Est-il aujourd'hui possible pour un écologiste d'être élu président de la République ?

Thèmes abordés

président de la République, écologie, EELV Europe Écologie Les Verts, Emmanuel Macron, Les Républicains, Rassemblement National, Sandrine Rousseau, Yannick Jadot, Delphine Batho, Éric Piolle, Jean-Marc Governatori, parti écologiste

Résumé du document

À l'heure où le dérèglement climatique s'accélère et où l'on peut observer dans notre quotidien ses conséquences à travers la sècheresse, les canicules, les feux de forêt ou encore les restrictions en eau, force est de constater que la préservation de la planète et des écosystèmes qui la composent devient une urgence pour la protection de la race humaine elle-même. Mais qu'est-ce qu'un écologiste ? La prise de conscience des ravages de l'anthropocène a débuté à la fin du XIXème siècle, mais elle s'est accélérée au début des années 70 avec le choc pétrolier et les premières mises en cause du consumérisme permis par les trente glorieuses. C'est à cette époque que l'idée d'écologie va prendre corps pour la première fois en France sous les traits d'un parti politique « Le mouvement écologique » au départ assez peu organisé, remplacé en 1984 par « Les verts » et désormais connu, depuis 2010, sous le nom de « Europe Écologie - Les Verts ».

Extraits

[...] Est-il aujourd'hui possible pour un écologiste d'être élu président de la République ? En septembre 2002, lors du 4ème Sommet de la Terre, Jacques Chirac, Président de la République française disait : « « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l'admettre. L'humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l'humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables. [...]

[...] La question de l'écologie est donc transversale, au même titre que les préoccupations sociales, ou en matière d'emploi, aucun parti ne peut aujourd'hui faire l'impasse sur ces questions de plus en plus présentes et pressantes. Ainsi, il apparait qu'un parti fondé sur l'écologie ne détient pas le monopole de cette préoccupation et peut rapidement être dépassé par ce postulat de départ. Il s'est lui-même cloisonné dans des positions d'ultra-gauche et pour lesquelles le discours et parfois difficilement audible en raison des bouleversements qui auraient lieu si un élu EELV venait à accéder à la fonction de Président de la République française. [...]

[...] Il faut alors souligner que d'autres candidats de gauche, comme Jean-Luc Mélenchon, ont repris à leur compte les préoccupations environnementales sans en faire leur fer de lance mais en incluant cette question dans un ensemble de défis à relever pour une plus grande justice sociale. Le postulat de départ semble donc avoir une influence lorsqu'il s'agit de glisser le bulletin dans l'urne car le candidats de la France Insoumise a une nouvelle fois été arrêté aux portes du second tour. [...]

[...] En effet, si les arbres avaient la parole, nul doute que les partis écologistes auraient déjà investi les plus hautes fonctions à la tête des différents États mais est-il aujourd'hui possible pour un écologiste d'être élu président de la République ? Afin de valider les propos de Coluche, nous verrons dans un premier temps les limites intrinsèques au parti écologiste pouvant constituer un frein à son accès à la présidence. Puis nous verrons dans un second temps les limites qui lui sont externes mais tout aussi bloquantes. [...]

[...] La question de l'élection d'un président issu du mouvement écologiste est relativement récente. En effet, jusqu'aux années 2000, la prise de conscience collective quant aux questions liées à l'environnement demeurait marginale parmi les préoccupations des français et rares étaient ceux à en avoir fait un combat privilégié, un objectif à atteindre, un mode de vie et de réflexion dans les actes de tous les jours. Le sommet de la Terre qui s'est tenu à Rio de Janeiro en 1992 a donné lieu aux différentes COP qui nous avons connues par la suite et dans le cadre desquelles des engagements sont pris par les États pour limiter le réchauffement climatique à travers des notions de développement durable, de réduction des gaz à effet de serre, de diminution de la pollution, ou plus récemment de la neutralité carbone. [...]