Si les textes de droit ont une importance capitale dans l'histoire politique d'un pays, la tradition partisane n'en est pas moins un acteur central. On peut comparer les textes fondateurs aux membres d'un corps, avec ses capacités et ses défaillances, et le système partisan à l'âme qui habite ce corps. Ce sont les différents acteurs de la vie politique qui animent l'ensemble. Comme tout esprit, il évolue, traverse des crises de doutes existentiels, des moments de méditation profonde et de remise en question. Il contient aussi des forces opposées. Parfois, l'une domine l'autre. Il se trouve que dans l'histoire politique française, la droite a plus souvent dominé que la gauche (31 ans contre 15).
Quelle est donc l'évolution de cet élément constitutif de l'âme politique française ?
La droite en 1958, c'est d'abord le gaullisme, force atypique et fédératrice qui cède la place au libéralisme « orléano – social » incarné par Valéry Giscard d'Estaing en 1974.
Chahutée entre opposition et gouvernement de cohabitation, la droite doit endosser divers costumes et se divise, pour son plus grand malheur, avant d'essayer de se grouper au sein d'une famille unique.
[...] Trop à droite pour ses militants, trop à gauche pour ses électeurs. O alliance avec les socialistes en 1965 parce que leur projet de fédération de la gauche se réclamait du socialisme : une quarantaine d'élus pour le M.R.P pour les indépendants Présidentielles de décembre 1965 : opposition libérale et européenne de Jean Lecanuet. Partage des centristes entre anti gaullistes et partisans du ralliement. Fin de cette scission aux élections de mars 1967 quand l'unité de candidature est imposée par les gaullistes. [...]
[...] Il a des conceptions très voisines de celles du général de Gaulle sur l'Etat, la nation, l'Europe ou l'alliance Atlantique. Mais il est moins intransigeant. Son néo gaullisme veut s'appuyer sur la majorité silencieuse ; il souhaite faire la synthèse de la droite autoritaire et de la droite libérale entre continuité et ouverture l'unification se concrétisée aux élections de mars 1973 sous l'étiquette Union des Républicains de Progrès. Ces élections correspondent à l'achèvement du mouvement de bipolarisation amorcé en 1962. [...]
[...] De 1997 à 2004, la droite se déchire avant de trouver un accord fragile, à visée prioritairement électorale. Jacques Chirac est toujours président de la République mais aussi chef de l'opposition désormais. Il faut songer à se reconstruire à droite, à jouer le rôle de l'opposition de façon assez habile. Cette reconstruction doit passer par une réflexion sur l'image de la droite : plurale, plurielle (sur le modèle du gouvernement Jospin) ou unie unique. Le débat n'est clairement tranché qu'entre les deux tours de l'élection présidentielle 2002. [...]
[...] Contre toute attente, ce dernier l'emporte. La division n'a pas été fatale à la droite une troisième fois. De 1995 à 2004, la présidence de la République conquise et conservée par Jacques Chirac correspond à une période de crise et de mutation de la Droite, d'abord éclatée puis réconciliée en apparence De 1995 à 1997, la droite au pouvoir ne cesse de rencontrer des difficultés ; la dissolution de l'Assemblée nationale entraîne la sanction par le peuple d'une gestion de crises contestée. [...]
[...] Le tournant semble être pris le 24 juin 1984 lors de la vaste manifestation en faveur de l'école libre. A la suite des élections législatives de 1986, la droite obtient 291 sièges sur 577, Jacques Chirac est appelé à Matignon. S'ouvre alors dans l'Histoire de la Vème République un nouveau chapitre, celui de la cohabitation entre un président de gauche qui ne veut ni se soumettre ni se démettre et un premier ministre de droite porteur d'un projet politique tout différent. Mais la droite ne profitera pas du statut de Jacques Chirac qui subit l'usure du pouvoir. [...]
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