Dissertation ayant pour but de répondre à la question : "La progression de l'abstentionnisme électoral signifie-t-elle un recul du civisme ?".
[...] L'abstentionnisme est enfin un choix raisonné effectué par les individus qui se considèrent incompétent pour voter. Dans leur Dictionnaire de sciences politiques et sociales, J.G Contamin, et . Crettiez notamment évoquent un abstentionnisme de condition, illégitime, mais fonctionnel Dans les démocraties libérales, la participation politique véritable tend à être réservée aux classes aisées alors que les classes populaires ne se sentent pas capable et s'autoexcluent du système pour éviter un vote désinvesti de toute signification politique, un vote qui tient de la délégation plus que du choix. [...]
[...] D'ailleurs, en France, il n'existe pas d'électeurs qui s'abstiennent de manière permanente, incivique (s'ils se désintéressent de l'avenir de leur pays, ils ne s'inscrivent pas comme électeur) ; on estime qu'au bout d'une décennie, mois de de l'électorat s'abstient constamment, et si on prend en compte les non-inscrits, cela ne saurait intéresser que moins de de l'électorat potentiel. En effet, l'abstention est d'avantage conjoncturelle, raisonnée, et ne signifie en rien une dépolitisation. Les citoyens se plaignent d'une crise de la représentation, l'écart avec les élus se creuse et les décisions prises par ces derniers ne semblent pas à même de répondre aux grands problèmes du moment. [...]
[...] Sciences po Dissertation de QPS Sujet: la progression de l'abstentionnisme électoral signifie elle un recul du civisme? Une enquête menée en France à la fin de l'année 1989 révèle des chiffres éloquents : en novembre des français se sont abstenus lors du référendum sur l'avenir de la Nouvelle Calédonie; au premier tour des élections législatives de 1988, on enregistre 34% d'abstention, et seul un français sur deux a voté aux élections cantonales de la même année ; En 1989, on compte 27% d'abstention au 1er tour des élections municipales et 51% concernant l'élection européenne . [...]
[...] La déception des citoyens et leur abstention est d'autant plus forte en France que le vote est perçu comme l'acte politique le plus important pour l'orientation politique du pays. Cette importance symbolique du vote est bien perçue par A. Lancelot, qui écrit : si les électeurs participent en si grand nombre au scrutin, c'est sans doute moins pour exercer un droit qu'un devoir Ainsi, l'abstentionnisme est une sorte de vote passif contre le système Le citoyen peut également s'abstenir s'il estime que son vote sera inutile, et ce pour deux raisons essentielles : Tout d'abord, s'il sent que l'élection ne comporte aucun enjeu particulier, il considèrera, par une analyse du coût et des avantages de son implication dans le vote, que la participation politique n'est pas fondamentale car son unique voix ne fera pas changer le résultat. [...]
[...] En outre, le brouillage des clivages idéologiques, le flou des programmes et leur affadissement lié à une convergence des opinions de droite et de gauche (le PS en France intègre maintenant totalement le volet sécurité et la droite, le social) rendent le positionnement idéologique de l'électeur difficile : ainsi, on constate que la majorité des abstentionnistes sont du centre, ceux qui n'ont pas d'opinion très affirmée. S'abstenir n'est pas une preuve de désintérêt ou d'inaction, mais le reflet de la perplexité de l'électeur face à un échiquier politique qui ne lui permet pas de se forger une opinion franche. D'ailleurs, il suffit que le choix redevienne perceptible pour que la participation politique augmente de nouveau, Maastricht en est un exemple. [...]
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