Le retour du fondamentalisme religieux dans la société égyptienne inquiète ceux qui redoutent le terrorisme et le rigorisme exalté qu'il risque d'entraîner. Ainsi des tensions interconfessionnelles entre musulmans et Coptes voient le jour entre les deux communautés.
D'après l'article 5 de la constitution égyptienne actuelle, « le système politique en République Arabe d'Egypte est basé sur le multipartisme dans le cadre des éléments de base et des principes fondamentaux de la société égyptienne, proclamés dans la Constitution ». Le multipartisme est donc un élément de base de la République Arabe d'Egypte, mais quel est le cadre proclamé dans la Constitution dans lequel doivent s'inscrire les actions des partis politiques ? En quoi la Constitution définit la nature démocratique de la République et peut être efficace à contrôler l'opposition ?
Les Frères Musulmans peuvent se définir comme une association religieuse dont l'objectif est politique. Selon eux, l'islamisation de la société aurait pour conséquence l'émancipation de la population égyptienne face à l'impérialisme britannique. Ils souhaitent redonner à l'Islam sa place en tant que religion et règles de vie.
Ils se caractérisent principalement par la volonté de créer un Etat islamique. Ils défendent l'idée que des règles de gouvernance sont écrites dans le Coran. Ainsi, ils souhaitent que la Constitution égyptienne soit basée sur la Charia.
Leurs slogans sont clairs : « L'Islam est la Solution. » et « Le Coran est notre Constitution. »
Enfin, Banna légitime la violence dans le cadre du djihad, devoir religieux de transmission de l'Islam et moyen de défense contre les non-croyants.
[...] La Constitution est modifiée. Son article 2 déclare que la Charia est la source principale de la législation. En 1977, le voyage de Sadate à Jérusalem qui aboutit à la signature d'un traité de paix entre l'Israël et l'Egypte en 1979 provoque la colère des Jamaat. L'opposition se soulève également face à la dégradation des biens publics (routes, éclairage des rues ) et aux inégalités économiques et sociales croissantes. Même si le lien entre les Frères Musulmans et les Jamaat est indirect et que les Frères dénoncent la violence, ils ont aidé à la création des Jamaat et leur ont permis de s'exprimer à travers le magazine Al-Daawa. [...]
[...] Pourtant malgré ce texte une loi portant sur l'organisation des partis politiques fut promulguée en juillet 1977. Et ce n'est donc qu'en 1980 que l'article 5 de la Constitution fut modifié, faisant du multipartisme un élément de base de la vie politique égyptienne. Tout d'abord, pourquoi la règle du parti unique fut-elle transgressée ? Selon plusieurs historiens et observateurs internationaux, l'explication se trouverait dans la conjoncture socio-économique qui domina la vie politique, économique et sociale en Égypte à partir des années 1974. [...]
[...] Le Président nomme les membres du gouvernement, les 26 gouverneurs (article 139), et les renvoie à sa discrétion (article 142). Le Président est élu pour un mandat de 6 ans renouvelable. Le système électoral a été modifié, en mai 2005 par un référendum, visant à amender l'article 76 de la Constitution. Désormais, et c'est une modification majeure, l'élection a lieu au suffrage universel direct à candidatures multiple. Toutefois, la participation des candidats doit être avalisée par l'Assemblée du Peuple traditionnellement dominé par le parti présidentiel.La première élection de ce type a eu lieu en septembre 2005. [...]
[...] Le délai de recours est fixé à trente jours. Il faut noter que d'après les renseignements que nous avons pu obtenir, notamment auprès d'un journaliste de Al-Hayat, la plupart des partis ont obtenu leur accréditation suite à cette jurisprudence. Ainsi il semble que la vie politique en Égypte doit beaucoup à cette juridiction qui est l'un des éléments essentiels contribuant à l'affirmation du pluralisme partisan. Les différents partis et leur participation à la vie politique Depuis la loi autorisant la formation des partis politiques une dizaine de partis se sont formés parmi lesquels nous pouvons citer le Parti National Démocratique (PND) fondé en 1978, le Neo Wafd, Al Tagammu ainsi que les deux derniers partis autorisés à se créer en 2004 : Al Ghad (Demain) et Al Dusturi (Le Constitutionnel). [...]
[...] En quoi la Constitution définit la nature démocratique de la République et peut être efficace à contrôler l'opposition ? Nous allons essayer de comprendre comment fonctionne ce système alors même que de nombreux observateurs de la vie politique égyptienne s'inquiètent de la santé de la démocratie dans cette république, depuis notamment la réélection en septembre 2005 du président M. Hosni Moubarak pour un cinquième mandat exécutif de 6 ans (article 77) avec 88% des suffrages exprimés. Enfin, nous illustrerons ces interrogations en soulignant le cas de la confrérie des Frères Musulmans créée en 1928 par Hassan al-Banna et considérée comme la principale force politique d'opposition au gouvernement alors même qu'elle ne bénéficie pas du statut de parti politique aujourd'hui dans le pays. [...]
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