En 1974, la candidature de l'écologiste René Dumont aux élections présidentielles avait été perçue comme un simple témoignage des risques liés à notre mode de développement. Depuis, la prise de conscience écologique s'est politisée avec la création de partis Verts dans de nombreux pays, et pourtant, les sondages montrent en France que de plus en plus de citoyens ont une prise de conscience écologique mais que peu relient cette préoccupation à un choix politique.
Aujourd'hui, alors que tous les partis Verts ou presque dialoguent et parfois gouvernent avec les partis de la gauche traditionnelle, la question du positionnement politique de l'écologie est souvent posée. En effet, si les typologies classiques classent traditionnellement les conservateurs à droite et les progressistes à gauche, force est de constater que les deux forces ont aujourd'hui adopté l'idée de progrès et de croissance. L'écologie, - terme crée en 1866 par le naturaliste Haeckel, qui à l'origine désigne l'étude des relations entre les organismes vivants et leur milieu mais qui depuis les années 1960 s'applique aussi aux stratégies de défense de l'environnement - se pose elle la question de la viabilité de cette croissance, en rapport avec la question de l'avenir du monde et par conséquent celui de l'humanité. L'écologie politique est ainsi la conséquence des découvertes de l'écologie scientifique, qui fournit l'essentiel de son argumentaire. On peut en distinguer deux tendances : le courant environnementaliste ou réformiste, qui ne remet pas fondamentalement en cause l'idée de progrès et voit en l'écologie politique le moyen d'organiser le développement pour qu'il n'entraîne pas de dégradation, de destruction de l'équilibre naturel, et le courant radical – deep ecology -, en rupture avec l'héritage humaniste occidental, qui condamne toute idée de progrès et veut reconnaître les mêmes droits à toutes les espèces humaines présentes sur Terre. Nous nous intéresserons ici au premier courant, dominant au sein des grands partis Verts.
[...] Ces positions sont encore marginales au sein de la gauche. Il est à noter que l'opposition avec le Front Nationale est frontale est radicale ; le Parti Vert est sans doute l'un des plus favorables aux droits des immigrés. La critique des institutions a ainsi fortement influencé la construction de la critique verte de la société contemporaine. L'existence et la persistance d'une écologie de droite - La distinction Parti Vert / écologiste Nous avons jusqu'ici évoqué la position idéologique, stratégique, ainsi que l'organisation du parti Vert, et, même si, nous l'avons vu, certains aspects rendent difficile son assimilation complète à la gauche traditionnelle, il semble exclu de rapprocher le Parti écologiste actuel à la droite. [...]
[...] Le Mouvement d'Ecologie Politique (MEP) fondé en novembre 1979 se transforme entre 1982 et 1984 en un mouvement partisan, les Verts, Confédération écologiste-Parti écologiste (janvier 1984, congrès d'unification à Clichy) . L'axe thématique du mouvement est bien sûr la défense de l'environnement mais pas seulement. En rejetant le productivisme les écologistes formulent une critique de l'ensemble du système de production industrielle et de la société de consommation. Le slogan travaillons tous, vivons mieux, gaspillons moins symbolise cette démarche qui s'ouvre, en outre, aux questions économiques et institutionnelles. [...]
[...] Cette frustration due au scrutin majoritaire et la volonté des Verts de faire de la politique autrement se ressent dans les propositions de réformes intégrées à leur programme : les écologistes appellent à une réforme électorale, sont pour le référendum d'initiative populaire, le contrôle des élus par une procédure de type recall, et pour l'augmentation des pouvoirs du Parlement. La décentralisation apparaît aussi dans leur programme comme un moyen de développer la démocratie participative. Les Verts sont d'ailleurs beaucoup plus présents au niveau local où ils enregistrent des scores parfois importants. [...]
[...] Les accords passés avec le PS en 1997 donnent 7 députés aux Verts et D. Voynet devient ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin. Les bons résultats obtenus par la liste Verts de Daniel Cohn-Bendit aux européennes de 1999 (près de 10 renforcent la position de cette nouvelle composante de la gauche plurielle - l'émergence d'un mouvement Vert à l'échelle européenne Après les succès électoraux des Verts aux élections européennes de 1989, la Coordination verte européenne regroupe en mouvements verts de vingt pays, et le Groupe vert au Parlement Européen compte 28 députés. [...]
[...] ) crée début 1969. Cependant en 1969, la droite au pouvoir n'a pas encore pris conscience du poids des revendications écologistes. Elle laisse des promoteurs s'attaquer à l'inviolabilité du Parc national de la Vanoise (Alpes du Nord) et c'est la FNSPN entre autres qui organise des manifestations et lance des pétitions qui vont aboutir à la sauvegarde du Parc. On peut considérer cette première lutte politique victorieuse d'envergure comme l'événement qui a obligé les sensibilités se réclamant peu ou prou de l'écologie en France à se regrouper, à discuter, à se mettre d'accord sur un objectif face à un ennemi commun La lutte antinucléaire d'autre part sera l'un des creusets principaux de la structuration de l'écologie politique et de son apparition politique, au même titre que des faits hautement symboliques comme l'échouage du pétrolier Torrey Canyon sur les côtes bretonnes, les énormes dégâts qu'il cause et la prise de conscience qu'il entraîne. [...]
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