Sur le plan étymologique, la démocratie désigne le pouvoir du peuple. Cette forme de régime politique apparaît au VIe siècle av. J.-C. à Athènes, cité qui est généralement considérée comme le berceau de la tradition antique dans la mesure où, comme le rappelle l'historienne Claude Mossé, le régime qu'elle parvient à élaborer a la forme la plus achevée que ce que les auteurs appelaient la politeia c'est-à-dire la constitution de la Cité, cette communauté d'hommes libres. À travers le rôle de l'ecclésia, de l'Assemblée du peuple réuni sur l'Agora, la démocratie athénienne se caractérise en partie par un régime de démocratie directe par lequel le peuple adopte lui-même les lois et décisions importantes. Même si aujourd'hui la forme représentative de la démocratie domine largement, le principe reste le même : le peuple est au centre du système. D'ailleurs, Dominique Schnapper parle de « communauté des citoyens » pour parler des sociétés démocratiques actuelles, illustrant le rôle crucial de ceux-ci, qui sont à la base du régime.
[...] L'élu n'est ni le double ni le porte- parole de l'électeur La conséquence de cette théorie pure de l'élection est qu'elle tendrait à consacrer la domination politique des élites sociales. Du même coup, on comprend que dans le débat public contemporain, la démocratie représentative soit souvent interrogée à travers une crise de la représentation. Elle se traduirait par une forme de désaffection des gouvernés à l'égard de la politique institutionnelle : la non-inscription sur les listes électorales ou encore l'abstentionnisme compterait parmi les marques tangibles d'un phénomène d'érosion du vote dans les démocraties. [...]
[...] Enfin, les sondages permettraient de rappeler aux gouvernants que l'ensemble de la population n'est pas nécessairement d'accord avec les décisions adoptées et donc qu'il y a de l'opposition : les sondages accréditeraient la légitimité d'une opposition, nécessaire à la démocratie, ce qui ferait des sondages une forme de contre-pouvoir. Une autre forme non conventionnelle de l'action politique se trouve dans les mouvements sociaux. Dans les démocraties contemporaines, les formes d'action collective se sont multipliées et diversifiées : sit-in, militants de Greenpeace qui s'enchainent aux grillages des usines, fauchages de champs de maïs OGM Elles sont de plus en plus routinisées, car elles sont devenues une des formes récurrentes de la participation politique avec un impact profond en termes de politique publique. [...]
[...] cit.) appelle la théorie pure de l'élection. En démocratie, le peuple ne se gouverne pas par lui-même, conséquence de quoi l'élection constitue en pratique un outil garantissant l'accès au pouvoir à une véritable aristocratie sociale. L'auteur souligne que la représentation ne se conçoit pas sans distinction sociale. Pour être élu, il faut être connu et reconnu et se prévaloir de qualités susceptibles de rencontrer la reconnaissance de l'électeur. Ainsi la démocratie ne repose pas sur des privilèges et une aristocratie de rang, mais sur l'idée d'une supériorité de l'élu essentiellement perçue par le corps électoral. [...]
[...] L'ENA par exemple recrute notre haute administration avec des effets de discriminations latents : les enfants nés dans les milieux à fort capital culturel et économique sont favorisés par rapport à ceux issus de milieux défavorisés. Ainsi, en des énarques sont issus de la haute classe moyenne et plus selon l'étude de P. Bourdieu sur l'ENA. La démocratie a donc une dimension ambivalente du fait de son caractère élitiste : beaucoup de citoyens ne se sentent pas à même de décider sur des problèmes demandant des compétences particulières, et l'élite bureaucratique semble être issue des classes les plus favorisées, créant ainsi une élite politique plutôt fermée. Cette dimension recouvre ce que Manin (op. [...]
[...] Cette forme de régime politique apparaît au VIe siècle av. J.-C. à Athènes, cité qui est généralement considérée comme le berceau de la tradition antique dans la mesure où, comme le rappelle l'historienne Claude Mossé, le régime qu'elle parvient à élaborer a la forme la plus achevée que ce que les auteurs appelaient la politeia c'est-à-dire la constitution de la Cité, cette communauté d'hommes libres. À travers le rôle de l'ecclésia, de l'Assemblée du peuple réuni sur l'Agora, la démocratie athénienne se caractérise en partie par un régime de démocratie directe par lequel le peuple adopte lui-même les lois et décisions importantes. [...]
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