La coalition formée de 2005 à 2009 sous l'égide d'Angela Merkel (CDU) réunit deux grands partis logiquement opposés qui se sont entendus pour former une « grande coalition ». Celle-ci est donc le fruit d'un consensus droite gauche qui a pour conséquence de brouiller la bipolarisation traditionnelle. On peut alors se demander si ces deux adversaires politiques de longue date que sont la CDU et le parti social-démocrate (SPD) ne sont finalement pas proches d'un point de vue idéologique, s'ils ne défendent pas les mêmes valeurs.
Cette opposition idéologique a-t-elle été dépassée ? La formation d'une coalition regroupant la CDU et le SPD n'est-elle pas la démonstration tangible de la fin des idéologies ?
[...] Cette grande coalition est donc le fruit d'un consensus droite gauche qui a pour conséquence de brouiller la bipolarisation traditionnelle. On peut alors se demander si ces deux adversaires politiques de longue date que sont la CDU et le SPD ne sont finalement pas proches d'un point de vue idéologique, s'ils ne défendent pas les mêmes valeurs. On peut même élargir cette question et la confronter à la thèse de la fin des idéologies introduite par Raymond Aron au début des années 90. [...]
[...] Mais il y a là au moins deux erreurs qu'il faut relever. Premièrement, si l'idéologie communiste meurt (encore que cela reste à prouver), son adversaire déclaré, le libéralisme n'en sort que plus fort. C'est donc la mort d'une idéologie le communisme et le triomphe éclatant d'une autre libéralisme. En effet, le libéralisme, même si cela ne fait pas l'unanimité, peut être considéré comme une idéologie au même titre que le communisme dans le sens où il cherche à changer la société. [...]
[...] La formation d'une coalition regroupant la CDU et le SPD n'est-elle pas la démonstration tangible de la fin des idéologies ? L'émergence de la coalition CDU-CSU/SPD Revenons un instant sur l'émergence de la grande coalition pour mieux comprendre les enjeux de la question. Cette coalition atypique formée par les deux grands partis que sont la CDU/CSU et le SPD s'est imposée à la suite des résultats des élections du 18 septembre 2005. Tout d'abord, les résultats des élections ne permettent pas à un des deux grands partis de gouverner seul puisqu'aucun n'obtient de majorité absolue (307 sièges nécessaires sur un total de 614). [...]
[...] Cette opposition n'est certes pas toujours radicale mais elle témoigne d'un certain attachement à des idéologies. Ainsi, la CDU est attachée à la tradition ordo-libérale qui veut que l'Etat n'intervienne que pour faire fonctionner les marchés sans être contraignant, il doit absolument éviter la sur-réglementation dans le domaine économique. A l'inverse, le SPD, toujours marqué par l'idéologie socialiste même si celle-ci s'est mue et s'est adaptée aux impératifs de l'économie de marché globalisée et compétitive, prône un Etat plus interventionniste qui joue un rôle économique fort. [...]
[...] En effet, on constate premièrement que la grande coalition de 2005 est davantage la conséquence de résultats électoraux insatisfaisants pour les deux partis que d'un véritable consensus droit gauche, et deuxièmement qu'elle s'est faite dans un contexte particulier et qu'il s'agit avant tout d'une solution intermédiaire. On peut remarquer d'ailleurs que, suite aux nouvelles élections de 2009, la grande coalition n'a pas été reconduite puisque la CDU et le FDP ont pu s'allier. Le consensus n'était pas vraiment viable à long terme et nuisait à la vie démocratique allemande qui se nourrit de controverses. Il n'y a donc pas lieu de parler de fin des idéologies en se basant sur cette expérience à la fois forcée et éphémère. [...]
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