait au soutien du candidat Le Pen et de Lutte Ouvrière qui refusait de soutenir M. Chirac, une alliance de toute la classe politique pour faire barrage au président du Front national a permis au candidat gaulliste d'obtenir ce résultat sans précédent. Néanmoins, on peut souligner le fait que Le Pen obtienne encore des voix. [...]

[...] Cette élection de 2002 allait inaugurer le quinquennat mais semble aussi enraciner une nouvelle façon de faire de la politique, où les médias jouent un rôle écrasant, face à un peuple qui semble se désintéresser malgré la proximité offerte justement par ces médias. Peut-on considérer que cette élection marque un tournant dans la vie démocratique ou s'inscrit-elle plutôt dans la continuité de la vie politique française? Loin la prétention d'expliquer les résultats de cette élection, nous pouvons nous intéresser au déroulement de ces élections à travers la présentation de la campagne et du rôle des médias, les propositions de candidats, et enfin les résultats. I. Le poids des médias dans la campagne A. Les sondages B. Les débats C. L'insécurité II. [...]