A la fin du second Conflit Mondial, la France est à genou. La guerre laisse la France dans une situation économique désastreuse, les dégâts sont immenses et il faut vite reconstruire. On entame alors la création d'une nouvelle République : la quatrième. En effet, la précédente s'était soldée par la défaite militaire de la France et la mise en place de la dictature de Vichy. C'est alors qu'en mai 1946 un premier essai de Constitution de la IV ème République est proposé par l'Assemblée Constituante. Ce projet à représentation monocamérale est rapidement rejeté par référendum. Une deuxième Assemblée Constituante se réunit alors et propose en juin de la même année un deuxième jet de Constitution, celui-ci à représentation bicamérale. Il sera finalement adopté en octobre. Mais cet essai concluant ne contente pas tout le monde, même avant son adoption. C'est ainsi que le général De Gaulle, un des personnages les plus importants en France à l'épôque critique ouvertement ce projet et il expose à deux reprises sa vision de la République dans deux discours restés célèbres : à Bayeux et à Epinal respectivement en juin et septembre 1946.
[...] Les pouvoirs lui étant dévolus pour accomplir sa tâche Dès le début de l'extrait du discours le général De Gaulle énonce une idée qu'il s'efforcera de faire passer par la suite c'est-à-dire l'élection du président au suffrage universel direct. On retrouve cette idée dans la proposition le Chef de État en soit un, c'est-à-dire qu'il soit élu et choisi Cette volonté d'élection du président au suffrage universel direct sera défendue par De Gaulle mais il ne l'obtiendra qu'en 1962 et non en 1958 dans la Constitution de la V ème République. [...]
[...] C'est un rôle très important que confie alors De Gaulle au chef de l'État. Mais il est compréhensible au vu du contexte. On sort de la guerre comme il le souligne dans notre pays si divisé, si affaibli, et si menacé Donc au sortir de cette période de trouble De Gaulle veut un président fort, capable d'assurer la cohésion de l'État même dans les périodes difficiles. Enfin, une des tâches qui incombe au chef de l'État d'après la vision de De Gaulle c'est qu'il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et des traités signés par la France Ce passage sera repris presque littéralement dans la Constitution de 1958 dont De Gaulle est le principal investigateur dans l'article 5. [...]
[...] Mais De Gaulle introduit une autre notion importante dans son discours. Pour lui les membres du Gouvernement doivent être collectivement responsables de leurs actes devant Assemblée Nationale La Constitution de 1958 reprendra cette idée ajoutant qu'ils sont aussi responsables devant le Président. Encore ici De Gaulle emploie le mot collectivement pour rappeler cette idée d'équipe soulignée auparavant. Cette notion de responsabilité devant Assemblée Nationale est fondamentale car elle met en évidence la vision gaullienne de la séparation des pouvoirs et surtout des contrôles possibles entre le législatif et l'exécutif. [...]
[...] Cette vision gaullienne ignorée en 1946 sera reprise presque à l'identique dans la Constitution de 1958. Il serait alors intéressant de se demander si la vision gaullienne est celle qui convenait le mieux en 1958 à l'époque de la guerre d'Algérie et si elle a connu des limites par la suite. [...]
[...] Toutefois il faut dire que De Gaulle n'avait pas imaginé une cohabitation. Pour lui le Président et le gouvernement étaient de la même majorité et donc cette prérogative qu'est la dissolution de Assemblée Nationale ne pouvait être utilisée dans un but totalement étranger aux intentions qu'il avait. Dans la vision de De Gaulle de 1946 qui se rapproche énormément de celle retenue dans la Constitution de 1958 le président de la République a des missions de toute première importance et on lui confie donc les pouvoirs nécessaires à leur exécution. [...]
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