Discréditée par les crises multiples et l'effondrement de la Troisième République dont elle était le courant dominant, la droite libérale et modérée est écartée des responsabilités politiques à la Libération. Pourtant, depuis le MNR jusqu'à l'actuelle UDF, le centre-droit a joué un rôle important dans la vie politique française. Sous la Quatrième République, la droite libérale retrouve vite le premier plan, mais elle ne peut empêcher la chute de ce régime. Le Général De Gaulle revient au pouvoir et se crée un régime sur mesure avec la Cinquième République. Toute la droite le suit dans un premier temps, mais rapidement une branche de centre-droit diverge des positions du Général, et s'oppose au gaullisme triomphant. Cette droite non-gaulliste arrivera finalement au pouvoir avec le Président Valéry Giscard d'Estaing, et aspire aujourd'hui à retrouver son influence passée.
Au cours de ces soixante dernières années, comment la droite non-gaulliste s'est-elle organisée pour se distinguer du gaullisme et arriver au pouvoir ? Quels thèmes idéologiques et politiques ont permis son affirmation ? Quels succès a-t-elle rencontrés ? Enfin peut-on toujours parler de « droite non-gaulliste », alors que le gaullisme semble avoir disparu du spectre politique français ? Par conséquent, la question qui se pose est la suivante : Comment la droite non-gaulliste a-t-elle évolué du discrédit initial au pouvoir suprême de la République française, en passant par une alliance puis une opposition au gaullisme ? Afin de répondre à cette problématique, le découpage chronologique suivi présentera en première partie le rôle central de la droite libérale sous la Quatrième République, puis dans un second temps, sa confrontation au gaullisme, des premières heures de la Cinquième République à la victoire de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, et enfin, sa perte d'influence depuis lors, jusqu'à sa tentative de renouveau ces dernières années.
[...] La droite non-gaulliste ne parvient toujours pas à se rassembler. Valéry Giscard d'Estaing, évincé du gouvernement en 1966, modernise les RI en Fondation nationale des républicains indépendants (FNRI), parti libéral, plus ouvert aux mutations économiques, sociales et culturelles de la fin des années 1960. S'il peut rebuter les plus conservateurs, ce positionnement séduit les nouvelles élites françaises. La droite non- gaulliste est dominée par le parti giscardien et le Centre des Démocrates Sociaux (CDS, issu du mais n'est toujours pas unifiée, et l'on retrouve des partis relativement marginaux, comme le Parti Social Démocrate composé d'anciens socialistes, opposés à une alliance du PS avec le PCF dès 1973. [...]
[...] Enfin peut-on toujours parler de droite non-gaulliste alors que le gaullisme semble avoir disparu du spectre politique français ? Par conséquent, la question qui se pose est la suivante : Comment la droite non-gaulliste a-t-elle évolué du discrédit initial au pouvoir suprême de la République française, en passant par une alliance puis une opposition au gaullisme ? Afin de répondre à cette problématique, le découpage chronologique suivi présentera en première partie le rôle central de la droite libérale sous la Quatrième République, puis dans un second temps, sa confrontation au gaullisme, des premières heures de la Cinquième République à la victoire de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, et enfin, sa perte d'influence depuis lors, jusqu'à sa tentative de renouveau ces dernières années. [...]
[...] Cette initiative rapproche ainsi un peu plus l'UDF du centrisme, énième métamorphose d'une droite non gaulliste en perpétuelle évolution. Bibliographie -ABRIAL Stéphanie, Entre libéralisme et centrisme, in Les partis politiques français (La Documentation Française, sous la direction de Pierre Bréchon, 2001), p à 84 -AGRIKOLIANSKY Eric, Les partis politiques en France au 20e siècle (Armand Colin, Paris, 2000). -CHAPSAL Jacques, La vie politique en France de 1940 à 1958 (Presses Universitaires de France, Paris, 1984). -REMOND René, Les droites aujourd'hui (Louis Audibert, Paris, 2005). [...]
[...] L'affirmation de la droite non-gaulliste sous la Cinquième République se fonde en partie sur l'héritage des partis centristes de la Quatrième République. II) Du ralliement au Général de Gaulle en 1958 à la victoire sur les gaullistes en 1974 En 1958, le Général de Gaulle, revient au pouvoir, et impose le passage à la Cinquième République fort de son rôle historique et de son opposition initiale à la Quatrième République, qui butte sur la crise algérienne. La droite modérée et libérale est affaiblie par l'échec du régime précédent, et suit massivement le Général ; le CNIP et le MRP placent même quelques-uns de leurs membres dans le gouvernement de Michel Debré. [...]
[...] La crise économique conjuguée aux affaires qui impliquent l'exécutif entraîne la victoire socialiste de François Mitterrand, qui marque le début de l'éclatement de l'UDF. En effet, la droite rejetée dans l'opposition, le RPR devient le principal opposant du socialiste, tandis que les courants de droite non gaulliste ne peuvent être qu'une force d'appoint. Certains membres de l'UDF vont même jusqu'à soutenir l'ouverture prônée par François Mitterrand, et participent ainsi aux gouvernements de Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy, notamment Jean-Pierre Soisson. [...]
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