L'élection présidentielle de 2007, qui a mobilisé les masses et fut marquée par un fort taux de participation, a momentanément fait oublier la situation détériorée des partis politiques français. Peu liés à la société civile et aux nombres d'adhérents très bas (environ 1% de la population en âge de voter), ils s'inscrivent dans une véritable crise de la représentation politique, illustrée notamment par les faibles taux de participation aux élections de ces dernières années. Les adhérents sont d'ailleurs souvent peu représentatifs de la société française, et les partis peinent à attirer le jeune électorat. La revalorisation de la fonction de l'adhérent, à travers l'influence sur des choix programmatiques ou encore la désignation du leader du parti et de son candidat à l'élection présidentielle, n'ont que peu amélioré la situation de partis politiques à l'image dégradée.
En dépit de ce constat, les partis ont gardé un rôle prégnant dans l'exercice de la démocratie; ils continuent de nos jours à structurer le débat public et permettent aux citoyens de s'y situer pendant des élections multiples. Les électeurs, bien que rarement adhérents, conservent des « sympathies partisanes » qui guident leur choix. Du fait de ces prérogatives électorales importantes, le multipartisme est garanti par l'Etat grâce à un financement public de ces organes. Poussé à l'extrême des les années 80, un éclatement du champ partisan français a finalement divisé l'échiquier politique. Face aux partis de gouvernement modérés, de petits partis focalisant sur un aspect particulier (tels que l'écologie, la contestation de l'Europe ou encore la représentation des milieux ruraux) ont perduré.
Mais dans quelle mesure les partis français sont-ils désormais multiples, divers et variés sur un échiquier politique complexifié? L'offre partisane est-elle devenue, avec la Ve République, un ensemble de groupements hétéroclites et concurrents, ou est-elle restée, au contraire, dans une opposition bipolaire droite/gauche traditionnelle?
Alors que le constat de l'éclatement du champ partisan français est conforme à une approche théorique de la logique institutionnelle et du droit (I), la pratique de fait confirme une réalité autre, celle d'un multipartisme largement bipolarisé (II).
[...] Il a bénéficié du déclin du PC et de la montée de l'extrême droite affaiblissant la droite parlementaire; et a remporté l'élection présidentielle de 1981 pour deux septennats. Face aux rivalités des compétiteurs à la succession de Mitterand, le parti s'est affaibli jusqu'en 1997 où il retrouve une majorité à l'Assemblée. L'échec de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 2002, suivi des divisions au sein du PS, ont avivé les tensions. Après la défaite de 2007, le parti reste écartelé entre ses leaders: Ségolène Royal, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. [...]
[...] Les deux partis leaders, partis de masse (i.e. l'UMP et le y ont obtenu respectivement 33,30% et 24,11% des suffrages exprimés soit plus de la moitié des votes[19]. Les petits partis ont été moins plébiscités qu'historiquement ou qu'au premier tour de l'élection présidentielle et le vote utile s'est imposé. L'élection présidentielle de 2007 ou la tendance bipolaire L'élection présidentielle a eu lieu les 22 avril et 6 mai 2007. Elle fut marquée par de très faibles taux d'abstention de au premier tour et de 16,03% au second (comparables aux taux des élections présidentielles de 1965 et 1974). [...]
[...] Toutefois, la donne est un peu spécifique en France du fait justement de cette élection du Président de la République au suffrage universel direct, de ce tropisme français d'une présidentialisation démocratique. La légitimité du Président est concurrentielle de celle du Parlement, toutes deux sont issues de la souveraineté populaire; c'est pourquoi les deux élections, législatives et présidentielle, influencent le système de partis. L'élection du Président de la République au suffrage universel direct impose finalement une bipolarisation beaucoup plus rigide que dans les régimes parlementaires à scrutin majoritaire à deux tours traditionnels. Elle structure les partis politiques français. [...]
[...] Les lois électorales en régime parlementaire semblent la clef de voûte du champ partisan. Les effets des modes de scrutin sont tripartites: la représentation proportionnelle tend à un système de partis multiples, rigides, indépendants et stables (sauf en cas de mouvements passionnels); le scrutin majoritaire à deux tours tend à un système de partis multiples, souples, dépendants et relativement stables (dans tous les cas); le scrutin majoritaire à tour unique tend à un système dualiste, avec alternance de grands partis indépendants Dans The political consequences of electoral laws, Douglas Rae complète et explicite le constat de Duverger. [...]
[...] Toutefois, si un nouveau candidat émerge au sein du Front national pour la succession de Jean-Marie Le Pen et qu'il est favorable à une alliance avec l'UMP, l'hypothèse de ce quadrille réapparaît au centre du débat. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture