Le Liban traverse aujourd'hui une crise politique sans précédent. Depuis 2005 déjà, le pays connaît une grande instabilité du fait de la division de la classe politique en deux camps opposés (« le 14mars » et le « 8mars »). Mais c'est à la veille de l'échéance présidentielle de novembre 2007 que le pays du Cèdre à sombré dans l'impasse. En effet, depuis le 23 novembre 2007 à minuit, date de la fin du mandat du Président Emile Lahoud, la présidence est vacante, la classe politique s'étant montrée incapable de lui trouver un successeur. Cette crise étant complexe, il est nécessaire de revenir sur certains points historiques qui permettent de mieux comprendre la situation actuelle et ses enjeux.
[...] Pour Béchir Oubary de Shafaf c'est trop facile de faire son mea culpa et de se dire déçu après avoir bêtement et délibérément réintroduit le loup dans la bergerie libanaise L'intervention de la Ligue Arabe: la médiation de la dernière chance Suite à l'échec de la méditation française, la Ligue Arabe se pose comme le dernier acteur capable de résoudre la crise. Les médias arabes qualifient son intervention initiative de la dernière chance tant les espoirs qu'elle soulève sont importants. L'organisation avait été présente dès le début de la crise au travers des visites à Beyrouth de son secrétaire général Amr Moussa. Mais c'est réellement à partir de janvier que la Ligue Arabe propose sa médiation. [...]
[...] Les Libanais sont lassés des affrontements entre les deux camps qui ne cessent de se rejeter la responsabilité de la crise. En plus de ces problèmes politiques, les Libanais font face à une situation économique très critique [18]. Depuis la guerre de l'été 2006, le tourisme a considérablement diminué et le pays se vide progressivement de ses jeunes. La société libanaise est donc pessimiste quant à son avenir : ce qui reste de la révolution du Cèdre est mortellement menacé écrit Michael Young dans le Daily Star. [...]
[...] En 1922, c'est la France qui concrétise sa domination sur le Liban grâce au système du mandat[3]. Durant la guerre froide, les deux blocs vont également s'affronter par le biais du Liban: pro-occidentaux d'un côté (soutenus par les États-Unis) et pro-arabes de l'autre (soutenus par l'URSS). Aujourd'hui encore le Liban est le théâtre des luttes de puissance, puisqu' il est tiraillé entre l'axe israélo-américain d'un côté et l'axe syro-iranien de l'autre. Le Liban, caisse de résonnance des conflits régionaux La prise en compte de la géopolitique régionale est fondamentale pour cerner les enjeux du Liban. [...]
[...] Acte fondateur du Liban indépendant qui organise le partage du pouvoir entre communautés de manière consensuelle. Avant le mandat français, la Syrie et le Liban ne formaient qu'un (la Grande Syrie), la Syrie conteste l'existence du Liban comme entité distincte. Le Liban a accueilli un grand nombre de réfugiés palestiniens dès le début du conflit : ils seraient a aujourd'hui. La plupart vit dans des camps dans des conditions de grande précarité. Le retour au pouvoir des chiites en Irak après l'intervention américaine, et le renforcement de l'Iran chiite ont renforcé le Hezbollah libanais. [...]
[...] Le prochain Président sera-t-il comme son prédécesseur pro-syrien? Les deux camps s'opposent également quant aux modalités d'élection du Président. L'opposition exige la formation d'un gouvernement d'unité préalablement à l'élection du Président, ce que refuse la majorité. La Constitution prévoit que le Président doit être élu par deux tiers des députés ; or ni la majorité ni l'opposition ne disposent d'un tel nombre. Ainsi, comme le souligne le Président du Parlement Nabih Berri un compromis est obligatoire Mais parvenir à un tel accord entre les deux camps semble dès le départ problématique compte tenu de leurs dissensions. [...]
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