Le 29 mai 2005, Jacques Chirac alors président de la République française invite la population à se prononcer sur la question suivante : « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ? ». Dès lors, cette consultation va s'inscrire dans une double dynamique.
D'abord, alors que le referendum de 92 sur Maastricht posait la question d'une union strictement économique, le projet de Traité Constitutionnel Européen va soulever des questions sociales et politiques jugée beaucoup plus en prises avec les préoccupations de la population.
D'autre part notons le caractère plébiscitaire de la consultation qui, en France, est historiquement empreint d'une qualité tacite de baromètre de confiance politique régnant alors au sein de la population.
Aussi, au lendemain du rejet du TCE, certains observateurs parlant de « 21 avril bis », ont considéré le scrutin comme historique dans la mesure où il aurait révélé une imbrication entre questions nationales et questions européennes, les secondes ayant provoquées un séisme politique au niveau national.
Ainsi, alors que les échéances électorales de 2007 arrivent à grands pas on pouvait se demander si les enseignements du « non » au referendum du 29 mai 2005 allaient se retrouver effectivement dans la campagne des présidentielles de 2007 et, a fortiori, allaient-ils transparaître à l'issu du scrutin du premier tour ?
Donc, disposant aujourd'hui de toutes les données nécessaires, nous allons essayer de répondre à cette question en établissant dans un premier temps le tableau socio-politique qu'a pu esquisser l'expérience du « non » au referendum (I), puis on verra qu'elles ont été les répercutions politiques du non au Référundum (II). Enfin, nous élargirons le sujet en évoquant la place de la thématique européenne dans le débat présidentiel et les engagements des principaux candidats pour l'Europe de demain (III).
[...] De fait, le referendum du 29 mai a marqué une véritable crise au parti socialiste, avec des ruptures que beaucoup ont estimé à l'époque d'irréversibles. D'autant plus que cet éclatement au PS et la victoire du non a bénéficié à une nouvelle dynamique à gauche. En effet, les extrêmes de la gauche LO, LCR) prônant le non ont été rejoints par les tenants des non socialistes créant une dynamique qui a elle-même bénéficiée du soutien d'associations alter-mondialistes comme ATTAC, de courants syndicaux etc. [...]
[...] Dans l'un de ses discours, Nicolas Sarkozy nous expose ses orientations pour le futur de l'UE : J'ai proposé à nos partenaires un traité simplifié, limité aux questions institutionnelles que nul n'a contestées pendant la campagne référendaire, afin que l'Europe se dote rapidement des moyens de fonctionner efficacement à 27 États membres. La question de la réécriture d'un texte plus global, scellant la dimension fondamentalement politique de l'Europe, se posera dans un second temps. Proche en apparence du projet de François Bayrou, il s'en écarte quand à son adoption. Pour Sarkozy, ce mini traité sera adopter par voie parlementaire, contrairement aux autres candidats. [...]
[...] L'Europe intéresse les Français mais elle a-t-elle le même écho auprès des candidats ? Même si nous avons un peu de difficulté à cerner leurs prétentions claires pour l'Europe de demain, on ne peut pas penser que les candidats n'ont rien à dire sur ce sujet. Il est probable qu'ils évitent un sujet qui divise au sein de la population française et à l'intérieur même des formations politiques. D'une manière générale, le débat présidentiel a essentiellement tourné autour des questions franco-françaises (travail, éducation . [...]
[...] Et même si ces divisions gênent quelque peu à l'aube de la création de l'UMP qui se veut être un parti unitaire de droite, rien ne semble alors présager un éclatement de l'UMP comme cela a pu être envisagé au PS. Le non au referendum a donc aussi participer à une refonte du paysage politique notamment à gauche et qui avait alors vocation à se pérenniser en vue d'une candidature inédite aux élections présidentielles de 2007. La victoire du non au referendum a donc servi aux observateurs de baromètre politique à deux ans de l'élection présidentiel. [...]
[...] Carte du non au référendum sur le TCE et répartition des votes au 1ier tour. Quelles correspondances ? Le 29 mai 2005, Jacques Chirac alors président de la République française invite la population à se prononcer sur la question suivante : Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ? Dès lors, cette consultation va s'inscrire dans une double dynamique. D'abord, alors que le referendum de 92 sur Maastricht posait la question d'une union strictement économique, le projet de Traité Constitutionnel Européen va soulever des questions sociales et politiques jugée beaucoup plus en prises avec les préoccupations de la population. [...]
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