Lieu de résidence, comportements électoraux, périodes d'élections, résultats électoraux, géographie du vote, ancrage territorial, illusions géographiques, interprétations des résultats
À la suite des périodes d'élections, on retrouve souvent dans les médias des analyses cartographiques des résultats électoraux ; pour ouvrir la réflexion, je vous propose donc de jeter un oeil à quelques interprétations des résultats du second tour de l'élection présidentielle de 2017. Au lendemain du second tour, on peut lire que les cartes des résultats révèlent une "France coupée en deux", que "deux France se font face" ? comme si le clivage politique Gauche/droite s'était substitué à un clivage territorial, à une opposition géographique entre centre et périphérie, urbain et rural.
[...] Le Monde, https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/04/26/jacques-levy-maastricht-a-amorce-le-recul-du-clivage-droite-gauche_5117933_3232.html. [...]
[...] C - Pour une approche fine et multidisciplinaire Néanmoins, le lieu de résidence n'en demeure pas moins une variable lourde et il ne faut pas renoncer aux approches spatialisées du vote. En fait, mon propos est que pour restituer l'influence du lieu de résidence, il implique de l'étudier en lien avec d'autres variables sociales et aussi de privilégier des focales fines. C'est justement ce que défend Jean Rivière dans son article, contre les approches qui donneraient le primat à la localisation résidentielle comme unique facteur explicatif, il plaide, je cite, pour une approche de la "socio-géographie électorale qui met l'accent sur la dimension spatiale des effets électoraux des inégalités sociales". [...]
[...] C'est seulement en prenant ces précautions méthodologiques qu'on peut penser le lieu de résidence comme un déterminant fort, une variable lourde des comportements électoraux. Dans leur dernier livre sur le conflit politique depuis 1789, Julia Cagé et de Thomas Piketty défendent aussi cette approche consistant à analyser relationnellement données sociales et territoriales en travaillant avec la notion de "classe géo-sociale". Piketty et Cagé traduisent donc le conflit politique selon deux dimensions : l'opposition riches/pauvres (selon le revenu) et l'opposition urbains/ruraux. [...]
[...] Dans quelle mesure le lieu de résidence constitue-t-il une "variable lourde" des comportements électoraux, et comment peut-on appréhender cette relation sans surestimer le poids du lieu de résidence sur les comportements électoraux ? Introduction À la suite des périodes d'élections, on retrouve souvent dans les médias des analyses cartographiques des résultats électoraux ; pour ouvrir la réflexion, je vous propose donc de jeter un œil à quelques interprétations des résultats du second tour de l'élection présidentielle de 2017. Au lendemain du second tour, on peut lire que les cartes des résultats révèlent une "France coupée en deux", que "deux France se font face" comme si le clivage politique Gauche/droite s'était substitué à un clivage territorial, à une opposition géographique entre centre et périphérie, urbain et rural. [...]
[...] Cairn.info, https://doi.org/10.3917/arco.caill.2010.01.0055. Mayer, Nonna. « Chapitre 3. Les territoires du vote ». Sociologie des comportements politiques, Armand Colin p. 61‑80. Cairn.info, https://doi.org/10.3917/arco.maye.2010.01.0061. Articles de revue Delpirou, Aurélien. « L'élection, la carte et le territoire : le succès en trompe-l'œil de la géographie ». Géoconfluences, École normale supérieure de Lyon, mai 2017, https://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/eclairage/election-geographie-medias. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture