Contexte national, Municipales de 2014, vote des français, divisions meurtrières du parti, « vote sanction » à gauche
C'est toujours la même question pour toutes les élections qui ne sont pas d'ordre national : à chaque scrutin municipal ou régional, les journalistes politiques, les chroniqueurs et même les hommes politiques ne parlent que de cela dans les médias nationaux : c'est le contexte. Mais quel contexte ? Par définition, il change à chaque élection, mais des thématiques reviennent régulièrement depuis de nombreuses années : à chaque élection, c'est à la fois l'occasion de remettre en cause le bilan de la majorité, mais aussi de voir l'état de l'opposition, tandis que l'on parle toujours de la montée du FN et de l'abstention en hausse. Si dans les médias nationaux, les hommes politiques cherchent à mettre en place des modèles d'explication des résultats politiques, l'opposition explique ses victoires par le bilan de la majorité, et la majorité tente d'expliquer que les situations municipales n'ont rien à voir avec le bilan national.
[...] La combinaison de ces deux facteurs entraîne ce que les interrogés ainsi que les commentateurs politiques appellent un vote sanction. Un bilan gouvernemental exécrable Quel est le bilan du gouvernement Ayrault après deux ans passés au pouvoir ? Tandis que le président de la République est presque à la moitié de son mandat, il n'est crédité que de d'opinions favorables selon le dernier baromètre CSA/Les Échos de début février[11]. L'échec du gouvernement est-il la cause de l'échec aux municipales ? [...]
[...] Comme le dit très bien Yves Savale : ceux qui ont très bien travaillé, qui ont fait du bon boulot, ils sont réélus Le bilan, la capacité de gestion des ressources humaines et financières sont donc le principal atout/handicap des candidats. Le vote sanction à gauche La conjoncture de ces deux facteurs, le terrible bilan de la droite ainsi que des situations locales mitigées pour certains maires PS, entraînent ce que les interrogés appellent le vote sanction. Ce vote sanction, il n'est évidemment pas unique et il peut prendre de nombreuses formes. Il prend plutôt la forme de l'abstention plus que du bulletin blanc, tandis que le vote sanction pour le parti adverse est relativement rare. [...]
[...] De même, Jean François Legaret évoque le fait que les parisiens ont envie de changer de politique à Paris : il met le sondage qu'il cite comme sa sorte d'espoir pour les municipales, en plaçant Nathalie Kosciusko Morizet au centre de l'alternance parisienne. Il insiste sur la façon dont s'est passée la réforme des rythmes éducatifs à Paris, qui s'est mal passée selon le maire du premier arrondissement. Finalement, il y a la dénonciation par Martine Apercé de l'augmentation des charges des plus précaires, des plus pauvres, dans le quartier populaire de la vile, les Courroneries. Pour Mme Apercé, on ressent vraiment la dénonciation d'une gauche qui s'est éloignée de ses valeurs. [...]
[...] Au-delà de ces mouvements institutionnalisés, gravitent des associations et divers organismes[7] : le pluralisme est une partie intégrante du nouveau parti créé en 2002. Ce pluralisme a cependant éclaté dix ans après sa fondation, à l'occasion de la première défaite à l'élection présidentielle de l'UMP. En effet, l'élection du président du parti, qui fut la première sérieuse dans l'histoire du parti[8], a vu Jean François Copé et François Fillon s'opposer. Cette opposition s'est terminée dans une grande histoire de problèmes électoraux, menant JF Copé à la tête du parti sans réelle légitimité. [...]
[...] La présence prolongée dans un territoire permet de faire oublier les éventuelles divisions partisanes au sein du parti. Luttes d'ego et divisions apartisanes Quand on regarde les éventuelles dissidences au sein du parti après les investitures des municipales, on voit que celles-ci se font plus souvent suite à des parachutages qui se sont mal passés ou des adoubements des anciens maires qui n'ont pas été acceptés, comme à Sèvres, ou à Fontainebleau[9]. Dans ces cas-là, les divisions peuvent être lourdes de conséquences, comme nous l'a confié Jean François Legaret, qui explique la perte de la mairie de Paris en 2001 par la division de la droite parisienne on a perdu les élections municipales à Paris parce que l'on a été divisés, et que ça a dégénéré sur une espèce de scénario catastrophe dans lequel on s'est quand même tous déconsidéré aux yeux des Parisiens : ici, c'est bien la division entre hommes politiques, qui bien que quelque peu opposés sur certains points idéologiques, sont beaucoup plus opposé sur le plan personnel[10]. [...]
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