10 Downing Street, Premiers Ministres, Royaume-Uni, Margaret Thatcher, Tony Blair
Deux personnages ont dominé incontestablement la vie politique britannique de ces 30 dernières années en tant que Premiers Ministres. Tous deux ont fortement réformé le Royaume-Uni, tous deux se sont engagés dans des guerres outremer, et tous deux ont dû démissionner avant la fin de leur mandat du fait de leur parti et non d'une défaite électorale. Il s'agit de Margaret Thatcher et de Tony Blair.
Le point qui nous intéresse plus particulièrement est le fait qu'ils ont été contraints, l'un comme l'autre, à quitter leur fonction sous la pression de leur propre formation politique. La question étant de savoir comment et pourquoi les partis travaillistes et conservateurs se débarrassèrent de leur leader, pourtant invaincu. Ont-ils été tout simplement victimes de l'usure du pouvoir ? Pour cela, il faut comparer les parcours et surtout les circonstances de la chute de ces deux chefs de gouvernement.
Si les ressemblances sont nombreuses, il faut aussi prendre en compte les différences, comme le parti, l'époque, le contexte, l'idéologie et la personnalité, mais aussi les différences dans ce qui semble se ressembler, comme précisément les circonstances de la démission des deux premiers ministres. Il faut aussi analyser les événements qui ont conduit leurs successeurs respectifs au pouvoir. Qui sont ces successeurs, quelles relations entretenaient-ils avec leur prédécesseur, et quelle relation entretenaient-ils avec le parti ?
[...] Cette incompréhension mutuelle va avoir des conséquences assez fâcheuses pour les relations entre les deux hommes. Brown ne réclamera rien au milieu du deuxième mandat, car il pense le moment très mal choisi étant donné que, comme premier ministre, il aurait à gérer le bourbier irakien dans lequel l'Angleterre s'enfonce avec son allié américain. Mais il se sent tout de même trahi lorsque Blair annonce au lendemain de la demi-victoire de 2005 qu'il mènera le pays durant un troisième mandat entier. [...]
[...] Le Royaume-Uni, lui, continue à s'enfoncer dans le marasme économique. Suite à une motion de défiance réussie aux Communes, en mars 1979, le gouvernement appelle des élections pour le 3 mai suivant. Les Conservateurs emportent une large majorité des sièges et la reine demande, dès le lendemain, à Margaret Thatcher d'être son premier ministre et de former au plus vite un nouveau cabinet. Tony Blair Le 12 mai 1994, le leader du Labour, John Smith, succombe à une crise cardiaque. La lutte pour sa succession s'ouvre presque aussitôt. [...]
[...] Le parti Autant dans le cas de Margaret Thatcher que dans celui de Tony Blair, le parti auquel ils appartiennent va jouer un rôle décisif dans leur chute. Et ce par divers aspect. Premièrement, les relations qu'ils entretiennent avec la base comme avec les dirigeants, le parti comme ensemble joue un rôle capital dans le destin des deux premiers ministres. Deuxièmement, l'organisation du parti en tant que tel, et les règles qui rythment leur existence vont également jouer leur rôle. [...]
[...] Ceux-ci, bien sûr, lancent des appels à la grève pour faire reculer le premier ministre. Ce qu'elle ne fit pas. Les grèves furent un échec. Cependant la véritable confrontation entre Thatcher et les syndicats eut lieu lors de l'annonce par le gouvernement de la fermeture de tous les puits houillers Les grèves se succèdent durant les années 1984-85, mais le Cabinet ne cède pas. La violence des actions syndicales enlève bientôt aux grévistes le soutien de la majorité de la population. [...]
[...] Nul n'imagine que le premier ministre vit ses dernières semaines au pouvoir. C'est à partir du 1er novembre que tout va s'accélérer : las des vexations de la part de Margaret Thatcher et de son directeur de presse, Bernard Ingham, Geoffrey Howe, qui était membre du gouvernement sans discontinuer depuis la victoire de 1979, décide de le quitter. Profitant du fait que Howe ait été forcé de remettre son discours au lendemain par un mal de gorge, Thatcher en prononce un de son cru au Banquet du Lord Maire (de Londres) utilisant métaphoriquement des termes de cricket. [...]
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