François MITTERRAND justifie d'abord sa propre candidature contre celle du général DE GAULLE en plaçant chacune d'elles dans le classique débat Gauche-Droite, ce qui se traduit chez le candidat de la Gauche par la volonté de démystifier la figure emblématique du Général (l.1 à l.25). Ensuite il présente les grandes lignes de son programme qui est celui d'une Gauche rassemblée, protectrice des valeurs républicaines auxquelles MITTERRAND s'identifie volontiers, et qui doit être une alternative à une politique gaullienne dépeinte comme personnelle et archaïque (l.26 à l.48). Enfin, François MITTERRAND conclut son allocution en adressant aux Français un vibrant appel au civisme (l.49 à l.55)
[...] Si le progrès s'oppose évidemment au passé des rêves morts (l. 26) censé exprimer la vaine recherche de gloire d'un gaullisme passéiste qui s'identifierait à la Droite conservatrice, c'est surtout la notion de liberté qui est évoquée avec insistance car elle permet à François MITTERRAND de mettre en valeur une lecture très personnelle de ses propres engagements durant l'Occupation. Il faut ainsi constater que MITTERRAND prend certaines libertés avec son passé : si le sergent MITTERRAND a fait preuve d'un indéniable courage durant la drôle de guerre et lors de sa troisième tentative d'évasion du Stalag en décembre 1941, son entrée dans la Résistance fut beaucoup moins évidente que ses propos ne le laissent paraître. [...]
[...] En cela, François MITTERRAND ne fait preuve d'une grande originalité, tant il s'est montré constant dans ses critiques depuis 1958. Ce qui semble tout aussi évident, et certainement plus important, est la volonté obsessionnelle de François MITTERRAND d'apparaître comme le candidat naturel de toute la Gauche contre un gaullisme un peu trop hâtivement assimilé à la droite conservatrice. Mais ce désir se révèle plus présent avec l'exposition de grands principes et de références historiques qu'à travers la propositions de mesures précises. [...]
[...] Et puis, qu'est-ce que nous allons faire de la France ? Une petite nation étouffée entre les deux grandes puissances avec des amis de rencontre et qu'on change selon l'humeur du jour alors qu'il y a tant à faire avec le génie de notre peuple dans les communautés nouvelles ? Je vous demande de choisir l'Europe unie, structurée, rassemblée, contre le repli sur soi, contre l'isolement. Je vous demande de choisir l'arbitrage international et le désarmement contre la course folle à la bombe atomique qui détruira le monde. [...]
[...] Au niveau où nous en sommes, sous le regard du peuple français, il convient que le débat conserve sa noblesse et que le choix soit clair. J'ai engagé toute la gauche française sur des options fondamentales et sur tous les domaines. Je lui ai demandé de combattre afin de proposer une politique nouvelle. Le choix que vous ferez pour le candidat de la gauche signifiera en politique intérieure et en politique extérieure, en politique économique et en politique sociale,, un renversement de tendance, un changement de tendance, un changement d'habitudes, une volonté de créer et non pas de demeurer le regard tourné vers le passé des rêves morts. [...]
[...] Et puis qu'allons-nous faire de la jeunesse de notre peuple ? Pariera-t-on sur la promotion de ceux qui souffrent, de ceux qui travaillent et de ceux qui espèrent ? Pariera-t-on sir les chances de notre école qui formera les filles et les garçons à posséder et à connaître et donc à maîtriser les données de la science et donc de posséder les secrets de la terre et les itinéraires de l'espace ? Depuis le premier jour, j'ai demandé aux femmes et aux hommes de notre pays de prendre en main eux-mêmes notre destin, et de se reconnaître en toute circonstance et à jamais comme des citoyens responsables. [...]
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