Choc électoral du 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen, Front national, Jacques Chirac, Présidence de la République, France
« N'ayez pas peur de rêver », déclarait Jean-Marie Le Pen à ses partisans réunis au quartier général du Front National le soir du 21 avril 2002. En privant le Parti socialiste du second tour que les sondages lui assuraient pourtant, le leader du plus grand parti d'extrême droite français entra dans l'histoire de la cinquième République. Depuis 1958, ce fut en effet la première fois qu'un second tour ne vit pas le traditionnel duo gauche-droite s'affronter, et jusqu'à présent l'unique occasion concrète, pour le Front national, d'accéder à la Présidence de la République. Si le « sursaut national » dont parle Jean-Marie Le Pen provoqua le ravissement des frontistes, il constitua, pour la quasi-totalité des autres hommes et partis politiques - Parti Socialiste en tête - une surprise, voire un traumatisme. Nous tenterons ici d'expliquer les causes, inhérentes ou non au contexte politique de l'époque, qui, conjuguées, aboutirent au résultat électoral que nous connaissons, ainsi qu'au déséquilibre de la classe politique, dont la scène la plus représentative fut certainement celle de Lionel Jospin annonçant son retrait de la vie politique, le soir même du premier tour. Le résultat de ce scrutin fut pour la classe politique un tel choc qu'il en devint une expression, « 21 avril », qui devint par la suite l'objet de diverses analyses plus ou moins absurdes, certaines allant jusqu'à expliquer la victoire du Front national par le temps qu'il faisait ce jour-là. Il fut d'autant plus surprenant qu'il n'était annoncé par aucun institut de sondages.
[...] Gérard Courtois, Un ancien dirigeant de l'OCI affirme que M. Jospin a été militant de cette organisation trotskiste Le Monde juin 1999. Des marchés d'Ile-de-France aux emplois fictifs à Paris, le RPR est mis en cause par la justice Le Monde février 2002. [...]
[...] Cela fait cinq ans qu'ils font des conneries ; la prochaine fois, on leur apprendra à faire des campagnes dénonce une tenancière de bar, citée dans le Monde quelques semaines après le 21 avril[18]. On voit ici que l'autre caractéristique de cette élection, c'est bien l'absence d'engouement autour des deux candidats principaux, Jacques Chirac et Lionel Jospin. Tous deux sortent d'une longue période de cohabitation dont ils ont été les deux protagonistes, et durant laquelle ils se seront fortement opposés l'un à l'autre[19]. [...]
[...] Les États de l'Union européenne apparaissent impuissants face à leur perte de souveraineté, à laquelle ils ont cependant consenti, au profit de l'Union. La mondialisation, le dérèglement de l'économie sont autant d'arguments avancés par les extrémistes pour progresser dans l'opinion publique, et plus concrètement lors des élections. Parmi les thèmes qui rapportent le plus, en soutien et en voix, l'insécurité et l'immigration figurent en tête de liste, et sont souvent abordées ensemble, pour en renforcer la corrélation. Les extrêmes droites font des immigrés la cause, sinon unique, du moins en grande partie responsable, des maux de la société moderne : chômage, crise économique, chute de la cohésion sociale. [...]
[...] Cet homme politique a quitté le Front national en 1998 suite à des querelles personnelles et politiques avec le président du parti, Jean Marie Le Pen. Il s'est ensuite présenté en 2002,[11] remportant des inscrits. D'autre part, on peut se poser la question du positionnement à l'extrême droite de Jean Saint Josse, candidat de CPNT (Chasse, Pêche, Nature et Tradition). En effet, il apparaît que le CPNT défend un certain nombre de valeurs traditionnelles de la France rurale. Cependant, il y au lendemain du premier tour, un refus de soutenir le Front national[12] : l'extrême droite française lors de la présidentielle de 2002 s'incarne donc dans deux hommes, Jean Marie Le Pen et Bruno Mégret. [...]
[...] Cet homme, agressé à son domicile le 19 avril 2002, avait provoqué l'emballement médiatique parmi les médias que l'affaire servait. On le voit notamment deux soirs de suite au journal télévisé de 20 h sur TF1, la première fois en pleurs sur son lit d'hôpital, la seconde dans les ruines de sa maison. LCI diffusa 19 fois les images de Paul Voise à l'hôpital, en une journée[7]. Le suspect présumé, un jeune français d'origine marocaine, a finalement été innocenté ; Paul Voise ne fit plus jamais parler de lui. [...]
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